Au congrès charismatique de Bruxelles, Mgr Fisichella déplore l’analphabétisme religieux contemporain (28/07/2012)

Bruxelles, 28 juillet 2012 (Apic) "Les sociétés occidentales, qui ont été formées par la culture chrétienne, ne connaissent plus ni la présence du Christ ni les contenus fondamentaux de la foi", martèle Mgr Rino Fisichella. Pour le président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation à Rome, qui participait à la 27ème session du Renouveau charismatique qui se tient à la basilique du Sacré-Cœur de Koekelberg à Bruxelles du 25 au 29 juillet 2012, en matière de connaissance des contenus de la foi, "il y a un analphabétisme impressionnant et dramatique".

"La nouvelle évangélisation signifie être capable d’un nouvel enthousiasme, d’un nouveau langage, mais surtout la nécessité de dire aux hommes d’aujourd’hui que la vie est vraiment digne d’être vécue, que l’on ne peut défendre pleinement la dignité de l’homme que s’il y a un lien avec le Christ", déclare-t-il à InfoCatho.be, l’information en continu des médias catholiques de Belgique.

Après Beauraing et Banneux - sites d’apparitions mariales en Belgique - c’est à Bruxelles qu’a lieu cette année la session du Renouveau charismatique sur le thème "Viens… Voici ce cœur qui a tant aimé le monde".

Président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, Mgr Fisichella est depuis 2010 chargé de promouvoir l’évangélisation dans les pays catholiques. Au cœur de la vieille Europe bridée par une sécularisation galopante, l’enseignement de l’archevêque était donc attendu pour "booster" le cœur des participants de la session du Renouveau 2012 à Bruxelles, et leur apporter les encouragements souhaités à porter partout la Bonne Nouvelle.

Pourquoi parler d’évangélisation? Est-elle nécessaire? C’est toujours la même question a lancé Mgr Fisichella, "et pourtant oui, il y a urgence de dire à l’Eglise universelle que l’Evangile de Jésus-Christ est nécessaire. Il s’agit de donner un élan renouvelé à la mission de toute l’Eglise, de ’conduire les hommes hors du désert où ils se trouvent’", comme il l’avait déjà dit en mai dernier lorsqu’il fut amené à exposer les raisons de l’Année de la foi.

Le monde est en crise, et la véritable crise est anthropologique

Depuis quelque 60 ans, le monde a changé, explique Mgr Fisichella, "nous vivons à l’intérieur d’un grand changement culturel et le monde d’avant 1950 est terminé. Une nouvelle histoire commence et nous ne savons pas ce que sera cette nouvelle époque. Entre l’ancien et le nouveau, il y a ce que nous vivons maintenant: une période de transition, de crise".

Et l’archevêque ne parle pas que de crise économique. Selon lui, la véritable crise est anthropologique. C’est l’homme qui est en crise. Sans futur et sans espérance, en proie à la solitude et à la tristesse, l’homme fait ces expériences douloureuses quotidiennement.

Changer la relation aux autres, donner du sens à la vie, bref sortir de ce désert qui enferme les hommes aujourd’hui passe par l’expérience de l’amour, explique l’intervenant. "C’est de l’intérieur que nous pouvons comprendre une telle expérience". "Dieu est amour, et Il nous a créés à son image. L’amour nous met en relation aux autres, à Dieu. L’amour est même notre vocation première. Mais un amour qui donne tout, pour toujours". Cette "définitivité de l’amour" c’est la difficulté et le défi de l’homme d’aujourd’hui, pointe Mgr Fisichella. Et pourtant, la nouvelle évangélisation passe immanquablement par cette exigence.

Comment en sortir?

Dans le monde en crise, la société a besoin de "serviteurs de la Parole de Dieu". Mais prévient Mgr Fisichella, être à son service, engage notre responsabilité. "Pour pouvoir annoncer le Christ, nous devons le connaître, nous avons donc besoin de formation". L’orateur parle même "d’étude systématique" de la foi, la catéchèse. De plus, s’ils se disent chrétiens, les baptisés en participant à la vie de la communauté ont quelque chose à transmettre. "Nous touchons là le cœur de la nouvelle évangélisation: la transmission de la foi".

Poursuivant son enseignement, l’archevêque italien complète la mission de l’annonce par l’expérience du mystère de salut. Comment? "Par la liturgie et les sacrements qui nous transforment. Avec l’eucharistie, nous déposons sur l’autel le mystère de la vie et nous devenons porteurs du Christ. Par le sacrement de réconciliation, nous découvrons la vérité sur notre vie et faisons l’expérience du mystère de Dieu". Enfin, la nouvelle évangélisation a besoin de la charité, conclut Mgr Fisichella, car il s’agit d’un "signe concret de l’amour auquel nous croyons".

Citant le pape Benoît XVI, le président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation souligne l’exigence de la mission face à un monde en désespérance. "L’annonce de Jésus-Christ apparaît plus complexe que par le passé… Mais depuis les premiers disciples, la mission n’a pas changé: annoncer l’espérance aux hommes de notre temps !" (apic/infocatho/be)

Référence ici :"Analphabétisme impressionnant et dramatique" en matière de foi »  

"Words, words, words", comme dirait Shakespeare dans Hamlet. Et pourquoi tout à coup dater la « problématique » de 1950 ? D’habitude on indique mai 1968 (pour ne pas mettre décembre 1965). Quoi qu’il en soit, comme Sœur Anne ou dans les concours colombophiles, les convoyeurs attendent toujours et, en matière de catéchèse par exemple, on a vu depuis lors pas mal d’ « expériences » désastreuses mais jamais rien de bien probant. Ce n’est pas un problème de méthode, c’est un problème de foi: "nemo dat quod non habet", si on ose écrire dans cette langue si mal vue aujourd'hui. Reste heureusement la petite fille Espérance, dans les nouveaux mouvements, charismatiques et autres...

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