Communauté Saint-Jean : réévaluation de la figure du fondateur (mise à jour 14.5) (14/05/2013)

Jean Mercier, dans La Vie, rend compte des informations qui viennent d'être divulguées par le prieur de la Communauté Saint-Jean. C'est avec beaucoup de tristesse que nous relayons ici cet article :

Les Frères de Saint Jean révèlent les manquements à la chasteté de leur fondateur

Le prieur de la Communauté Saint Jean, le Père Thomas Joachim, a informé ses frères de l'existence de témoignages "convergents et crédibles" sur les manquements à la chasteté du Père Marie-Dominique Philippe auprès de femmes dont il était l'accompagnateur spirituel.

Regarder la vérité, aussi dure soit-elle, en toute lucidité. C’est actuellement le défi des membres de la Communauté Saint Jean, parfois plus connus sous le nom de “Petits gris”, en raison de la couleur de leur habit monastique. Suite au chapitre général de la congrégation, tenu du 9 au 29 avril 2013, le Prieur général, Frère Thomas Joachim, a en effet écrit à tous les frères de la communauté pour les informer d’une révolution copernicienne dans le regard porté sur leur fondateur, le Père Marie-Dominique Philippe (1912-2006).

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C’est peut-être une des célébrations de la messe qui m’a le plus marqué. C’était à Lausanne, durant un congrès, dans les années ‘70. Le père Marie-Dominique Philippe était à l’autel et suivait le rituel dominicain ; sa façon tellement dense de rendre présent le mystère eucharistique m’avait profondément impressionné et j’avais eu la sensation de toucher du doigt la réalité de la transsubstantiation. Dans ses livres, j’ai été également séduit par la pensée rigoureuse et la grande intelligence qui se déploient dans les écrits de ce grand esprit ouvert au mystère de l'être. Et je me suis réjoui qu’un tel homme se soit décidé à créer une nouvelle famille religieuse pour y maintenir vivantes les perles de la tradition dominicaine, de la pensée de saint Thomas en particulier. Et c’est avec joie que j’ai vu débarquer dans notre contrée une escouade de « petits gris » ainsi que de petites sœurs contemplatives et apostoliques.

Les révélations d’aujourd’hui viennent jeter une ombre sur la perception idéale que l’on pouvait avoir du père fondateur. Les désordres évoqués renvoient à la fragilité de la nature humaine « où l’esprit est prompt mais où la chair est faible » et ce n’est évidemment pas à nous qu’il appartient de prononcer le moindre jugement. Il n’empêche que cela nous attriste et qu’il sera difficile pour tous ceux qui se revendiquent de son héritage de ne pas être troublés par ces révélations. A la figure d’un père déjà écrite dans les icônes se substitue celle d’un homme aux traits contrastés et il faudra désormais vivre avec cette relecture et ce regard modifié. L’occasion, une fois de plus, de reporter son regard sur Celui qui ne déçoit jamais et qui, au-delà de toutes les médiations plus ou moins sublimes, plus ou moins pures, reste le seul et unique modèle auquel nous sommes invités à nous conformer.

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