Une ode à l'euthanasie primée à Cannes (28/05/2012)

Extraits de la note consacrée au film qui a reçu la palme d'or à Cannes par Vincent Malausa, chroniqueur cinéma du Nouvel Obs :

"Avec "Amour", Michael Haneke a frappé très fort. Malgré son indécrottable sens de la manipulation, son film est un des plus sérieux concurrents pour la Palme. Par Vincent Malausa, critique aux "Cahiers du cinéma" et chroniqueur cinéma au Plus, sur place à Cannes.

"Amour" commence par une très belle scène montrant le couple rentrer d'un spectacle et découvrir que la porte de l'appartement semble avoir été forcée. C'est un simple détail, dont on ne saura rien par la suite, mais qui scelle une fois pour toutes le destin des personnages. A cet instant, la mort est entrée dans l'appartement et tout le film va décrire chaque étape de la longue coulée vers le néant dont le récit se fait le tombeau. Le film bouleverse car la minutie de sa description est portée par un amour indéfectible et non par l'habituel mépris qui mobilise le cinéma d'Haneke.

On n’est pas passé loin du chef-d’œuvre, malheureusement l’indécrottable sadisme hanekien se révèle sur la fin – au cours d’une insoutenable scène d’euthanasie – et renverse quelque peu le sens de certaines séquences limites du film. Haneke pouvait faire son plus beau film, mais son goût du pensum et son caractère foncièrement antipathique pèsent lourdement sur le résultat final. Mais le lyrisme qui sourd du film, son extraordinaire puissance souterraine ont l'effet d'un uppercut en plein cœur."

Voir également le commentaire de Jeanne Smits

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