Attendre les moudjahidines et le Saint Esprit ? (07/11/2012)
Nous Belges, nous savons depuis longtemps ce qu'il en est. Les dérives concernant le couple, la famille, l'adoption sont déjà tellement bien inscrites dans nos réalités sociétales qu'elles ne scandalisent plus personne, ou presque. Les lois n'ont fait qu'entériner cet état de fait et on vous dira que c'est bien ainsi, que les lois ne sont là que pour évoluer avec les moeurs et non pour les sanctionner au nom de préceptes prétendûment intangibles.
Nos amis français, avec un certain "retard", sont en train de faire l'amère expérience de cette évolution des lois. Des dizaines d'évêques ont beau avoir pris position, des associations avoir protesté par tous les moyens, des milliers de personnes descendre dans la rue, rien n'y fait. Un président "normal" et un gouvernement "normal" ont pris la température de l'opinion "normale" et en ont conclu que le mariage pour tous et l'adoption d'enfants par des couples de même sexe, quoiqu'en disent des "attardés" (qu'ils soient évêques, sociologues, psychanalystes, pédopsychiâtres ou moralistes), devaient être reconnus par la loi. Et basta.
Cela nous interroge sur l'opportunité de ces mobilisations qui épuisent les énergies et produisent, après l'échec (prévisible) de leurs objectifs, une fatigue, une exaspération, un sentiment d'impuissance dommageables. Nous ne sommes plus dans une société chrétienne ni dans une société qui reconnaît l'existence d'une loi naturelle. Tout y est considéré comme relatif et évolutif. A quoi bon faire semblant de croire que l'on pourrait bloquer ou entraver une dynamique de libéralisation des moeurs toujours inventive et toujours prête à faire reculer plus loin les frontières de l'acceptable? Nos protestations font rire nos adversaires qui tournent en dérision ceux qui veulent défendre "les valeurs du couple et de la famille". Il suffit de constater l'effet obtenu par une seule photo provocatrice prise lors d'une manifestation de l'Alliance Vita.
Tout semble à refaire et à reconstruire. A commencer par notre conversion personnelle, pour aller puiser là où elles se trouvent les grâces qui ont fait les évangélisateurs, les martyrs et les saints. Sert-il encore à quelque chose de se mobiliser pour maintenir quelques pans branlants des murs disloqués d'une cité ouverte à tous les vents de la déchéance et qui a tourné le dos, une fois pour toutes, à ses racines chrétiennes et humanistes?
On serait tenté, parodiant Léon Bloy, de ne plus attendre que les moudjahidines et le Saint-Esprit.
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Commentaires
Les lois humaines ne sont pas faites "une fois pour toutes" : il suffit de regarder l'évolution de l'humanité pour voir qu'elles varient "en fonction de la mode du moment". Aujourd'hui, c'est la génération "mai 68" qui écrit les "lois", demain, ce seront peut-être des spécialistes du droit musulman qui essayeront de concilier la shariah avec le code civil...Au milieu de tout cela, les Chrétiens doivent se rendre compte qu'ils doivent rester attachés à leurs valeurs, en se disant que tout ce qui est "légal" n'est pas forcément moral. "Le Ciel et la Terre, Mes paroles ne passeront pas..." a dit Jésus.
Écrit par : JLC | 08/11/2012
Eh bien, merci pour ce beau commentaire, qui sent bon l'Esprit Saint!
Écrit par : J.E | 08/11/2012