Benoît XVI au Liban : une marée humaine pour la messe dominicale à Beyrouth (16/09/2012)

Sous la plume d’Emilie Sueur, le journal « L’Orient- Le Jour » commente :

topelement.jpg« La visite de Benoît XVI se clôture aujourd’hui dimanche par une messe solennelle en plein air sur le front de mer, au City Center Waterfront de Beyrouth. Quelque 75.000 places assises ont été prévues, mais près de 300.000 personnes assistent également à la messe debout.
La foule était d'ailleurs tellement dense ce matin que nombre de personnes ont préféré quitter le lieu de la cérémonie pour suivre la messe sur les trottoirs environnants.

A partir de 7h du matin, et malgré la chaleur accablante, une marée humaine déferlait de la place Sassine, à Achrafieh, vers le centre-ville de Beyrouth, certains à pied d'autres dans des petits bus. De toutes les rues et ruelles débouchant au centre-ville, un flot ininterrompu de personnes, dont notamment de très nombreux jeunes, affluait vers le lieu de la cérémonie.
Les participants brandissent tous des drapeaux du Liban ou du Vatican, mais aussi quelques drapeaux étrangers, et certains entonnent des chants.

Dans la foule, beaucoup de jeunes, des familles, des personnes âgées mais aussi des employées de maison sont venus participer à la cérémonie. Ils portent tous des casquettes blanches, donnant ainsi l'impression d'une marée blanche devant le grand autel dressé pour l'occasion, avec comme toile de fond un immense panneau en forme de cèdre.

Des bus immatriculés en Syrie, sur les vitres desquels on pouvait voir des photos de Benoît XVI, frayaient également leur passage vers le centre-ville.
La foule était entourée d'un impressionnant dispositif de sécurité, des véhicules blindés et des camions avec des chiens renifleurs pour détecter la présence d'éventuels explosifs se dirigeant vers le centre-ville »

Extraits de l’homélie du Saint-Père : 

« En ce dimanche où l’Évangile nous interroge sur la véritable identité de Jésus, nous voici transportés avec les disciples, sur la route qui conduit vers les villages de la région de Césarée de Philippe. « Et vous, que dites-vous ? pour vous qui suis-je ? » (Mc 8, 29) leur demande Jésus ? (…)

Aujourd’hui encore, comme au long des siècles, ceux qui, de multiples manières, ont trouvé Jésus sur leur route apportent leurs réponses. Ce sont des approches qui peuvent permettre de trouver le chemin de la vérité. Mais, sans être nécessairement fausses, elles restent insuffisantes, car elles n’accèdent pas au cœur de l’identité de Jésus. Seul celui qui accepte de le suivre sur son chemin, de vivre en communion avec lui dans la communauté des disciples, peut en avoir une véritable connaissance (...).

En annonçant à ses disciples qu’il devra souffrir, être mis à mort avant de ressusciter, Jésus veut leur faire comprendre qui il est en vérité. Un Messie souffrant, un Messie serviteur, et non un libérateur politique tout-puissant. Il est le Serviteur obéissant à la volonté de son Père jusqu’à perdre sa vie. C’est ce qu’annonçait déjà le prophète Isaïe dans la première lecture. Jésus va ainsi à l’encontre de ce que beaucoup attendaient de lui. Son affirmation choque et dérange. Et on entend la contestation de Pierre, qui lui fait des reproches, refusant pour son maître la souffrance et la mort ! Jésus est sévère à son égard, et il fait comprendre que celui qui veut être son disciple, doit accepter d’être serviteur, comme lui s’est fait Serviteur.

Se mettre à la suite de Jésus, c’est prendre sa croix pour l’accompagner sur son chemin, un chemin incommode qui n’est pas celui du pouvoir ou de la gloire terrestre, mais celui qui conduit nécessairement à se renoncer soi-même, à perdre sa vie pour le Christ et l’Évangile, afin de la sauver. Car nous sommes assurés que ce chemin conduit à la résurrection, à la vie véritable et définitive avec Dieu. Décider d’accompagner Jésus Christ qui s’est fait le Serviteur de tous exige une intimité toujours plus grande avec lui, en se mettant à l’écoute attentive de sa Parole pour y puiser l’inspiration de nos actes.

En promulguant l’Année de la foi, qui doit commencer le 11 octobre prochain, j’ai voulu que chaque fidèle puisse s’engager de manière renouvelée sur ce chemin de la conversion du cœur. Tout au long de cette année, je vous encourage donc vivement à approfondir votre réflexion sur la foi pour la rendre plus consciente et pour fortifier votre adhésion au Christ Jésus et à son Évangile.

Frères et sœurs, le chemin sur lequel Jésus veut nous conduire est un chemin d’espérance pour tous. La gloire de Jésus se révèle au moment où, dans son humanité, il se montre le plus faible, particulièrement lors de l’Incarnation et sur la croix. C’est ainsi que Dieu manifeste son amour, en se faisant serviteur, en se donnant à nous. N’est-ce pas un mystère extraordinaire, parfois difficile à admettre ? L’Apôtre Pierre lui-même ne le comprendra que plus tard.(…)

Et vous tous, frères et sœurs, qui êtes venus participer à cette célébration, cherchez à devenir toujours plus conformes au Seigneur Jésus, lui qui s’est fait le Serviteur de tous pour la vie du monde. Que Dieu bénisse le Liban, qu’il bénisse tous les peuples de cette région bien-aimée du Moyen-Orient et leur fasse le don de sa paix. Amen.

 http://www.vatican.va/

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