L'Eglise, le refuge du pire (09/09/2012)

"L’Eglise, refuge du pire"

Ce sont les termes utilisés par Madame Russo pour exprimer son désaccord avec les clarisses de Malonne qui ont accueilli la complice de Marc Dutroux après sa remise en liberté par la justice belge.

Et, bien sûr, elle a entièrement raison.

L’Eglise a toujours été le refuge du pire.

A commencer par le Christ qui s’est assis à la table des pécheurs, a accueilli la prostituée, a pardonné au criminel crucifié à ses côtés. Il y va d’ailleurs très fort lorsqu’il proclame que les collecteurs d’impôts (des collabos) et les prostituées nous précéderont dans le Royaume des Cieux. (Mt 21, 31)

Et, depuis lors, ça n’a pas cessé. Au cours des siècles, les infirmes, les malades, les pestiférés, les gens poursuivis et traqués, ont trouvé refuge dans les couvents, les monastères, les hospices, et autres maisons chrétiennes. Et aussi, combien de chrétiens figurent parmi ces « Justes parmi les nations » honorés au mémorial de Yad Vashem pour avoir accueilli et sauvé des Juifs pendant le nazisme ? Il suffit d’évoquer, à titre d’exemple, la figure d’un Liégeois, Albert van den Berg, qui sauva plusieurs centaines de Juifs (Le Soir.be) :

« Son nom reste trop souvent méconnu, regrette Guy Wolf, président du Foyer culturel juif de Liège. Pourtant, il fut un authentique héros. » Avocat liégeois, catholique convaincu, Albert van den Berg était responsable des colonies scolaires pour enfants déficients, à Banneux et Gomzé-Andoumont. En 1942, Mgr Kerkhofs, évêque de Liège, fait appel à lui pour protéger les enfants juifs. L’avocat met alors en place un réseau clandestin. Il cache les plus jeunes dans les centres, procure des faux papiers aux adultes et fournit les ravitaillements. Son action permet de sauver près de 400 personnes de la déportation.

En 1943, les SS débarquent dans son bureau, boulevard de la Sauvenière. Albert van den Berg a été dénoncé, par un homme qu’il avait aidé à obtenir des faux papiers. Il est arrêté, déporté en Hollande puis en Allemagne. « Mais son réseau était tellement bien organisé qu’il a continué à fonctionner », raconte Guy Wolf. L’avocat meurt dans un camp, certainement contaminé par une épidémie de typhus. Fin avril 1945. Une semaine avant la fin de la guerre.

En 1998, grâce au travail de mémoire réalisé par ses anciens protégés, il reçoit le titre de « Juste parmi les Nations », la plus haute distinction honorifique décernée par Israël aux non-juifs qui ont sauvé des Juifs.

C’est encore ainsi que sont accueillis aujourd’hui, dans de très nombreux centres d’accueil, des migrants et des réfugiés. « Le fait d’être en situation irrégulière, dit le cardinal Vingt-Trois, ne fait pas perdre ses droits élémentaires à quelque personne que ce soit. Nous voudrions dire notre admiration et notre soutien aux chrétiens qui se mettent au service de leurs frères déplacés, avec un grand désintéressement personnel et associatif… »

En accueillant Michelle Martin, les clarisses de Malonne n'agissent pas autrement. Et Carine Russo a vraiment raison de dire que l'Eglise est le refuge du pire.

Voir aussi : le-vatican-complice-de-la-fuite-de-nazis-et-autres-crimin...

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