Belgique, euthanasie : du nouveau (08/05/2013)
Du Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique (7 mai) :
Le 8 avril 2013, a été publié au Moniteur belge un AR du 7 mars 2013 : «Arrêté royal fixant les conditions auxquelles une intervention de l’assurance obligatoire soins de santé et indemnités peut être accordée pour la fourniture d’avis médicaux consécutive à une demande individuelle pour une fin de vie choisie par le patient lui-même ».
La loi du 28 mai 2002 sur l’euthanasie impose au médecin, confronté à une demande d’euthanasie, de consulter un deuxième médecin quant au caractère grave et incurable de l’affection. Ce deuxième médecin doit être indépendant à l’égard du patient et à l’égard du médecin qui le consulte. Il rédige un rapport qui assure du caractère constant, insupportable et inapaisable de la souffrance.
L’arrêté royal du 7 mars entend créer un pouvoir organisateur (PO) qui facilitera l’émission de ce second avis et se chargera de sa rémunération.
Ce pouvoir organisateur sera composé de 12 médecins, 3 seront désignés par des organisations en soins palliatifs, et 3 par des organisations représentatives du corps médical (au prorata de leur représentation au sein de l’INAMI). Ces 6 membres en désigneront 6 autres.Il est bien sûr prévu que « Les différentes conceptions philosophiques en matière de fin de vie digne sont représentées et traduites de manière équilibrée au sein du Comité ».
Les candidatures des associations intéressées devront être envoyées à l’INAMI dans les 3 mois de l’appel à candidature. Seront retenus les candidats qui pourront faire état de la plus grande expérience en matière d’avis médicaux sur une fin de vie choisie par le patient. L’arrêté royal inscrit par ailleurs, comme définition du PO : « l’organisation qui se dévoue pour une fin de vie digne dans le respect absolu de la volonté individuelle du patient atteint d’une maladie incurable ».
Le pouvoir organisateur communique notamment une liste de confrères auxquels les médecins traitants pourront faire appel pour obtenir un second avis. Le PO conclura un contrat avec chaque médecin qui a été jugé compétent. Le même PO recevra les demandes d’avis, établira le contact avec le médecin à consulter, tiendra un registre des avis et fournira un rapport (minimum tous les 5 ans). Il sera également chargé du paiement des honoraires, soit 160 euros (moins 10 euros de frais administratifs) par avis.Le médecin consulté rendra une déclaration sur l’honneur ainsi qu’un rapport anonymisé. Une enveloppe budgétaire annuelle de 192.200 euros est prévue. Soit l’équivalent de 1201 avis annuels. À titre de comparaison, en 2012, le nombre d'euthanasies déclarées s'élevait à 1232 . Le Pr Distelmans, président du LEIF*, salue cette avancée mais craint que le financement ne soit pas suffisant.Le journal du médecin souligne que deux associations ( LEIF et EOL )* - favorables à l'euthanasie - feraient partie de ce PO. Cet arrêté royal s’applique rétroactivement à la date du 1er janvier 2012.Faut-il s'inquiéter de ce nouveau mode de financement d'un conseil médical et de l’influence prépondérante de ces associations dans ce nouveau maillon décisif menant à la pratique de l’euthanasie ?
* LEIF (LevenEindInformatieForum) EOL (EndOfLife doctors)
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Commentaires
Bonjour,
Je lis toujours avec grand intérêt ce qui se passe chez mes voisins et ami(e)s belges parce que j'habite à 7 km de la Belgique et du Luxembourg, que ma grand-mère était belge et que j'y ai encore beaucoup de famille.
Je me bats en France pour que nos dirigeants votent une loi similaire à la vôtre : loi d'aide et d'amour envers son prochain, loi de compassion aussi. Chaque chrétien devrait se poser la question de savoir si ce n'est pas Dieu qui teste les hommes dans leur capacité à dépasser leurs propres convictions pour répondre à celles de celui qui demande de l'aide.
Chacun d'entre nous (ou presque) a reçu la faculté de décider pour lui-même tout au long de sa vie, pourquoi lui ôter cette faculté de décision au moment où il a le plus besoin qu'on la respecte ?
