La charge de Christos Doulkeridis contre les cours de religion (13/06/2012)

Jean-Jacques Durré, sur cathobel, sonne l'alarme suite aux propos démagogiques tenus sur les antennes par Christos Doulkeridis :

Cours de religion: attention, danger !

Sur les antennes de la radio Bel-RTL,  le 12 juin, Christos Doulkeridis, secrétaire d’Etat de la région de Bruxelles-Capitale, y est allé de son petit laïus sur la suppression des cours de religion. En période pré-électorale, cela a toujours son succès et celui qui s’exprime dans ce sens est sûr de faire de l’audimat. C’est déjà cela de gagné, direz-vous. Mais, au-delà, il y a des idées qui se profilent auxquelles, en tant que chrétiens et croyants, nous devrions réagir.

En fait, M. Doulkeridis s’exprimait sur le dossier « chaud » de l’intégration, thème qui semble se dessiner à Bruxelles dans le cadre des élections communales depuis que le vice-premier ministre Didier Reynders a estimé que celle-ci était un échec dans la capitale.

Pour le secrétaire d’Etat Ecolo, « en matière d’intégration, la situation à Bruxelles est complexe. Une personne sur deux y a un parent d’origine étrangère. Nous n’avons donc pas tous le même passé. Il faut se donner les moyens de faire de la cohésion sociale ». Et de clamer, dès lors que « le fait que chacun suive un cours de religion séparé est une erreur ». Il faut rappeler que le secrétaire d’Etat est également Ministre-Président du Collège de la Commission communautaire française (COCOF), en charge, en autres, de l’Enseignement.

« Il est essentiel que chacun suive un cours de morale ou de philosophie, mais ce débat est bloqué depuis des années », a poursuivi Christos Doulkeridis, qui  est d’avis qu’il faut si nécessaire changer la constitution. Rien que cela ! « Les cours de religion, c’est un débat des années 50. Il est dépassé. Il faut maintenant faire partager des valeurs communes comme la laïcité de l’Etat, l’égalité homme/femme… ». Dépassé le pacte scolaire ? Dépassés les cours de religion ? M. Doulkeridis ne sait peut-être pas que le message du Christ est un message d’Amour, que les valeurs de l’Evangile sont humanistes et universelles.

Un pacte scolaire garant d’un enseignement de qualité

Le secrétaire d’Etat Ecolo voudrait-il rallumer la guerre scolaire ? Faut-il lui donner un cours d’histoire ? Pour rappel, le pacte scolaire est l’aboutissement de ce qu’on a appelé la guerre scolaire qui agita les milieux politiques belges de 1950 à 1959. Près de dix années de manifestations, confrontations entre, d’un côté le parti social-chrétien, défenseur à l’époque de l’école libre, essentiellement catholique et, d’autre part, les partis socialiste et libéral, qui soutenaient l’école officielle. Après plusieurs années de lutte, un accord fut négocié entre les principaux partis de l’époque et ratifié en 1959 par le gouvernement. Depuis, le pacte scolaire reste d’actualité et permet toujours aux parents de choisir librement l’éducation qu’ils veulent donner à leur enfant, en les inscrivant soit dans une école officielle, soit dans une école libre. Depuis plus d’un demi-siècle, ce pacte est garant de la stabilité et de la qualité de l’enseignement. il permet aussi à ceux qui ne veulent pas suivre les cours de religion catholique dans l’enseignement libre, de se tourner vers les cours de morale laïque, de religion musulmane ou juive, etc. dans l’enseignement officiel.

Aujourd’hui, dans les écoles catholiques, il y a de nombreux élèves qui ne partagent pas notre foi, soit parce qu’ils ne pratiquent plus, soit parce qu’ils sont d’une autre confession ou encore incroyants.  Ils s’y trouvent parce que l’enseignement dispensé est de qualité. Et le fait de suivre les cours de religion ne semble pas les traumatiser, d’autant que ce cours aborde aussi les autres grandes religions monothéistes. C’est une ouverture essentielle qui permet aussi de replacer le message du Christ dans le contexte actuel. A l’heure où tant de jeunes ont perdu leurs repères, ce n’en est que plus important. Découvrir le message de Jésus, l’Amour du Père, ne veut pas dire que l’on force les élèves à y adhérer, mais on les invite à découvrir la beauté de celui-ci. En tant que chargé de l’enseignement à la COCOF, M. Doulkeridis a-t-il déjà analysé ce que transmettent les cours de religion, qu’ils soient d’ailleurs catholiques ou autres ?

Dire que les cours de religion , c’est un débat des années 50 qui est dépassé, est mettre en cause la stabilité de l’éducation en Belgique. Si on pousse à l’extrême cette réflexion, alors il y a beaucoup de débats qui seraient « dépassés », dont ceux qui ont ont trait à des faits terribles qui ont marqué notre humanité.

En tous cas, vouloir remettre en cause l’accord important du pacte scolaire relève de la naïveté et s’avère même être dangereux car il risque de rallumer une « guerre » scolaire bien inutile.

Même si des élections se profilent, nos édiles politiques devraient être attentifs à ne pas utiliser toutes les ficelles pour faire parler d’eux !

Jean-Jacques Durré sur cathobel

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