Remettre en cause Vatican II ? Oui, mais... (12/11/2012)
Un intervenant (sur le forum en ligne "FECIT") fait remarquer que la crédibilité de l'Eglise serait mise en danger par un désaveu global de Vatican II :
"Oui, le problème est dans le Concile et pas uniquement dans l'application et dans l'interprétation, mais en déclarant que ce Concile est une erreur qui doit être oubliée, la crédibilité de l'Eglise sera durement entamée.
Le Concile Vatican II n'est pas un de ses conciles ne concernant qu'une poignée de prélats et de théologiens, le pouvoir politique n'est plus une composante aux intrigues associées à nombres de conciles, les médias ont montré que ce concile s'est déroulé dans des conditions ouvertes avec des débats qui ne ressemblaient pas à des procès staliniens.
Vous rendez vous compte que le seul moyen de ne pas contredire l'espérance de l'assistance du St Esprit concernant ce concile est la définition de ce concile comme étant pastoral et non dogmatique. Si cela avait manqué, on aurait un très gros problème à régler concernant la confiance à accorder au magistère dans le futur, car l'erreur ne serait plus une option à négliger et chacun pourrait contester les décisions.
D'ailleurs, en proclamant ce concile comme totalement invalide, les ennemis de l'Eglise auront beau jeu de pointer cet événement à chaque fois que le magistère vaudra définir de manière définitive un point de doctrine.
Voilà un point qu'il faut traiter si on veut gagner un certain nombre de prélats au Vatican pour qui le Concile pose problème, mais qui tiennent également à conserver la crédibilité des institutions vaticanes et qui ont une approche très diplomatique de la résolution des problèmes médiatiques.
C'est un point que l'on a tendance à oublier quand on critique le concile et plus on utilise des mots forts contre le concile plus il sera difficile de trouver une solution qui préserve à la foi la doctrine et la crédibilité de l'Eglise." (via Tradinews)
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Commentaires
C'est vrai que "désavouer" quelque chose sur lequel on se base depuis 50 ans peut poser problème, mais faut-il s'obstiner quand on a conscience que ce n'est pas forcément la meilleure voie?
Écrit par : Pierre Olivier Sur | 12/11/2012
Ce Concile est pastoral. Observons les fruits de cette nouvelle" pastoralité". En occident, effondrement complet du christianisme: sacerdoce ministériel en chute libre, sacerdoce commun des laïcs: sécularisation de toute la société,etc...Tirons en les conclusions. Le concile dans sa "pastoralité" s'est trompé ce qui ne peut se produire s'il avait été dogmatique. Oublions le et repartons en" mission". Oublions le" pas de prosélytisme", oublions" l'enfouissement" ce n'est pas ce que le Seigneur nous demande.
Écrit par : raymond | 12/11/2012
Ce n'est pas le concile dans sa "pastoralité" qui s'est trompé!
Les dogmes sont importants, certes, mais PARTIR en mission ne signifie pas qu'il faut taper sur la tête des gens en leur enfonçant les dogmes dans la tête, munis de marteau et de clous!
La pastoralité représente la façon douce qui doit apprendre surtout à aimer, adorer Dieu suffisamment que pour accepter les dogmes de façon toute naturelle.
L'enfouissement c'est surtout de ne pas comprendre que la Foi, l'Amour de/pour Dieu n'est pas une affaire d'intellect humain, mais une affaire de grâce reçue de Dieu, et uniquement de Dieu.
Celui qui s'imagine que c'est par soi-même, par sa propre volonté qu'il aimera, et adorera Dieu et acceptera les dogmes avec amour et respect, et bien il se trompe royalement. Ce n'est qu'en faisant entrer l'Esprit de Dieu dans son coeur qu'on y arrive, par la prière et en s'impliquant dans l'Eglise. Ensuite l'on peut arriver à témoigner de toutes les grâces reçues afin de convaincre les autres de se tourner à leur tour vers Dieu afin de recevoir ses grâces à profusion. Cela s'appelle l'évangélisation par témoignage personnel.
Dieu demande SURTOUT l'amour, et les actes d'amour en vérité.
Vatican II est tout à fait capable de cela!
Dogmes et pastoralité peuvent donc très bien marcher ensemble sans problème.
Écrit par : Mizuki | 13/11/2012
Au risque de ne pas être consensuel, je ne crois pas que le concile soit responsable de la décadence des sociétés occidentales, mais que la décadence des sociétés occidentales est responsable de la désaffection des églises. En avion, quand vous rencontrez une masse d'air descendante, vous avez beau tirer sur le manche et mettre plein gaz, votre avion descendra avec la masse d'air, inexorablement. C'est ce qui se passe avec l'Eglise : elle est, qu'on le veuille ou non, tributaire des civilisations dans lesquelles elle exerce son ministère. Dans les civilisations ascendantes, elle fleurit abondamment. Dans les civilisations descendantes, elle semble se désagréger. Vatican II n'est pas responsable de la décadence de la civilisation occidentale, et je pense même qu'il a considérablement limité la casse, pour autant que faire se peut. La preuve en est que les communautés qui se trouvent sur des terreaux favorables (en Asie, en Afrique ou en Amérique du Sud), bien que parfaitement fidèles à l'esprit du concile, donnent des fruits de sainteté et de conversion tout à fait admirables, pour ne pas parler du simple aspect statistique des choses.
