Quel bilan pour le synode sur la nouvelle évangélisation ? Réponse du Général des Jésuites (30/10/2012)

Le Père Adolfo Nicolas est le préposé général de la Compagnie de Jésus, en d'autres termes le "patron" des jésuites du monde entier. Il a été l'un des participants du synode sur la Nouvelle évangélisation qui s'est tenur au Vatican du 9 au 28 octobre. Devant les journalistes, il a confié sa vision du Synode sur quelques points importants, présentés par Jean Mercier sur le site de  “La Vie” (extraits):

Sur le synode et son fonctionnement

(…) Le travail du synode implique beaucoup de paperasse, et c'est un travail considérable, qui demande des capacités techniques. Mais les Pères qui ont été élus pour faire ce travail l'ont été pour leurs compétences spirituelles et non pas pour leur talent à traiter des documents. Dans quelle mesure cela va-t-il aider l'Eglise et le pape à avancer ? Je suis incapable de le dire. 

Le Dialogue avec les autres religions

(…) La réalité dont nous parlons concerne surtout l'islam. En Afrique, c'est une forte réalité. Il y a une prise de conscience grandissante des questions liées au fondamentalisme. Mais il ne faut pas se situer dans une attitude de condamnation et de négativité à l'égard des musulmans (…)

Sur la nature de l'Evangélisation

 (…) Il nous faudrait prendre conscience de l'Histoire de la Nouvelle Evangélisation et en tirer les leçons. Il y a des choses que nous avons bien su faire, mais nous avons aussi fait de grosses erreurs.

Sur la participation des laïcs

 (…) C'est un synode d'évêques. Les laïcs sont donc ici invités en qualité d'experts . En ce qui me concerne, j'aimerais qu'ils soient plus nombreux, et pas qu'en situation d'experts. Steve Jobs a dit a propos d'Apple : "Je suis plus intéressé par les questions des consommateurs que par celle des techniciens". J'aimerais que les laïcs puissent aussi être entendus en tant que "consommateurs".

Ici: "L'Eglise catholique doit donner plus de place aux laïcs"

Une phrase du P. Nicolas nous fait dresser l'oreille: “il nous faudrait, dit-il,  prendre conscience de l'Histoire de la Nouvelle Evangélisation et en tirer les leçons. Il y a des choses que nous avons bien su faire, mais nous avons aussi fait de grosses erreurs”

Mais encore? Le Synode n’était-il pas là pour élucider en profondeur ce genre de questions liées à la “nouvelle” (et controversée) ecclésiologie déduite de Vatican II ?

Le Père général donne sa réponse (un peu avant que la question lui ait été posée): “Le Concile Vatican II, qui a institué le synode, n'a rien dit sur la manière de réunir 250 personnes en un temps limité. Aucune entreprise ne vivrait une chose pareille. Trois semaines, c'est une contrainte énorme, d'autant que toute l'Eglise est représentée”.

Par elles-mêmes, les assemblées font rarement avancer les choses. L’importance d’un synode ne doit pas être majorée. Ses recommandations éventuellement utiles vaudront ce que les vrais décideurs en feront. 

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