Au-delà de la « manif’ pour tous », un combat d’une autre ampleur : (29/05/2013)

Dans « Famille Chrétienne », Aymeric Pourbaix appelle les catholiques à réinvestir le champ des médias, de l'enseignement, bref, de la culture en général :

« Je crois aux forces de l’esprit », affirmait François Mitter­rand avant de quitter l’Élysée. François Hollande, lui, n’y croit pas (1), même s’il affiche une certaine « peur du démon » (2), ce qui, après tout, pourrait être le commencement de la sagesse…

L’actuel chef de l’État serait pourtant avisé de prêter enfin attention aux signes du ciel, comme des esprits facétieux n’ont pas manqué de le noter : après de longues semaines d’hiver prolongé, le soleil a enfin fait sa réapparition dans le ciel, au soir de ce dimanche 26 mai, juste au-dessus de l’esplanade des Invalides à Paris…

Mieux encore qu’en de vagues « forces », nous croyons à l’Esprit Saint, en sa force qui est aussi douceur, amour et vérité. Et qui, tantôt forte bourrasque, tantôt brise légère, a fini par susciter dans ce pays un vent de liberté, contre tous les conformismes. Si elle n’est pas encore ­déracinée, l’idéologie née de Mai 68 ne tient plus que par la force d’institutions politiques (partis, assemblées) et culturelles (médias, universités) qu’elle a lentement gagnées à sa cause. En un mot, cette idéologie est devenue conservatrice.

Mais nous, chrétiens, croyons-nous vraiment à la force des idées ? Car il semble que nous ayons abandonné ce champ : dans les médias, dans l’enseignement, dans la culture en général, nous avons, hélas, laissé la place à d’autres, lui préférant les activités rentables, pour assurer l’avenir de nos enfants. C’est ainsi toute la culture, semblable à « l’air que l’on respire » selon ­Thibon, qui demande désormais à être purifiée de ces germes, contraires à l’édification des âmes des plus jeunes.

Mais n’allons pas nous leurrer pour autant : la cité et la culture chrétiennes parfaites n’existeront pas ailleurs qu’au Ciel. Nous avons à être au milieu de la culture de notre époque comme le sel qui ne se dénature pas, et à y affirmer une transcendance.

Ce combat culturel, aussi important que celui de la politique, sera long. Il demandera de nombreuses années, et cette patience chère au pape François, celle qui suppose des sacrifices, du souffle et de la persévérance. Mais qui, au bout du compte, produit l’espérance. Et pour nous y aider, nous pourrons toujours trouver l’inspiration dans les chefs-d’œuvre de nos prédécesseurs.

On trouve ainsi dans ce magnifique Cantique de Jean Racine, mis en musique par Fauré, une haute expression de l’ambition qui nous anime, et qui est d’abord une prière : « Dissipe le sommeil qui rend l’âme insensible, et la conduit à l’oubli de tes lois ».

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(1) Comme l’a montré le livre enquête de Samuel Pruvot, François Hollande, Dieu et la République (Salvator).

(2) Jean-Yves Boulic, Ceux qui croient au Ciel et ceux qui n’y croient pas (Grasset).

Ici : Après la Manif pour tous du 26 mai, un vent de liberté

Ceci ne concerne pas que la France et regarde prioritairement les laïcs chrétiens, bien plus que les clercs quels qu’ils soient.

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