De Richard III d’Angleterre à Notger de Liège (07/02/2013)

Lu sur le « Forum catholique » :

"Depuis plus de cinq siècles, personne ne savait où reposait le corps du roi anglais Richard III. Mais après de longues investigations, les scientifiques de l’université de Leicester l’ont retrouvé. Un squelette exhumé en août 2012 sous un parking de la ville, dans les restes d’un monastère, est bien celui de Richard III.

Euronews.com:  Une datation au carbone 14 a permis de déterminer l‘âge du squelette. Et les scientifiques ont comparé son ADN à celui de plusieurs descendants de Richard III. Des experts en armes, en alimentation, en blessures, ont également été convoqués pour analyser le cadavre. C’est bien lui. 

“Le squelette présente un certain nombre de caractéristiques peu communes”, explique l’ostéologue Jo Appleby. “Il est élancé, il présente une scoliose et il a subi de nombreux traumatismes dus aux combats. Cela recoupe les informations que nous avions quant à la vie de Richard III et quant aux circonstances de sa mort. J’ajoute qu’il s’agit d’un homme d’envrion 32 ans. Donc tout ceci nous porte à croire qu’il s’agit bien de Richard III.

On sait que Richard III est mort au combat en 1485 lors de la bataille de Bosworth Field, remportée par son rival Henri Tudor, le futur Henri VII. Les nombreuses blessures osseuses constatées sur son squelette amènent à penser qu’il aurait perdu son bouclier pendant le combat.

Jusqu’ici, Richard III était surnommé “le roi perdu”. Décédé en 1485, le dernier souverain de la dynastie des Plantagenêt jouit d’une réputation aussi sulfureuse que monstrueuse. Vaincu par les Tudors au cours de l’illustre bataille de Bosworth, celle qui clôtura la Guerre des Roses entre les deux familles royales, il offrît son royaume contre un cheval. Dépeint comme un monarque infâme par Shakespeare, on raconte que sa dépouille fût exhibée dans les rues de Leicester avant d’être jetée dans la rivière. Ce ne sont que des spéculations infondées, voire des mensonges éhontés, selon les historiens, qui reconnaissent simplement que le lieu de sa sépulture est resté secret des années durant (…). 

L'hebdomadaire La Vie (...) renchérit:  (…) il faut à présent offrir une sépulture chrétienne au défunt roi, popularisé dans une célèbre tragédie par Shakespeare. Problème: tous les souverains britanniques sont enterrés sous le rite anglican, religion d'Etat à laquelle tous les souverains d'Angleterre depuis le XVIIe siècle appartiennent. Sauf que Richard III, dont le règne s'étend de 1452 à 1485, a régné bien avant le schisme anglican, et était donc catholique. Alors que la question d'un enterrement anglican à l'abbaye de Westminster est à l'ordre du jour, l'affaire excite plusieurs éditorialistes, sur un mode sérieux comme dans The Telegraph ("Richard III n'a peut-être pas vécu comme un bon catholique mais il mérite d'être enterré en tant que tel") ou sur un ton plus léger, comme ici:"Personnellement, je ne suis pas sûr qu'il faille que les catholiques anglais soient si prompts à vouloir récupérer Richard III: ils doivent oublier les neveux dans la Tour" (allusion à l'assassinat des deux neveux de Richard dans la Tour de Londres durant son couronnement). Selon la presse, la question pourrait être réglée par une célébration œcuménique "

Référence Ici: Des funérailles catholiques pour le roi Richard III d'Angleterre ?

Ce problème de conflit rituel ne se poserait pas (sauf pour les intégristes pointus) pour une messe, même en forme ordinaire, célébrée à la mémoire de  Notger, premier prince-évêque de Liège (Xe siècle), si on devait retrouver ses restes mortels sous les pavements de la collégiale liégeoise Saint-Jean l’Evangéliste.

A propos de cette sépulture le curé-doyen de Liège-Centre, Eric de Beukelaer commente sur son blog:

"(…) Cette brillante découverte ranime en moi une autre quête de sépulture: celle qui abrite le père de la principauté liégeoise. L’évêque Notger fut le fondateur des institutions politiques de la Cité ardente. Ce géant fut tout à la fois évêque et prince, moine et défenseur, bâtisseur et voyageur, Liégeois et Européen. Il finit sa vie à l’ombre du cloître de Saint-Jean, lui qui cherchait volontiers à ressembler au disciple bien-aimé. C’est dans une des cryptes de cette collégiale qu’il fut enseveli en 1008. Cela se fit discrètement – à sa demande. Discrétion qui explique que nul ne sait où se trouve l’emplacement de la tombe. Et aucune recherche n’a, à ce jour, abouti à un résultat. L’affaire Richard III nous encourage cependant de ne pas baisser les bras. Un jour peut-être, les fondations de la collégiale Saint-Jean parleront. Alors, le peuple de Liège pourra s’incliner devant la dépouille du premier de ses princes-évêques. Celui à qui la Cité ardente doit sa grandeur. « Notgerum Christo, Notgero cetera debes », « Liège, tu dois Notger au Christ et le reste à Notger ».

Réf.ici: Après Richard III… Notger ?

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