Que faisons-nous au milieu de ce monde ? (12/11/2012)
Jeudi dernier (8 novembre), lors de la messe annuelle des étudiants catholiques d'Ile-de-France à Notre-Dame de Paris, le cardinal Vingt-Trois a interpellé ses auditeurs en ces termes :
"... que faisons-nous au milieu de ce monde ? Quelle est la passion qui habite notre cœur ? Quel est le désir qui nous met en mouvement ? Il ne s’agit pas de nous protéger du mal dans ce monde, mais d’essayer, si nous le pouvons, d’aller au-devant de ce qui est perdu, de nous mettre en route pour renouer l’alliance avec les Publicains et les pécheurs de notre temps ! Disciples du Christ envoyés par le Christ dans ce monde, nous avons été bénéficiaires de cette miséricorde active de Dieu, qui est venu nous chercher et qui nous a constitués comme enfants de Dieu par le baptême. Il est venu nous chercher quand nous étions perdus, brebis échappées un moment du troupeau, pièces égarées du trésor de l’Église, ou fils perdu parti dilapider son héritage en menant une vie de débauche. Il est venu nous retrouver, nous reprendre et nous ramener à la maison. Mais une fois à la maison, il n’a pas fait de nous simplement, des gardiens béats du foyer, des hommes et des femmes qui se fortifient eux-mêmes dans la satisfaction d’avoir été appelés et choisis, reculant quand la vie sollicite d’eux un signe de leur désir d’annoncer l’amour de Dieu.
Nous ne pouvons pas être des chrétiens impassibles devant le mal du monde et devant la souffrance des hommes ! Nous ne pouvons pas être des chrétiens insensibles face à tant de nos contemporains tentés de sombrer dans le désespoir, dans le cynisme ou l’indifférence ! Nous ne pouvons pas jouir de la joie de la foi et de la joie de l’Église, sans être en même temps poussés par l’Esprit-Saint pour aller nous aussi à la recherche de ce qui est perdu ! Ce dynamisme missionnaire que le Christ a insufflé à ses disciples n’est pas simplement une charge qu’il fait peser sur nos épaules, c’est une fierté ! « Nous mettons notre orgueil dans le Christ Jésus et nous ne plaçons pas notre confiance dans les valeurs charnelles... J’ai considéré tout comme une perte à cause du Christ » (Ph 3, 3 ; 7). Cet attachement au Christ, même s’il nous paraît fragile, cette conviction qu’il ne nous abandonne pas, cette joie de savoir que jour après jour il est le compagnon de notre vie, cette espérance qu’après les erreurs ou les fautes que nous avons commises, il vient nous relever et nous remettre debout, cette certitude qu’il est venu partager la condition humaine pour conduire les hommes à devenir vraiment enfants de Dieu, tout cela constitue le fondement de notre confiance, non seulement dans l’avenir -qui a toujours des aspects quelque peu mythiques-, non seulement dans nos forces -dont nous savons qu’elles peuvent être brisées sans grandes difficultés-, non seulement dans nos talents, -même si nous nous efforçons de les faire progresser-, mais d’abord dans cette certitude que le Christ est avec nous pour toujours, jusqu’à la fin des temps.
13:51 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
Imprimer |