Catholique et socialiste, est-ce compatible ? (12/09/2012)
L'abbé Guillaume de Tanoüarn revient ce matin sur cette question sur Metablog :
"Peut-on être catholiques et socialistes ?
Je dois au Père Viot, avec lequel je collabore pour écrire un livre d'entretiens sur la nouvelle évangélisation, quelques lignes de Pie XI qui fournissent une réponse admirablement claire à la question redoutablement simple qui fournit le titre de cette intervention. Alors que le gouvernement, par le biais d'un expert "indépendant", se mêle de donner des leçons de stratégie à l'une des très grandes entreprises françaises, tout en annonçant qu'il faudra trouver 33 milliards d'euros et que l'on compte sur nos impôts pour empêcher la banqueroute de l'Etat, alors que la cote de popularité de notre président normal flirte déjà avec des abysses électorales, j'avoue que je ne résiste pas à vous livrer ce texte, tiré de Quadragesimo anno et qui condamne non seulement le communisme, mais, explicitement, le socialisme né de la scission du Congrès de Tours :
Nombreux sont les catholiques qui, voyant bien que les principes chrétiens ne peuvent être ni laissés de côté ni supprimés semblent tourner le regard vers le Saint Siège et nous demander avec insistance si ce socialisme est suffisamment revenu de ces fausses doctrines pour pouvoir, sans sacrifier aucun principes chrétien, être admis et en quelque sorte baptisé.Voulant, dans notre sollicitude paternelle, répondre à leur attente, nous décidons ce qui suit : qu’on le considère soit comme doctrine, soit comme fait historique, soit comme action, le socialisme, s’il demeure vraiment socialisme, même après avoir concédé à la vérité et à la justice ce que nous venons de dire, ne peut pas se concilier avec les principes de l’Eglise catholique, car sa conception de la société est on ne peut plus contraire à la vérité chrétienne. Selon la doctrine chrétienne, en effet le but pour lequel l’homme, doué d’une nature sociable, se trouve placé sur cette terre est que, vivant en société et sous une autorité émanant de Dieu, il cultive et développe pleinement toutes ses facultés à la louange de son Créateur et que remplissant fidèlement les devoirs de sa profession ou de sa vocation quelle qu’elle soit, il assure son bonheur à la fois temporel et éternel. Le socialisme, au contraire ignorant complètement cette sublime fin de l’homme et de la société, ou n’en tenant aucun compte, suppose que la communauté humaine n’a été constituée qu’en vue du seul bien être... Que si le socialisme, comme toutes les erreurs, contient une part de vérité (ce que d’ailleurs les Souverains Pontifes n’ont jamais nié) il n’en reste pas moins qu’il repose sur une théorie de la société qui lui est propre et qui est inconciliable avec le christianisme authentique. Socialisme religieux, socialisme chrétien, sont des contradictions : personne ne peut être au même temps bon catholique et vrai socialiste.» (Encyclique Quadragesimo anno, paragraphe 54 et 55)
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Commentaires
Question complémentaire : Peut-on être Catholique et partisan de l'avortement ? Pour ma part, il m'a suffit de passer devant le siège du PS à Bruxelles et de lire leurs slogans pour m'enlever toute tentation d'adhérer ou de voter PS. Ethiquement, ils sont à des années-lumières de mes convictions...
Écrit par : JLC | 12/09/2012
Le mot 'socialisme' est un mot trompeur. Ce n'est pas d'abord un souci du social, un souci des plus démunis. C'est avant tout un synonyme de 'étatisme', ou 'collectivisme', bref une variante du 'communisme'.
Ces idéologies matérialistes sont nées au 19è siècle, en opposition à celle du capitalisme bourgeois, une autre idéologie matérialiste, née au 17è siècle dans les régions protestantes d'Europe. Mais socialisme et communisme ne rejetèrent en rien les principes matérialistes du capitalisme bourgeois. Au contraire, ils les accentuèrent, en prônant un capitalisme d'État, par nature encore plus monopolistique et totalitaire.
L'argent ou capital, est le nerf de la guerre du matérialisme, il assure le pouvoir à celui qui le possède. Pour le socialisme et le communisme, ce capital ne devait plus se trouver exclusivement dans les caisses de personnes privées, mais devait se trouver dans les caisses de l'État, dans une proportion variable selon socialisme et communisme.
Capitalisme, socialisme ou communisme, sont donc tous trois des frères ennemis, nés du même terreau matérialiste et athéiste. Car ils sont anti chrétiens par nature. Leurs principes sont en opposition avec ceux du christianisme. En gros, on ne peut servir deux maîtres, Dieu et le Veau d'Or. Comme l'argent est une invention humaine, vivre pour l'argent, adorer l'argent, est une idolâtrie.
Rappelons aussi que le fascisme ou national socialisme, est une variante de l'idéologie socialiste, avec une composante nationaliste forte. Le principal soutien belge des nazis pendant la guerre, fut De Man, le président du POB, le PS de l'époque. Les socialistes européens avaient été éblouis par les succès économiques de leur grand frère national socialiste.
Bref, le socialisme et le communisme ont été deux tentatives de guérir les maux terribles du capitalisme bourgeois, qui opprimait le peuple au 19è siècle. Mais ces deux tentatives n'ont en rien libéré les gens, au contraire elles les ont asservies aux diktats de l'État Big Brother.
Et aujourd'hui, dans nos pays, les gens sont asservis, ponctionnés et dirigés comme ils ne l'ont jamais été dans l'Histoire de l'humanité. Par le capitalisme bourgeois, en tant que consommateurs de moins en moins libres, et par le capitalisme d'État, en tant que contribuables forcément obligés. Et donc très peu de gens sont libres de leur destin et de leurs choix aujourd'hui. Quand ce ne sont pas les gros banquiers et industriels qui pensent et décident pour eux, ce sont les politiciens et fonctionnaires qui leur dictent ce qu'ils doivent faire. La seule liberté qui reste aux gens est de trimer et payer, pour enrichir de plus en plus l'un et l'autre de ces despotes, qui s'entendent d'ailleurs comme larrons en foire pour les dépouiller. Ils ont encore juste le droit de dire : « Merci, nos bon maîtres ».
Écrit par : Pauvre Job | 12/09/2012
Je vous remercie pour ce bel éclairage.
Il suffit de regarder Liège: ce qu'elle fut... ce qu'elle est...
ce qu'elle sera... (?)
On a fait la chasse aux gens instruits, compétents, dévoués, visionnaires, amoureux de leur ville et de leur patrimoine.
Il suffit d'entendre les commentaires entendus lors de la journées du Patrimoine dans une Basilique de la ville pour se rendre compte du mépris de ces qualités, valeurs, savoir-faire, dévouement, abnégation, mises en pratique aux temps des cathédrales...
Aujourd'hui les églises se vident, se vendent... les prisons sont pleines, la drogue circule pour anéantir le mal-être des jeunes !
Écrit par : Catherine | 12/09/2012