Belgique : l’un des deux exorcistes du diocèse de Namur se confie au journal « Vers l’Avenir » (08/04/2013)

PID_$340603$_2ad16dce-9d5a-11e2-983f-44b1b35e8f45_web_jpg_h170.jpgIl existe deux prêtres exorcistes dans le diocèse de Namur. L’un d’eux est chez les frères de saint Jean à Libramont. Le journal « Vers l’Avenir » l’a interviewé .

Le père Jean-Marie, 57 ans, est l’aîné des frères de saint Jean, une communauté du prieuré Notre-Dame de la Paix installée à Libramont depuis 21 ans. Il est aussi un des deux exorcistes du diocèse de Namur. Pour être précis, le père Jean-Marie est l’adjoint du père Daniel-Marie Ramiro-Gonzales, l’exorciste de Namur. Ils succèdent à ce poste à l’abbé Paul Léonard (le frère de l’actuel primat de Belgique, Mgr André Joseph Léonard)

Lors de son élection, le pape François a parlé ouvertement de ce que la notion du mal, selon lui, était quasi volontairement niée dans notre société occidentale. Il a exhorté les baptisés à se montrer vigilants.

Et justement, le père Jean-Marie l’est, lui, vigilant. Il parle de la lutte contre le mal ou le Malin.

Père Jean-Marie, comment devient-on exorciste ? On le choisit ou est-on désigné pour ce ministère ?

Un évêque ne peut pas contraindre un prêtre. C’est un ministère qui s’exerce en correspondance avec ce qu’on ressent, en fonction des circonstances qui font la vie d’un prêtre. Moi par exemple, j’ai vécu dans des communautés en Afrique et dans le Sud de la France. C’est à travers cette mission que j’ai senti que même chez des gens qui venaient de recevoir le baptême, quelque chose les empêchait d’être pleinement libérés. Un peu comme s’il demeurait des liens dans la périphérie de leur âme.

Comment cela ?

Ce n’est pas facile à expliquer, c’est comme une résistance qui demeurerait après avoir reçu le sacrement de pardon (la confession). Comme si les actes du passé, ce qui est lié à la mémoire, les instincts, le corps empêchaient la personne d’être pleinement libre. Comme j’avais vécu cela, j’ai accepté d’en connaître davantage ; j’ai travaillé avec l’abbé Paul Léonard [le frère de Mgr André-Joseph Léonard ndB]. Je suis arrivé à ce ministère d’exorciste un peu par hasard. C’est l’évêque Remi Vancottem qui a officialisé mon ministère.

Autant de démons que de péchés capitaux

Comment se passe un exorcisme ?

Tout d’abord les vrais exorcismes sont très rares. J’en pratique d’un à cinq par an. Dans les autres cas, je rencontre des gens qui sont comme on dit infestés. Une simple prière de délivrance suffit à les libérer.

Infesté ?

Oui. Si quelqu’un plonge dans l’alcoolisme, ce n’est pas la faute d’un mauvais esprit. Par contre, par cette addiction, la personne a créé un lien avec le Malin, elle lui a donné la main en quelque sorte. Sur le plan de la morale, on appellerait cela le vice.

Quel genre de prières dit-on ?

Il existe deux sortes de prières : l’impérative par laquelle je prends autorité sur le Malin, je lui ordonne de quitter la personne qu’il possède ; la prière déprécative : je demande à Dieu de délivrer la personne. Dans la majorité des cas, le baptisé peut se libérer lui-même.

Comment ça ?

Il lui suffit de s’adresser à Dieu dans une prière et de promettre qu’il s’engage à renoncer par exemple à l’esprit de rancune, ou de vengeance, ou que sais-je encore.

Combien de démons différents peuvent opérer sur une personne ?

On peut être infesté par un ou plusieurs démons. Et que sont ces démons ? La violence, la moquerie, la luxure, etc. Ils correspondent en réalité aux sept péchés capitaux.

Qui peut être infesté ?

Le malin s’intéresse à ceux par exemple qui se disent croyants mais qui ne pratiquent pas. Il peut être à l’œuvre chez eux petit à petit, sans que la personne s’en rende compte.

Vous sentez-vous en danger ?

Absolument pas. Quand on a la foi, on est protégé par Dieu. Le Christ par sa condition d’homme et de Dieu et par le mystère de Pâques a vaincu définitivement le Malin. Sa puissance est bien supérieure. Mais c’est vrai que c’est éprouvant et exténuant. Dans ce ministère, on doit se ressourcer, on a besoin du soutien des autres et de l’équipe. Je vois au minimum le père Daniel-Marie, l’autre exorciste au moins une fois par trimestre et je rencontre l’évêque.  Nous avons tous nos points de fragilité et le Malin les connaît.

Vous êtes tenu d’exercer ce ministère jusqu’à quand ?

Je peux l’arrêter quand je le souhaite.

Comment se passe un exorcisme ?

Tout d’abord les vrais exorcismes sont très rares. J’en pratique d’un à cinq par an. Dans les autres cas, je rencontre des gens qui sont comme on dit infestés. Une simple prière de délivrance suffit à les libérer.

Retrouvez deux pages complètes sur l’exorcisme avec le fait d’être infesté, les façons d’exorciser ou encore les profils qui viennent consulter le Père Jean-Marie dans l’Avenir Luxembourg de ce 6 avril sur iPad ou en format PDF

  «L’exorcisme? Un combat spirituel éprouvant»

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