Un paradoxe qui s’explique (02/02/2013)

Sur le « metablog » de l’abbé Guillaume de Tanouärn, on peut lire ceci :

« Charles Morerod est Dominicain, il a participé aux discussions doctrinales entre la FSSPX et Rome. Il a depuis été nommé évêque de Lausanne, Genève et Fribourg. Il vient de publier des normes d’admission aux lieux de cultes, au nom des «évêques et abbés territoriaux de Suisse ». Après avoir rappelé le droit de l’Eglise (point n°1), il énonce que les «autres Eglises chrétiennes et communautés ecclésiales» pourront accéder aux lieux de culte catholiques «pour des raisons de nécessité pastorale» (point n°2). Par contre, les «religions non chrétiennes» obtiendraient «une réponse négative» - c’est le point n°4. 

Entre les points n°2 et n°4, il y a le point n°3 et c’est là que le bât blesse. Il traite de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X dont il rappelle l’absence de «position canonique», ainsi que de «ministères légitimes» pour ses membres. Dès lors, on pourrait imaginer que cette Fraternité soit traitée comme une autre communauté ecclesiale, voir comme une autre Église chrétienne – et que ses prêtres bénéficient du point n°2. Tel n’est pas le cas, ils sont interdits de «tout service sacerdotal» dans les églises et chapelles suisses. 

En gros, Mgr Morerod opère une hiérarchie parmi ceux qui ne sont pas en communion avec Rome. Les traditionalistes de la FSSPX viennent après les autres communautés (luthériens, orthodoxes, anglicans, vieux-catholiques, calvinistes) et n'ont pas droit à la même mansuétude. Il s'agit de les traiter non pas comme des frères séparés, mais comme les non-chrétiens.

La main tendue par Benoit XVI est une chose. Sur le terrain, cette volonté d’accueil apparaît parfois moins clairement. »

 Référence : Suisse: Calvinistes oui / Lefebvristes non

Le problème est que, justement, les prêtres de la Fraternité en question sont toujours considérés comme des prêtres catholiques et qu’ils sont sous le coup d’une sanction canonique (la suspense a divinis) qui leur interdit de célébrer les sacrements, et en premier lieu la messe : c’est une question disciplinaire à l’intérieur de l’unique Eglise du Christ – l’Eglise catholique-  et non une question d’oecuménisme avec d’autres communautés chrétiennes, comme le laisse entendre, à tort me semble-t-il, le « webmestre » du metablog. Le droit de punir serait-il aboli au sein de l’Eglise ?

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