Écrit par : el padre | 13/11/2012
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec le Padre. Le concile Vatican II fut une oeuvre pensée très largement par des occidentaux, dans une mentalité rompant avec leur lutte traditionnelle contre la crise que traverse la conscience européenne depuis le XVIIIe siècle au moins.
C'est le fameux "esprit du concile", dont il me semble inexact de prétendre qu'il n'a pas affecté la rédaction de certains textes conciliaires.
La vérité est, d'une part, que le remède prétendu fut pire que le mal et, d'autre part, que ces textes n'ont pas eu d'impact sur les sociétés dont la mentalité collective était totalement étrangère à cette crise de conscience.
Écrit par : Tchantchès | 13/11/2012
Hélas, ces textes n'ont pas eu beaucoup d'impact non plus sur les chrétiens. Parce que tout le monde en parle, mais qui les a lus intégralement, et étudiés avec soin, parmi ceux qui en commentent abondamment le bien-fondé et les conséquences?... Il y a une "mentalité collective" chrétienne qui en connait plus les préjugés ou les caricatures que le contenu, à mon humble avis.
Écrit par : el padre | 13/11/2012
Vatican II n’est pas le petit livre rouge de Mao. On ne peut pas présumer que quiconque ose émettre une ou des réserves sur l'esprit inspirant des textes conciliaires est supposé ne pas les avoir lu ou ne pas les avoir compris. Benoît XVI, qui n'est certes pas un ennemi du concile, était notamment très critique sur Gaudium et Spes. Avec d'autres, il jugeait le texte trop optimiste, trop ouvert, théologiquement faible et ne prenant pas en compte la dimension eschatologique du christianisme : l'espérance du christianisme ne se confond pas avec le progrès technique ou la défense des droits de l'homme, car il porte un message de salut, de vie supranaturelle. Longtemps, discuter de Vatican II a été tabou. Il y avait une perception unilatéralement positive du concile, à part chez les intégristes. Ce tabou est levé. Aujourd'hui, des appréciations plus critiques du concile et de ses effets se font jour, notamment dans les milieux conservateurs. Il faudra s’y faire…
Écrit par : Tchantchès | 13/11/2012
Encore une fois ... reçu 5/5 !
La mentalité collective c'est l'esprit de la "Pensée Unique" qui règne en maître dans nos pays européens.
Combien pense encore par soi-même en lisant, en cherchant où est la Vérité ? POur le chrétien en priant le Saint Esprit de l'éclairer? On pense collectivement et avec l'idée que l'homme est devenu dieu. Il sait tout!
La masse,les médias, les Etats nous intoxiques de préjugés et de caricatures, et la Vérité nous est voilé.
Réapprenons à penser!
Écrit par : Mizuki | 13/11/2012
Je partage les messages d' El Padre.
"le concile n'est pas responsable de la décadence des sociétés occidentales, mais c'est la décadence des sociétés occidentales qui est responsable de la désaffection des églises".
Le laxisme général dans la foi, l'espérance, la charité!!!
Vatican II est, comme le dit le Pape Benoît XVI, un véritble signe de Dieu. Je le crois volontiers. Je lui fait confiance. Qui sommes-nous? Plus intelligent que le Vicaire de Dieu?
Des portes se sont ouvertes par Vatican II, mais nos hauts responsables religieux n'ont pas été toujours capables de gérer les ... courants d'air dû à certaines fenêtres trop grandement ouvertes! Nous ne les avons jamais aidé non plus! nous fidèles catholiques ... pratiquants!!! A qui la faute?
C'est facile, après de venir critiquer. La critique est si facile, suivie de la médisance; Jean XXIII aurait-il été trop "optimiste" à cette époque? Ce concile est mauvais "... c'est la faute à Voltaire."
Notre tout premier devoir de chrétien est de faire résolument confiance au Pape. Benoît XVI confirme la grande valeur du Vatican II. Essayons de comprendre et de nous faire un coeur d'enfant de Dieu. La réponse n'est-elle pas dans ce que dit plus loin El Padre ?
"les communautés qui se trouvent sur des terreaux favorables (en Asie, en Afrique ou en Amérique du Sud), bien que parfaitement fidèles à l'esprit du concile, donnent des fruits de sainteté et de conversion tout à fait admirables, pour ne pas parler du simple aspect "
De quel terreau favorable parle-t-il? ... sinon du lieu où règne l'esprit de :
- obéissance
- confiance
- humilité
Où règne la pauvreté et souffrances (l'Asie, l'Afrique, l'Amérique du sud sont des pays qui souffrent terriblement! Dieu a pitié d'eux).
Là où l'on est assez humble, assez "petite âme" que pour accepter les paroles de Dieu.
Nos pays riches, industrialisés, sont tellement gâtés (pourris gâtés), qu'ils en ont perdu leur âme! leur conscience s'est endormie, et se sont réveillés les dieux du "pouvoir-plaisir-argent".
Écrit par : Mizuki | 13/11/2012
Je voudrais simplement dire que Vatican II a invalidé beaucoup de dispositions de Vatican I sans qu'à l'époque, on se soit beaucoup soucié de la crédibilité de l'Eglise. Est-ce que c'est parce que nous vivons dans un monde fortement médiatisé que nous devons plus nous en soucier qu'il y a 50 ans ?
Écrit par : JLC | 15/11/2012