Belgique : quand on s'en prend à la monarchie (25/01/2013)

Dans le Courrier du Beffroi, notre ami Pascal de Roubaix dénonce la campagne menée contre la famille royale visant à affaiblir l'institution monarchique :

Ils déconsidèrent le Roi et sa famille pour mieux saper la monarchie.

Depuis des années, mais à un rythme qui s’accélère de telle sorte qu’on ne peut plus croire à un libre concours de circonstances, nous assistons à la destruction progressive et systématique de l’image du Roi et de la monarchie dans l’opinion des Belges.

Nous avons déjà plusieurs fois fait remarquer la curieuse vacuité des attaques de plus en plus odieuses que doit supporter chaque membre de la famille royale depuis ces dernières années. Chacun à son tour est mis en cause par des gens qui se drapent farouchement dans le manteau de la transparence pour justifier l’absurdité de leurs allégations, et surtout l’inconcevable méchanceté de leurs calomnies.  De bons esprits me diront : « Il y aura toujours des putrides pour calomnier, comme des crapauds pour baver ou des hyènes pour mordre ; n’en faisons pas un drame ». Et ils auront raison !

Moi, ce n’est pas la méchanceté humaine qui m’alarme mais bien l’écho qu’ «on » lui fait. Vous aurez en effet remarqué ces derniers mois, qu’au moindre geste, au moindre mot d’un des membres de la famille royale, se trouve comme par hasard un esprit tordu pour y voir malice et, instantanément, des journaleux pour y faire écho, gonfler la rumeur en vague calomnieuse,  puis céder le porte-voix à des politiciens de bas étage et à des commentateurs stipendiés. Ceux-ci se font alors une gloire de salir sans risque la réputation de l’un des membres d’une famille qui a le noble devoir de ne pas se plaindre.

Ma certitude aujourd’hui est que ces mini-événements sont trop fréquents, trop répétitifs et trop artificiels pour ne pas être montés de toute pièce. Tous ne sont sans doute pas entièrement orchestrés, mais tous sont exploités avec trop d’empressement opportuniste pour qu’un œil averti puisse croire encore à l’innocence des empressés.

Afin de mieux percevoir les procédés et d’en éventer la mécanique, analysons un peu, si vous le voulez bien, la plus pernicieuse des attaques récentes, celle qui s’en est prise à Sa Majesté la Reine Fabiola.

Le 20 septembre 2012 sont déposés en bonnes et dues formes, par la Reine, les statuts d’une fondation privée. Ils sont publiés aux annexes du Moniteur du 1er octobre dans l’indifférence générale.

La Fondation de la Reine a quatre buts :

1° Le soutien de ses proches. Soutien obligatoirement temporaire et uniquement en cas de besoins réels.

2° La promotion des idéaux, des œuvres et des objectifs qu’elle partageait avec le Roi Baudouin, la conservation de cette mémoire, de ses archives etc.

3° La participation aux besoins de la Fondation Astrida, créée jadis par le Roi.

4° L’encouragement d’œuvres catholiques.

Par ce moyen tout à fait légal et de pratique fréquente, la Reine désire régler, dès maintenant, l’affectation de l’essentiel de ses biens propres, après sa mort.

Si la Reine ne créait pas cette fondation, ses biens seraient partagés à son décès entre ses neveux belges, français et espagnols, à parts égales, sans tenir compte de leurs besoins, et après une spoliation fiscale de l’ordre de …75% !

Plutôt que d’accepter une aveugle distribution  successorale, voilà donc quelqu’un qui veut régler sa succession comme la loi le prévoit mais en destinant 100% de ses fruits à des intentions purement généreuses.

Et c’est ce geste, d’une rare grandeur, que des esprits malades ont réussi à présenter soudain, des mois après, comme un détournement de bien public et, si pas comme une fraude, du moins comme de  l’évitement fiscal pour des sommes énormes, honteusement arrachées au peuple belge.

L’encre de ces premières allégations infamantes n’était pas sèche que nos particrates les plus en vue improvisaient (?) des conférences de presse pour se dire profondément choqués par cette honteuse démarche d’une ex-Reine, soi-disant couverte d’or, qui privait la Belgique et donc les Belges de ce qui leur revenait de droit, tout en favorisant, horreur suprême, des actions catholiques.

Le gamin Michel comme la dame Uyttendaele se sont ainsi retrouvés volontairement alliés objectifs, et complices du nationalisme flamingant le plus borné, pour dénoncer à la vindicte de la rue (et aujourd’hui d’internet), sans le moindre scrupule, une vieille et grande dame qui a consacré toute sa vie – qui oserait le contester ? – au bien de son pays d’adoption et du peuple belge.

J’en rougis de honte pour eux.

Mais l’unanimité des particrates et la précipitation de leurs réactions faussement outrées a prouvé de manière indubitable cette fois, aux yeux de tous ceux qui auraient encore eu un doute, que leur intention est bel et bien la fin de notre régime de monarchie constitutionnelle et l’avènement d’une royauté fantoche qui servirait de façade à deux mini-républiques antagonistes et revanchardes.

Quand des ministres ayant prêté serment au Roi, mènent des actions qui nuisent à la monarchie, cela s’appelle parjure et traîtrise.

Quand ils développent des stratagèmes dans le but de détruire l’image et la réputation du Roi et de sa famille, et par voie de conséquence le régime qu’il incarne, cela s’appelle des complots. Mais, traître, parjure, complot, quel est le tardigrade qui se formalise encore aujourd’hui de ces mots surannés ?

Le jour où ces stratagèmes arrivent à un résultat et atteignent leur but, cela s’appelle un coup d’Etat.

Bien sûr, aujourd’hui les conjurateurs n’ont plus besoin de sang ni même de violence. Le coup d’Etat est larvé (comme le séparatisme qu’ils recherchent est larvé) il est mené pied à pied, par des manœuvres de communications déstabilisantes successives qui détruisent un à un les liens de sympathie populaires vis-à-vis du Roi et des siens. Ils sapent ainsi le régime tout en prétendant en être les dévoués serviteurs.

Durant les dernières décennies la particratie s’est installée à tous les niveaux de l’Etat en le démantelant au passage. Aujourd’hui il lui reste la tête à abattre. C’est ce qu’elle fait très « démocratiquement », sous nos yeux plus ou moins fermés, plus ou moins complices.

Nous sommes encore nombreux à espérer qu’il n’est pas trop tard pour les rouvrir.

Pascal de Roubaix.

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