La galère de la GPA en Inde (24/06/2013)

De la synthèse de presse quotidienne de gènéthique.org :

Inde: le malaise de la GPA

En Inde, après Ahmedabad et Bombay, la ville de Bangalore devient "un centre majeur de GPA [gestation pour autrui]". K.R Chandrakanth, manager du Base Fertility Center, la clinique du Bangalore spécialisée dans cette pratique, annonce fièrement que depuis son ouverture en 2007, 110 bébés y sont nés. Mais si le recours aux mères porteuses est légal en Inde depuis 2002  et "théoriquement encadrée par un code de bonne conduite", ce " commerce des utérus reste controversé à Bangalore". L'adjoint au maire de cette ville avait d'ailleurs accusé "le patron de Base [fertility center] d'exploiter des femmes innocentes et de piétiner les valeurs morales indiennes".

Les conditions de la gestation pour autrui ne semblent pas prendre en considération les mères porteuses. Avec un forfait qui s'élève à 17 000 euros, la gestation pour autrui en Inde est "quatre fois moins cher qu'aux Etats Unis... La mère porteuse, elle, touchera 3000 euros si la grossesse arrive à terme et seulement une partie de la somme si elle fait une fausse couche ou doit avorter à cause d'un foetus mal formé". Pendant la grossesse, la vie de ces femmes n'est pas facile: "elles resteront sous observation médicale, cloîtrées dans un bâtiment et séparées de leur famille qui ne pourra leur rendre visite que le week-end". K.R Chandrakanth fait fi de l'éthique d'une telle pratique, et ne se concentre que sur des considérations économiques. "Impossible de prendre le moindre risque! C'est notre responsabilité [...]. Que dirions-nous au couple qui a dépensé des milliers d'euros?" déclare-t-il. Enfin, les conséquences psychologiques, comme le lien entre la mère porteuse et l'enfant, ne sont jamais prises en compte. C'est par exemple uniquement "le jour de l'accouchement [que] les parents biologiques décideront si la mère porteuse a le droit ou non de voir le nouveau-né". Pourtant, la souffrance des mères porteuses existe. En effet, une mère porteuse, qui, depuis 7 mois, fait garder son fils de 10 ans par sa grand-mère, explique: "être mère porteuse, je le referai seulement si j'ai besoin d'argent. C'est dur et puis il y a l'angoisse de ne pas arriver à terme".

Libération (Célia Mercier) 24/06/2013

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