Certains médecins (et j'en connais de très très humains) ont accepté ce rôle de libérateur, et cet acte n'est pas quelque chose de facile pour eux non plus, mais ils ont mis leur faculté d'écoute et leur savoir au service de leurs patients pour leur permettre de vivre sereinement ces moments ultimes de leur vie et faire en sorte que cette aide à mourir dignement et sans souffrances inutiles soit un dernier soin qu'ils leur doivent.
Que ces hommes soient grandement remerciés de leur dévouement.
Bien cordialement,
Écrit par : cloclo54 | 08/05/2013
Je ne comprends pas très bien votre conception de la dignité humaine et de la compassion ou amour charité qu'il faut avoir pour son prochain. Limitez-vous votre demande aux cas incurables, en phase terminale ?
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Or, on voit en Belgique beaucoup de gens qui se font euthanasier parce qu'ils ne supportent pas l'idée de devenir vieux, malades ou handicapés. Ils prétendent que cette perspective leur est insupportable, car ils ne mèneraient plus une vie 'digne' d'être vécue, à leurs yeux ou aux yeux des autres.
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Êtes-vous d'accord avec ces euthanasies ? C'est-à-dire, avec le fait que devenir âgé, malade ou handicapé enlève ou réduit la dignité d'un être humain ? Il me semble plutôt que la vraie charité consiste à toujours voir en l'autre quelqu'un de digne d'amour, de respect et d'aide, quel que soit son âge, sa maladie ou son handicap.
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Supprimer la vie de quelqu'un, n'est-ce pas lui dire que sa vie n'est plus digne d'être vécue, qu'elle n'a plus aucune valeur à nos yeux, ou même qu'elle nous est à nous-mêmes devenue insupportable et non désirée ?
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Une autre question. Les promoteurs de l'euthanasie se révèlent être aussi promoteurs de l'élimination massive de bébés, sans qu'il y ait besoin de justifier ces morts, il suffit de déclarer que ces bébés ne sont pas 'désirés'. Seriez-vous autant en faveur de l'avortement que de l'euthanasie ?
Écrit par : Pauvre Job | 08/05/2013
Dans "La souffrance" de Jean-Paul II pour dernière encyclique, il disait ceci:
"... Notre action à tous, doit être à la fois un service et une véritable mission pour la promotion de la personne humaine et pour la défense de sa dignité".
Au cœur de l’Eglise, il rappelait à tous l’importance d’accomplir le remarquable service de la charité, de la tendresse et de la compassion auprès des handicapés et de leurs familles, qui « ont revêtu le visage du Christ".
Il disait encore, humblement, lui qui souffrit tant à la fin de sa vie et qui fut EXEMPLE !!!!
« Les malades m’intimidaient au début lorsque je les rencontrais ». « Je devais avoir une bonne dose de courage pour paraître devant ceux qui souffraient et entrer en un sens dans leur douleur physique et spirituelle. Je ne pouvais pas me laisser conditionner par la gêne que j’éprouvais, je voulais montrer la compassion affectueuse que je ressentais. Et bien, le sens profond du mystère de la souffrance humaine se dévoila à moi plus tard au travers de mes propres souffrances."
Tout d’abord, il prit l’habitude de leur demander lors de ses visites ; Priez pour moi, pour l’Eglise, pour la paix dans le monde. Il leur donnait un travail! Il était convaincu que, « Les prières des malades et des personnes handicapées touchaient très vite et d’une manière toute particulière le cœur de Dieu, car il les aimait particulièrement ». Faibles, ils devenaient forces. Jean-Paul II les invitait à s’oublier, à offrir leurs souffrances Elles devenaient amour. Ensuite, il les assurait de ses propres prières et il tenait promesse ! Il priait pour toutes les personnes handicapées. Pas une n’était oubliée. Il avait de la place dans son cœur pour tout le monde. Les blessés de la vie, les infirmes moteurs, cérébraux, les familles et également les familles d’accueil, les personnes âgées.
« Chaque visage, disait-il, me parle de Dieu, et à du prix à mes yeux. Ce n’est pas la beauté extérieure que j’aime, mais la beauté de tout l’être intérieur. L’amour fraternel que nous devons avoir les uns pour les autres ne doit jamais dépendre ni des apparences ni de l’intérêt immédiat que l’on peut représenter pour les autres ».
Les personnes en souffrances étaient également à ses yeux ; les enfants à naître, les personnes âgées, les malades.
