Il n’y aura jamais de femmes prêtres (02/11/2012)

La « Libre » fait appel, encore une fois, à un «  expert » de son groupe de pression ecclésial favori, sur un sujet inutilement rebattu : 

"Philippe DE BRIEY, Licencié en Philosophie et en Théologie Conseil interdiocésain des laïcs, nous donne son avis sur le sujet.

Dans une Eglise catholique en crise profonde, on aurait pu espérer que, devant l’assemblée synodale mondiale, le primat de Belgique propose un remède, une réforme prioritaire. Eh bien non ! Le seul point concret de son discours a été que l’Eglise ne pourra jamais ordonner des femmes au sacerdoce affirmant d’abord qu’il ne s’agit pas d’un choix machiste de Jésus en choisissant douze apôtres masculins, il a déclaré textuellement ceci : "Si l’Eglise n’ordonne pas de femmes prêtres, ce n’est pas parce qu’elles seraient moins capables ou moins dignes ! Au contraire ! C’est uniquement parce que le prêtre n’est pas seulement un ministre du culte, mais un représentant du Christ Epoux venu épouser l’humanité [ ]

Si Jésus choisit douze hommes pour être ses premiers apôtres, c’est uniquement parce qu’ils devront le représenter, le rendre présent, à l’Eglise-Epouse, non seulement comme sa Tête, mais aussi comme son Epoux." Il a beau ajouter que "sans les femmes, l’Eglise peut fermer boutique" et "sans la reconnaissance du rôle des femmes dans l’Eglise, il n’y aura pas de nouvelle évangélisation qui tienne la route", ce rôle ne pourra donc jamais être celui de représenter le Christ, de le rendre présent devant les fidèles : c’est une impossibilité ontologique. A chacun de juger d’une telle argumentation théologique. Disons simplement que tous les historiens et exégètes sont d’accord pour dire qu’il était totalement impensable dans la société juive de l’époque, que des femmes fassent partie des douze apôtres. Jésus ne pouvait donc pas faire autrement, ni la société, ni les apôtres n’auraient pu l’admettre.

Notre primat de Belgique a-t-il consulté ses collègues de l’épiscopat pour leur demander quel message apporter à ce Synode romain important ? Est-ce message-là qui leur a semblé prioritaire à porter dans le monde d’aujourd’hui ? A-t-il consulté le Conseil interdiocésain des laïcs sur ce que pourrait être une réforme urgente dans une Eglise qui est justement en grave perte de crédibilité à cause notamment de l’exclusion du genre féminin du sacerdoce ? S’il avait dit : "Les esprits ne sont pas encore mûrs pour cela" ou "Il faut d’abord réformer le ministère sacerdotal", on pourrait comprendre. Mais non : l’argument invoqué est qu’il y aurait une incompatibilité ontologique, donc éternelle, entre la femme et les fonctions sacerdotales. Ordonner des femmes serait donc une grave hérésie (aux protestants salut ) "

Ici: Il n’y aura jamais de femmes prêtres

N’en déplaise à M. De Briey, cette  controverse, inlassablement entretenue dans l'opinion par les esprits « postconciliaires » avancés, a  -en effet-  été définitivement tranchée par le Motu proprio "Ad tuendam fidem" []signé par le pape Jean-Paul II, le 18 mai 1998,

Ce document est très important car il précise que certaines vérités sont acquises une fois pour toutes. Elles sont :

- ou bien du domaine de la Foi, et sont alors "de fide credenda", elles doivent être crues "de Foi" 

- ou bien simplement connexes à la Foi, mais lui sont liées nécessairement, par une nécessité logique : elles sont alors "de fide tenenda", elles doivent être "tenues" pour vraies ("second alinéa", canon 750, § 2), elles sont définitivement tranchées, elles relèvent même de l'infaillibilité.

Une  note du Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi accompagnant le «  motu proprio » énumère au n° 11 un certain nombre de ces vérités « de fide tenenda ». Au rang de celles-ci se trouve la doctrine sur l'invalidité des ordinations de femmes, exposée dans la lettre apostolique  « Ordinatio Sacerdotalis », signée par Jean-Paul II le 22 mai 1994.

Cette lettre se concluait ainsi : « Declaramus Ecclesiam facultatem nullatenus habere ordinationem sacerdotalem mulieribus conferendi, hancque sententiam ab omnibus Ecclesiae fidelibus esse definitive tenendam ». C’est-à-dire : l'Église estime ne pas avoir autorité pour conférer le sacerdoce aux femmes; cela doit être considéré ainsi définitivement par tous les fidèles.

Précisons, pour le théologien, qu’un rejet de ces enseignements est sanctionné par une "juste peine" inscrite dans le code de droit canonique latin (canon 1371 modifié).

Une instruction de la Congrégation pour la doctrine de la foi intitulée « De delictis gravioribus (Sur des crimes les plus graves) », datée du 15 juillet 2010 prévoit en outre une excommunication aussi bien pour la femme qui tente de recevoir un ordre sacré que pour l'évêque qui tente de lui conférer un ordre sacré, avec en plus pour ce dernier une possible déposition.

Roma locuta, causa finita.

11:09 | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook | |  Imprimer |