Joseph Ratzinger est il un homme libre ? (11/02/2013)

L'Eglise catholique recense plus d'un milliard de fidèles dans le monde. Le Père Matthieu Rougé, ancien aumônier des parlementaires à Paris, revient sur cet événement historique qu'est la démission du Pape Benoît XVI.

« Que faut-il lire dans l'annonce de la démission du Pape, qui sera effective le 28 février prochain ?

 C'est un signe de la paradoxale modernité de ce Pape. C'est un homme d'une grande liberté intellectuelle. Il a senti que ses forces déclinaient et il a eu cette démarche originale par rapport à l'histoire de l'Eglise. C'est la preuve d'une très grande liberté. Il a respecté la fin du pontificat de Jean-Paul II, mais pour lui-même, il ne s'est pas senti contraint par l'institution. Et cela est très important pour la modernité de l'Eglise.

Quel Pape aura été Benoît XVI ?

Il sera un grand Pape à sa manière. Il n'y a qu'à voir son dernier « best-seller » sur l'Enfance de Jésus. Sous un mode moins spectaculaire que Jean-Paul II, il aura une grande importance pour l'Eglise par les sept années de son pontificat. En particulier à cause de sa recherche rigoureuse de la vérité. Il l'a fait non pas comme une violence que l'on impose aux autres mais l'a vécu comme une exigence que l'on se donne à soi-même. Il aura marqué le monde par son amour et sa recherche de la vérité.

A quoi faut-il s'attendre maintenant ?

L'Eglise a un fonctionnement institutionnel très clair. Un conclave va s'organiser pour trouver un successeur au Pape. Il faut noter que cette succession est totalement ouverte. Il n'y a absolument aucune contre-indication à ce que le Pape vienne de quelque pays que ce soit. Il n'y a aucun préjugé quant à l'origine et la nationalité du pape. En revanche, il faut trouver un homme qui soit adapté à cette mission. Si l'Eglise en Occident donne l'impression d'un certain déclin, elle est extrêmement vivante ailleurs dans le monde. Il n'y a jamais eu autant de fidèles, ni de prêtres, en particulier en Afrique et en Amérique latine. » Ici: Matthieu Rougé : « La démission de Benoît XVI, la preuve d'une très grande liberté »

En fait de liberté, l'arrangement pris est que dans un premier temps, l’ex-pape devrait séjourner dans la résidence d'été pontificale de Castel Gandolfo, près de Rome, puis se retirer dans un monastère situé dans l'enceinte du Vatican. Notre perplexité demeure sur la pertinence cette abdication qui, selon le mot du cardinal XXIII, “brise un tabou”. Depuis cinquante ans on a déjà brisé beaucoup de tabous dans l’Eglise. Pour quel résultat ? 

Le monastère où Benoît XVI va vivre dans la Cité du Vatican

 

 

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