La raison du corps (07/12/2012)
Le Père Xavier Dijon était l'invité, ce mardi 4 décembre, du cercle "Ethique Sociale" à l'Université de Liège, lors d'un lunch-débat consacré aux droits de l'homme. Avec cette séance s'ouvrait un nouveau cycle consacré aux "Droits de l'Homme en péril". Une assemblée nombreuse et attentive était au rendez-vous. Catho.be, après avoir fait l'impasse sur cette conférence du Père Dijon, rend compte à présent de la publication d'un nouvel ouvrage qu'il vient de publier :
Le père Xavier Dijon compte un long parcours universitaire : à la fois docteur en droit et diplômé en théologie, il a été professeur à la faculté de Droit à l’Université de Namur et membre du Comité consultatif de bioéthique de Belgique. Avec « La raison du corps », il nous invite à « comprendre la condition corporelle du sujet humain dans le champ juridique de la société occidentale contemporaine ».
Partant du constat que l’encadrement institutionnel, encore présent jusqu’au milieu du siècle dernier, s’effrite sous nos yeux dans les domaines de la bioéthique. Alliance, vie, sexe, fécondité, mort passent en effet de plus en plus sous l’empire du sujet qui en dispose, le droit se comprenant alors comme instituant l’égalité des citoyens par les libertés qu’ils sont autorisés à prendre à l’égard de leur corps.
L’ouvrage décrit cette évolution à partir de documents principalement belges, français et européens. Puis il entame, à l’aide des trois personnes verbales je, tu, il, une réflexion philosophique sur la place qu’une telle transformation réserve encore à l’altérité : si la science a remplacé la richesse du symbole par l’objectivité du il dans l’intelligence des corps, et si la volonté subjective du je a pris la place de la ‘loi naturelle’ dans la formulation du droit, où est passé le tu qui désigne l’autre ? En d’autres termes, comment la loi qui régit les corps relèvera-t-elle encore le défi de l’intersubjectivité ?
Pour radicaliser le propos, l’ouvrage aborde le débat mené, dans ces questions de vie, d’amour et de mort, entre la référence chrétienne et sa contestation libérale. En deçà des évidences de la liberté et de l’égalité, l’insistance religieuse sur la fraternité, – sans rien renier de la nécessaire liberté de conscience garantie par l’État laïc -, fournit une contribution propre au débat bioéthique en délivrant une parole de raison sur la donnée du corps.
« La raison du corps » de Xavier Dijon aux éditions Bruylant, dans collection « droit et religion » (info catho.be)
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Commentaires
Brillant exposé que nous avons eu la chance d'entendre.
La Raison sans la Conscience conduit à la faille pouvons-nous remarquer. Depuis la nuit des temps les Hommes ont mis en place des systèmes, des lois pour se protéger.
Mais pour comprendre sur quoi est fondée notre identité d'homme universel, c'est finalement en revenant à Abraham : soumission de l'Homme à Dieu et Foi en la grâce...pour réaliser la grande fraternité universelle et la sanctification de nos vies.
-La grâce est une participation à la vie de Dieu, elle nous introduit dans l'intimité de la vie trinitaire : par le Baptême le chrétien participe à la grâce du Christ, Tête de son Corps. Comme "fils adoptif", il peut désormais appeler Dieu le Père, en union avec le Fils unique. Il reçoit la vie de l'Esprit qui lui insuffle la charité et qui forme l'Eglise.- Cathé. 1997.
Écrit par : Catherine | 07/12/2012