Le témoignage d'un pèlerin à Lourdes (02/09/2013)

LOURDES.

Lourdes, aujourd’hui comme hier et demain : le valide côtoie celui qui l’est moins. L’heureux aide celui qui le paraît de manière plus discrète, à moins que ce ne soit l’inverse.

Le handicapé descend dans la rue !

Son poing est-il levé ? Que revendique-t-il ? Rien, si ce n’est l’espérance, l’espoir d’un miracle ou à tout le moins d’une reconnaissance.

Pas besoin de violence, pas besoin de slogan : un consensus général règne sur la ville. Il nous vient de sainte Bernadette, de la Vierge, de Dieu, de l’Eglise.

Le regard interrogatif, craintif, agressif ou rempli de pitié du « normal », du « valide » ne pèse plus sur l’utilisateur de la chaise roulante : le malchanceux fait partie intégrante du décor, la différence s’estompe dans les faits, dans les gestes, mais surtout dans le regard des autres.

La solidarité est présente. La joie est présente.

Lourdes est la capitale mondiale de la tolérance, du véritable droit à la différence.

Que ces mots sont aujourd’hui galvaudés, au point d’en devenir des poncifs d’une pensée unique détestable.

Mais à Lourdes, c’est du vrai !

Cet état ne doit cependant pas nous faire oublier l’évolution sociologique et juridique que nous connaissons : l’être différent, le handicapé, le génétiquement non conforme est attaqué par le biais de législations iniques et contraires à la dignité de la personne humaine.

Le Code pénal belge interdit de pratiquer un avortement au-delà de douze semaines de conception, sauf s’il est certain que l’enfant à naître sera atteint d’une affection d’une particulière gravité et reconnue comme incurable au moment du diagnostic (article 350,4° du Code pénal).

En clair, un enfant dit « sain » ne pourra plus être exterminé après douze semaines, alors qu’un enfant trisomique, par exemple, pourra l’être jusqu’au terme de la grossesse.

Terrible texte, glissé discrètement en notre arsenal juridique.

Violence du refus étatique de la différence, nonobstant les beaux discours conformistes.

Si l’on n’y prend garde, combien, demain, de trisomiques dans les rues de Lourdes ?

Les tests génétiques prénataux donnent aux parents la possibilité de « trier » ce qui est acceptable ou non, pour eux bien sûr, ou pour la société.

Terrible et effrayant.

La loi, qui n’est jamais rien d’autre que l’avis de quelques individus « élus » par le peuple, leur donne pouvoir de vie et de mort sur un être dépourvu de toute possibilité de défense.

C’est la barbarie à visage légal.

Que l’esprit de Lourdes nous pousse à lutter pour la défense de la vie !

Vous avez dit « crise économique » ?

Qu’on y prenne garde : une certaine élite dirigeante chuchote déjà en certains cercles « Que ceux qui veulent assurer certaines différences en assurent le coût économique ! ».

Le génétiquement correct est déjà présent en certains milieux ; il va s’insérer dans le politiquement correct et conduira inexorablement à la destruction de certains êtres ainsi qu’au recul de certains principes de solidarité.

« Ils soufrent ! » crient-t-ils déjà : du droit de mourir, on en vient à l’euthanasie de mineurs atteints de maux dont le caractère incurable est toujours discutable.

Avec une audace idéologique incommensurable, on refuse au mineur toutes opérations commerciales ou financières, mais on lui reconnaîtrait le droit, la possibilité, de disposer de sa vie.

Matérialisme, quand tu nous tiens … avec toutes les acceptions que ce terme peut contenir.

Esprit de Lourdes, sainte Bernadette, sainte Vierge, venez à notre aide !

Le droit naturel, les valeurs fondamentales sont inquiétés par le relativisme et les courants philosophiques dominants, s’attaquant à la différence, au respect de la vie.

L’évolution rapide des sciences et des techniques, l’offensive idéologique que nous connaissons, vont forcer le chrétien à faire des choix.

L’enjeu est d’importance, le droit à la vie qui présuppose tous les autres est au centre du débat.

Puissent les chrétiens apparaître comme protecteurs des plus faibles.

Il faudra bien avoir le courage de contester ces législations qui s’en prennent ouvertement aux plus démunis.

Il ne s’agit pas d’imposer nos vues aux non croyants, mais de donner la parole aux sans voix, de protéger ceux qui dérangent par le seul fait de leur différence.

C’est cela la véritable tolérance, à ne pas confondre avec la fausse qui induit le … tout est permis.

Luc BALAES, pèlerin de Lourdes 2013

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