L'Al Andalous, royaume musulman ouvert et tolérant; mythe ou réalité ? (10/09/2012)

Polemia a mis en ligne un entretien avec Serafin Fanjul, une sommité dans l'étude de l'Espagne arabe. Nous désespérions de trouver une traduction française de ses écrits concernant l'Al Andalus. A défaut, cet entretien permet enfin d'approcher cet arabisant qui a vraiment des choses à nous dire.

Le politiquement correct s’impose à coup de mensonges historiques répétés. Parmi ceux-ci on trouve le mythe d’Al Andalous : celui d’un royaume musulman pacifique, ouvert et tolérant. Une jolie construction idéologique sans grand rapport avec la réalité. L’hispanisant Arnaud Imatz fait le point ci-dessous avec le grand arabiste espagnol Serafín Fanjul. Selon ce dernier, les textes du Moyen Age démentent totalement l’interprétation contemporaine.
Polémia

Né en Galice, en 1945, Serafín Fanjul est un des plus prestigieux arabistes espagnols. Ancien directeur du Centre culturel hispanique du Caire, professeur de littérature arabe à l’Université autonome de Madrid, membre de l’Académie Royale d’Histoire depuis 2011 (*) il a consacré sa vie à l’étude de l’Islam comme phénomène religieux, sociologique, économique et politique. Auteur d’études littéraires érudites telles Las canciones populares árabes ou La literatura popular árabe et de traductions d’œuvres d’Ibn Battuta et d’Al-Hamadani, il est surtout connu pour avoir publié chez Siglo XXI, -qui fut l’éditeur espagnol emblématique de la pensée socialiste et marxiste dans un passé récent-, deux ouvrages essentiels : Al-Andalus contra España. La forja de un mito (Al-Andalus contre l’Espagne. La création d’un mythe) et La químera de al-Andalus (La chimère d’al-Andalus). Ces deux livres, dont on regrettera qu’ils n’aient pas encore été traduits en français, mettent en pièces l’image mythique d’al-Andalus, société raffinée, pacifique et cultivée soumise par des barbares chrétiens, et celle, non moins chimérique, d’une société musulmane espagnole dont l’influence se ferait toujours sentir dans l’Espagne du tournant du XXIe siècle. Pour compléter ses travaux, Serafín Fanjul a publié récemment une étude montrant le rôle fondamental joué par les européens dans la création de l’image mythique et stéréotypée d’une Espagne primitive, exotique et mystérieuse, qui a pour titre Buscando a Carmen (À la recherche de Carmen, Siglo XXI, 2012), une allusion insolite à la célèbre héroïne néoromantique de Mérimée et de Bizet.

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