Triste week-end de Pentecôte pour le pape (28/05/2012)

2ca86fb6-a829-11e1-ada2-9dbf85f399ff-493x328.jpgSelon Jean-Marie Guénois, dans le « Figaro », Paolo Gabriele (à l'avant-plan sur la photo), l'auteur présumé du vol de documents dans le bureau de Benoît  XVI, n'est sans doute que le maillon d'un réseau de « taupes ».

(extraits) :

L'Évangile raconte que la pièce du Cénacle où se trouvaient enfermés les apôtres le jour de la Pentecôte fut secouée par un étrange tremblement quand «l'Esprit Saint», promis par le Christ, descendit sur eux. Benoît XVI a évoqué ce passage biblique, ce week-end à Rome, mais il est apparu fort «attristé» par un tremblement d'une autre nature. Il est provoqué, au Vatican, par les révélations de lettres confidentielles personnellement destinées au Pape. Elles ont été publiées dans un livre paru, il y a une semaine, en Italie - Sa Sainteté, les papiers secrets de Benoît XVI, par Gianluigi Nuzzi, Édition Chiarelettere - non encore disponible en français. Des lettres et des documents reproduits, in extenso, qui semblent avoir été, en partie, dérobés par son majordome personnel, Paolo Gabriele. Il a été trouvé, en effet selon le Vatican, en possession de «documents illégaux». (…)

À Rome, c'est la consternation. La semaine dernière a été marquée par les révélations contenues dans ce livre. Elles mettent essentiellement en cause la gestion du Vatican par le numéro 2 du Saint-Siège, le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'État. Elles ont déjà provoqué, vendredi, le limogeage du président de la banque du Vatican, l'IOR (l'Institut pour les œuvres de religion), un laïc, Ettore Gotti Tedeschi. Puis, cette arrestation - seulement annoncée samedi - de Paolo Gabriele. Sans compter d'autres arrestations qui devraient intervenir cette semaine. Une femme, laïque, fonctionnaire du Vatican, est dans la ligne de mire. Des prélats pourraient être aussi inculpés. Mais pour eux, rien ne devrait filtrer à l'extérieur du Vatican (…).

Comme dans les mauvais romans policiers, les yeux sont donc aujourd'hui rivés sur ce «majordome» du Pape. Tout le monde sait pourtant, au Vatican, si sa culpabilité est avérée, qu'il ne peut être qu'un des maillons d'exécution de détournement de la correspondance privée destinée au Pape. Et qu'il ne peut pas en être le cerveau. Ce mentor, l'auteur du livre en question, Gianluigi Nuzzi, ne le connaît même pas. Il a seulement rencontré l'un des membres de ce réseau secret qui était, lui, chargé de remettre l'ensemble des documents au journaliste pour alimenter la substance de son livre.

Nuzzi rapporte d'ailleurs ce témoignage clé qu'il met dans la bouche de son  contact pour rendre compte de la motivation de ce groupe: «Nous nous sommes retrouvés, vivant ou travaillant au Vatican et avons compris que nous partagions la même perplexité, les mêmes critiques. Nous étions frustrés de nous trouver impuissants devant trop d'injustices, d'intérêts personnels, de vérités cachées. Nous sommes un groupe qui veut agir. (…) Personne ne connaît tous les autres. (…). Quand ces documents seront publiés, l'action de réforme commencée par Benoît XVI connaîtra une inévitable accélération».

Oui, mais que valent les paroles de Nuzzi, cet homme peu scrupuleux (c’est une litote). Tout l’article ici : Ce que cache l'arrestation du majordome du PapeUne nouvelle « Sapinière » ou une loge P2 relookée ? affaire à suivre. Et quid des poursuites contre l’auteur et  l’éditeur de la publication des documents volés? Pourquoi un tel ouvrage n’a-t-il pas été tout simplement interdit de diffusion ou immédiatement retiré de la vente : le référé judiciaire n’existe-t-il pas en Italie ?

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