Les croisades n'ont pas fait l'unanimité (02/02/2013)
- Des Chrétiens contre les croisades
- Martin Aurell
- Fayard - 30/01/2013
- 24,00 € - 416
- pages
Présentation de l’éditeur :
Pour de nombreux historiens et écrivains, les croisades auraient été une pulsion unanime des Occidentaux pour conquérir les territoires des religions concurrentes et imposer partout leur culture. Encore récemment des films et des discours politiques ont véhiculé ce mythe. Ce livre rompt définitivement avec le fantasme d’un consensus autour des guerres des croisés, ces pèlerins armés partis conquérir les lieux saints, soutenir les royaumes chrétiens d’Orient, voire rétablir la foi catholique dans des provinces dissidentes, en particulier contre les Cathares.Au terme d’une enquête minutieuse à travers les archives et les chroniques médiévales, Martin Aurell fait resurgir les puissantes voix des chrétiens qui se sont élevés contre le pape et les princes prétendant libérer Jérusalem par la force, alors même que Jésus avait refusé à Pierre le droit de prendre le glaive pour se défendre en ce même lieu. Il révèle comment des prêtres, des moines et même des troubadours se sont dressés contre les exactions des hommes d’armes.Ils ont condamné les pogroms en Allemagne, les violences des chevaliers envers des populations désarmées, le pillage des villes, l’avidité des grands ordres militaires, dont les Templiers, les Hospitaliers ou les Teutoniques. En réhabilitant les grandes consciences qui ont plaidé avec une étonnante précocité pour la tolérance, l’auteur réhabilite un humanisme ancré dans la foi. Ce livre constitue donc une première.
Grâce aux auteurs critiques, il dévoile des pages sombres et méconnues de l’histoire des Croisades. Il modifie notre regard sur la violence au Moyen Age.
Professeur d’histoire du Moyen Age à l’université de Poitiers, membre de l’Institut universitaire de France, Martin Aurell dirige la revue Cahiers de civilisation médiévale. Il est notamment l’auteur chez Fayard du Chevalier lettré (2011).
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Commentaires
Il me semble qu'on ne met pas assez en évidence le rôle des croissantades qui ont précédé les croisades, durant des siècles. Les troupes musulmanes avaient envahi toute l'Europe du Sud et en avaient colonisé une partie. À l'Est, ils avaient en outre bloqué la route des épices et de la soie. En fait, l'Europe était soumise à un véritable blocus économique.
Et ce sont des populations souvent réduites à la misère et aux famines qui partirent sur les routes. Comme toujours, ce sont ces motifs qui poussent des populations à tout quitter et à tout risquer pour avoir un sort meilleur. Il est étonnant d'ailleurs que personne ne conteste le fait que nos ancêtres européens aient combattu les envahisseurs huns ou vikings, mais que certains leur contestent le fait d'avoir combattu les envahisseurs musulmans.
On ne met pas non plus en évidence le fait que, lorsque les croisades eurent échoué, les peuples européens se risquèrent dans des entreprises encore plus risquées, pour échapper au blocus économique musulman, à savoir le contournement de l'Afrique et la route vers l'ouest. Et que, grâce au succès de ces deux entreprises, la prospérité revint en Europe et il ne fut plus question d'aller délivrer les lieux saints.
Par ailleurs, les musulmans eux-mêmes considéraient qu'ils avaient été vainqueurs contre les croisés. Et ce n'est qu'au 19ème siècle anticlérical qu'on créa de toutes pièces en Europe la légende noire des croisades. Après la barbarie révolutionnaire et napoléonienne, après les destructions massives de lieux de culte catholiques, après les massacres des catholiques, les anticléricaux devaient à tout prix fouiller dans l'Histoire pour « prouver » que les catholiques avaient ainsi justement « expié » pour les crimes de leurs ancêtres. Lesquels ancêtres étaient ceux des anticléricaux aussi bien sûr. Et aujourd'hui encore, il n'y a aucune reconnaissance de ces crimes commis contre les catholiques au 18ème siècle et après, mais la propagande anticléricale tourne à plein régime, y compris à l'école.
En fait, les premières véritables barbaries en Europe débutèrent dans les années 1790 et suivantes, et comme elles ne furent pas véritablement et suffisamment condamnées, elles furent suivies d'autres totalitarismes et barbaries qui ravagèrent l'Europe jusqu'au 20ème siècle.
Écrit par : Pauvre Job | 02/02/2013
Quand on parle des croisades, il faut à tout prix se méfier des simplifications abusives comme celle des "méchants" Chrétiens contre les "bons" Musulmans. Le fait est qu'à un moment donné de l'Histoire, les Chrétiens n'ont plus été autorisés à venir se recueillir en Terre Sainte par le pouvoir local. Les pélerins se sont plaints de cet état de fait à la Papauté, qui a vu là un moyen d'essayer de mettre un terme aux guerres féodales en "libérant" les lieux saints. Par ailleurs, l'expansion de l'Islam a également fermé aux Occidents certaines routes commerciales vers l'Orient, ce qui est la raison principale pour laquelle une route alternative a été cherchée via le Cap de Bonne Espérance.
Je suis outré de voir comment certains essaie de manipuler l'Histoire dans des buts idéologiques christianophobes.
Écrit par : JLC | 04/02/2013