Dans notre civilisation contemporaine, disait-il, toutes ces personnes sont menacées. A tel point que j’ose parler d’une « menace programmée ». Pour lui, les instances humaines, les parlements démocratiquement élus, usurpaient le droit de pouvoir déterminer qui a le droit de vivre et, inversement, qui peut se voir refuser ce droit sans faute de sa part.
La plus grande pauvreté n’est-elle pas d’être indésirable ? De n’être espéré par personne ? C’était les paroles de Mère Teresa, béatifiée le 19 octobre 2003, par Jean-Paul II.
Le Saint Père condamnait fortement tous les actes et pensées horribles de nos contemporains qui envisagent les solutions « avortements, eugénismes, euthanasie, pour écarter de la société les personnes non désirées, différentes, qui dérangent. Comme il disait ; « Si l’homme peut décider par lui-même, sans Dieu, de ce qui est bon et de ce qui est mauvais, il peut aussi disposer qu’un groupe d’hommes soit anéanti. Cela devient facile alors de trouver des solutions « officielles » donc « légalisées » pour que les personnes handicapées, ne naissent plus, pour que les personnes souffrantes dans leur corps ou leur tête soient tuées au nom de lois eugénistes, que des personnes handicapées soient stérilisées, ou que des fœtus handicapés ou non soient tués avant de voir le jour. Jean-Paul II dénonçait farouchement cette hypocrisie criminelle, cette idéologie du mal nommée « progrès civil des sociétés et de l’humanité entière ». Il s’agit en réalité d’une extermination décidée par des Parlements élus démocratiquement.
Ainsi va le monde où Dieu en tant que Créateur a été rejeté, et du même coup la source de détermination de ce qui est bien et de ce qui est mal. Jouir de la vie ; C’est devenu « pouvoir profiter de tout ce qui se présente, dans la possession totale de toutes ses facultés physiques et intellectuelles ». Si l’on n’est plus dans ce schéma, l’on devient indigne de vivre. Nous avons souvent entendu dire ici ou là, et nous l’avons peut-être aussi dit, conditionnés par la « pensée du monde » ; « On ne devrait pas laisser ces gens là vivre, ces enfants là naître, etc ! ». Nous sommes compatissant, pris de pitié. Quel drame ceci ou cela ! Nous avons peur. Alors nous pensons qu’il faut faire disparaître cette forme là de souffrance.
En « choisissant » de tuer, suivant le slogant « choisir c’est un droit », nous soustrayons de notre vue ce qui nous dérange, nous fait peur, nous dissimulons la souffrance, mais nous ne la faisons pas disparaître. Ce n’est pas une solution, c’est un crime. Qui a le droit de décider de la vie d’une personne, ou de sa mort ? Nous luttons contre la peine de mort pour les criminels ! Quel paradoxe ! On ne peut pas tuer quelqu’un qui tue, mais on peut tuer quelqu’un qui gêne, par son handicap, parce qu’il dérange les habitudes, ou ne répond pas aux normes.
Chers combattants de l’Amour, nous dit Jean-Paul II ;
PENSONS-Y MAINTENANT PARTICULIEREMENT:
"N’entrez pas dans ce jeu de la société moderne, où l’on nie toute qualité de la vie aux êtres humains non encore, ou qui ne sont plus capables de comprendre ou de vouloir ou bien ceux qui ne sont plus en mesure de jouir de la vie comme sensation et relation. Ce n’est pas le combat de l’Amour cela ! Face à la souffrance, vous les bien-portants vous avez un premier devoir : témoigner de ce qu’est le respect, l’amour fraternel, la tendresse et parfois vous aurez le devoir du silence. » JPII. 15.8.83
Écrit par : Mizuki | 09/05/2013
Je profite de ce thème toujours lié à l'euthanasie pour passer un message URGENT à tous les lecteurs;
"Une maman de 46 ans ayant une maladie nerveuse de Flandre demande à être euthanasiée. Elle hésite. Prière soutenue pour elle?"
Elle hésite.... Mon Dieu, Jésus, Marie... que le monde chrétien lui vienne en aide et la soutienne, sa famille, ses amis, ses proches....
Voici un site qui vaut le détour, et à transmettre largement autour de vous, si vous le voulez bien.
http://www.euthanasiestop.be/
En union de prières.
PS. Souvent nous nous demandons: "Que faire? "
Et bien transmettons et demandons largement la prière. Voilà une action très riche! hyper riche!
Écrit par : Mizuki | 10/05/2013