Droits de l'homme : avoir une éthique chrétienne ne peut être un cas d'objection de conscience (17/01/2013)
Dans La Vie, Natalia Trouiller se penche sur la question de "la laïcité : une balise à hautes tensions" et Jean Mercier revient sur l'arrêt de la CEDH qui s'est prononcée contre trois des quatre chrétiens britanniques sanctionnés par leurs employeurs pour avoir manifesté leur croyances dans le cadre du travail. Parmi eux, deux objecteurs de conscience au couple homosexuel.
Est-on discriminé en tant que chrétien, ou limité dans l’exercice de sa liberté, si son employeur ne reconnaît pas le droit d’afficher sa foi ou de s’abstenir de certains actes allant contre sa conscience ? Non, a décidé la Cour Européenne des Droits de l’homme à Strasbourg, le 15 janvier. Le 4 septembre dernier, quatre britanniques l’avaient saisie, après avoir épuisé les solutions de recours des tribunaux de leur pays, accusant la Grande-Bretagne de ne pas respecter leur liberté de religion et leur droit à ne pas souffrir de discrimination.
La Cour a tranché dans le conflit qui oppose la liberté de conscience des chrétiens et les droits reconnus aux personnes homosexuelles outre-Manche. Elle a donc désavoué Gary Mac Farlane et Lilian Ladele. Le premier avait été licencié de son job de thérapeute conjugal après avoir avoué à son employeur que sa conscience, inspirée par les repères éthiques chrétiens, l’empêchait d’exercer une partie de son métier avec des couples homosexuels. La seconde avait été sanctionnée par la municipalité d’Islington (nord de Londres) pour s’être refusée à célébrer, en tant qu’officier d’état civil, des pacs de gays ou de lesbiennes. La Cour a estimé qu’il n’y avait pas eu d’infraction à la liberté de religion. Et pas plus de discrimination anti-religieuse à leur égard.
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Commentaires
Quelqu'un peut-il nous expliquer ce qu'est ce concept « orientation sexuelle » qui intervient dans ces jugements ? Il me semble qu'il n'y a que deux sexes dans l'espèce humaine, comme dans toute espèce vivante à reproduction sexuée. Et cette reproduction sexuée, ce n'est pas l'homme qui l'a inventée, elle nous est naturelle, innée. Les pratiques sexuelles autres, inventées par l'homme, dévient de cette loi naturelle de la reproduction sexuée.
Ces pratiques sexuelles déviantes, quelles qu'elles soient, ne changeront jamais rien à la réalité naturelle de l'espèce humaine. Or, parmi ces pratiques, il n'y a pas que l'homophilie, mais aussi la pédophilie, ou la zoophilie, etc... (selon l'imagination et les fantasmes de chacun). Toutes ces pratiques déviantes seront-elles définies par une loi comme des « orientations sexuelles » qui ouvrent des droits ? Va-t-on bientôt devoir conseiller quelqu'un qui veut épouser son animal de compagnie, ou un père qui veut épouser sa fille ?
S'il suffit que des pratiques existent pour en faire des normalités légales, où va-t-on s'arrêter ? Il est évident que certaines personnes ont des orientations diverses en matière de meurtre et de vol, par exemple. Va-t-on considérer qu'un tueur en série n'a jamais qu'une orientation différente de la majorité de la population, et qu'il faut donc respecter son droit à tuer ? Va-t-on considérer qu'un kleptomane n'a jamais qu'une orientation différente de la majorité de la population, et qu'il faut donc respecter son droit à voler ? Bref, toute pratique (ou orientation) est-elle bonne du moment qu'on constate qu'elle existe chez un certain nombre de personnes ?
C'est d'ailleurs sur base de raisonnements pareils qu'on a dépénalisé le meurtre par avortement. On a prétendu que de toutes façons des avortements se pratiquaient déjà, même si c'était interdit. Et puisque ces meurtres se pratiquaient déjà dans l'illégalité, la solution radicale serait de les dépénaliser tous. Et le mauvais tour était joué. Sur base du principe de « l'interdit d'interdire ». Mais ce principe est-il valable en droit ? J'ai les plus profonds doutes.
Bref, notre société met à la poubelle un par un tous les articles du décalogue, et elle appelle cela un progrès. Cela mérite plutôt de s'appeler décadence ou régression vers la non civilisation.
Écrit par : Pauvre Job | 17/01/2013
J'estime que cet avis va totalement dans le sens opposé à la liberté de conscience. C'est une conséquence de la dictature de "pensée unique" à laquelle nous sommes soumis. Toutefois, il faut admettre que notre sort est bien plus enviable que celui de correligionnaires dans certains pays où ils sont persécutés à cause de leur foi.
Écrit par : JLC | 17/01/2013