Stanislas Kostka, un saint mort à 18 ans (13/11/2012)

Il est fêté le 13 novembre. Le site des Jésuites de la Province de France le présente ainsi :

Né d'une grande famille de Pologne en 1550 à Rostkow, Stanislas s'adonna aux études classiques à Vienne à partir de 1564. Invité par la Vierge à entrer dans la Compagnie, afin de prévenir l'opposition de son père, il s'enfuit de chez lui en 1567, parcourant à pied toute l'Allemagne.

Arrivé à Rome, il fut admis au noviciat par saint François de Borgia. C'est là qu'il mourut le 15 août 1568, parvenu à une haute sainteté. Il fut canonisé par Benoît XIII en 1726.

Extraits des Lettres Annuelles du Collège de la Compagnie de Jésus à Vienne et des lettres de saint Pierre Canisius, prêtre et docteur de l'Eglise.

Jésus et la Compagnie occupaient son cœur jour et nuit.

Un jeune Polonais, appartenant à une noble famille, mais encore plus noble par sa vertu, a passé deux années entières auprès des Nôtres à Vienne. Cependant, il n'était pas possible de le recevoir sans le consentement de ses parents, non seulement parce qu'il avait été notre pensionnaire et sans discontinuer élève de notre collège, mais aussi pour un certain nombre d'autres raisons (en effet, les Pères se sont engagés à n'accepter dans la Compagnie aucun de leurs pensionnaires sans le consentement de leurs parents) ; aussi a-t-il toujours essuyé un refus. Il y a peu de jours, désespérant d'entrer ici dans la Compagnie, il est parti ailleurs voir s'il lui serait possible de réaliser son désir en un autre lieu.

Il a été un grand exemple de constance et de piété ; aimé de tous, il ne fut à charge à personne ; enfant par l'âge, adulte par la prudence, petit de corps, grand de cœur. Chaque jour, il entendait deux messes ; plus souvent que les autres, il se confessait et recevait le Corps du Christ et priait longuement. Elève de rhétorique, non seulement il égalait, mais dépassait ses condisciples qui, peu de temps avant, lui étaient supérieurs. Jésus et la Compagnie étaient en son cœur jour et nuit ; en pleurant, il pressait les supérieurs de l'y recevoir. Il demandait même une lettre au Légat du Souverain Pontife pour contraindre les Nôtres. Mais ce fut toujours en vain.

C'est pourquoi il décida, malgré ses parents, son frère et toute sa famille, de prendre la route et de chercher par un autre chemin à entrer dans la Compagnie de Jésus. Au cas où cela ne réussirait pas, il prit la résolution de passer toute sa vie sur les routes et, par amour pour le Christ, de mener une vie de pauvreté et d'humiliation. Lorsque les Nôtres eurent connaissance de ses pensées, ils tentèrent de le dissuader et l'encouragèrent à voyager avec son frère qui pensait devoir bientôt partir pour la Pologne ; ils lui dirent que si ses parents voyaient sa constance, ils donneraient peut-être leur consentement à sa requête.

Mais lui demeurait inébranlé, disant qu'il était vain d'espérer cela de ses parents, car ils les connaissait mieux que les autres ; il se devait d'accomplir la promesse qu'il avait faite au Christ. C'est pourquoi, son précepteur et ses confesseurs ne parvenant pas à le faire changer d'avis et de résolution, un matin, après avoir reçu le Corps du Christ, à l'insu de son surveillant et de son frère, disant adieu aux richesses de son patrimoine, il laissa les vêtements qu'il portait à l'école et à la maison ; et s'habillant d'une toile de sac, il prit le bâton à la main et quitta Vienne à la manière d'un jeune paysan pauvre. Dieu seul sait ce qui lui arrivera. Nous espérons cependant qu'un tel départ n'a pas eu lieu sans un secret dessein de Dieu. En effet, il a toujours été d'une telle constance qu'il ne paraît pas avoir agi puérilement, mais mû par une inspiration du ciel.

C'est aussi ce que pensa Pierre Canisius, alors Provincial de Germanie Supérieure. En effet, comme Stanislas était arrivé à Dillingen, il ne tarda pas à l'envoyer à Rome, écrivant au Père Général, François de Borgia, les lignes suivantes : « Celui qui vous apportera cette lettre sous la conduite du Christ vous est envoyé par notre Province. Stanislas est un jeune Polonais, noble, bon et studieux, que nos Pères de Vienne n'ont pas osé recevoir comme novice de peur d'irriter sa famille. Il est venu me trouver dans le but de mettre à exécution le vœu qu'il avait fait depuis longtemps (en effet, il avait fait vœu d'entrer dans la Compagnie quelques années avant d'être admis). J'ai mis sa vocation à l'épreuve, durant quelque temps, dans le pensionnat de Dillingen ; on l'a toujours trouvé fidèle dans ses emplois et ferme dans sa vocation. Il désirait pourtant être envoyé à Rome pour s'éloigner davantage des siens, dont il redoutait les persécutions, et faire de plus grands progrès dans la piété. Jamais, jusqu'ici, il n'a vécu parmi nos novices ; mais on pourra le mettre parmi ceux de Rome pour faire son noviciat. Quant à nous, nous fondons sur lui de grandes espérances. »

(Litt. Ann. Coll. Vindobonensis, 1er sept. 1567 : Arch. Rom. S.J., Epist. Germaniae, 140, ff. 75r-v ; B. Petri Canisii s.j., Epistulae et Acta , ed. Braunsberger s.j., vol. 6, Fribourg-en-Brisgau, 1913, pp. 63-64).

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