Femen, la réalité mise à nu (05/09/2013)
A l'occasion de la sortie d'un film qui leur est consacré, Massimo Introvigne dévoile sur la Nuova Bussola Quotidiana, la réalité qui se cache derrière les Femen (merci à EW pour sa traduction) :
Femen, la réalité mise à nu
par Massimo Introvigne (4-9-2013)
Les avez-vous à l’esprit, ces Femen, activistes Ukrainienne qui s’exhibent seins nus sur les places au nom du féminisme, du mariage homosexuel et de la laïcité ? Celles qui ont détruit à la tronçonneuse la croix élevée en mémoire des victimes du stalinisme en Ukraine, celles qui se sont déshabillées à Notre-Dame pour les droits des gays, ou encore celles qui ont manifesté contre Benoît XVI sur la Place Saint-Pierre ? L’une d’entre elles – nous vous en avons parlé sur la Nuova Bussola Quotidiana – a même prêté son visage à Marianne, symbole de la révolution française, pour la nouvelle mouture du timbre unique que la France a adopté pour toute sa correspondance, timbre que le président Hollande a tenu à présenter personnellement. Les Femen sont désormais une multinationale, avec des écoles pour former les activistes en France, en Allemagne, au Brésil, et une icône universelle du féminisme et des droits nouveaux.
Ou plutôt : c’est ce qu’elles étaient jusqu’à la date d’hier, jour où le film « L’Ukraine n’est pas un bordel » de la metteur en scène Kitty Green a été présenté au Festival de Venise. Kitty Green a vécu pendant un an avec les Femen à Kiev, elle a manifesté avec elles et a finalement été arrêtée avec elles à Rome. Partie pour tourner son film au nom de sa sympathie pour les Femen, Kitty Green a découvert toute une série de cadavres dans le placard de ces activistes antireligieuses, cadavres qui l’ont conduite à revoir, au moins partiellement, sa position.
Les Femen n’exercent par leur métier seulement par idéalisme. Elles sont payées régulièrement, avec un salaire fixe de 1000 dollars par mois; elles prennent aussi un pourcentage sur les dons – qui sont principalement versés par des hommes et non par des femmes – et peuvent arriver à gagner jusqu’à dix fois plus. Elles ne sont pas recrutées selon l’idéologie mais bien selon l’apparence : des enquêtes de la presse française avaient déjà laissé entendre que certaines auraient des précédents dans le monde de la pornographie et de la prostitution d'étudiantes semi-amateur.
Le point fort du film de Kitty Green réside dans sa tentative de répondre à la question : « qui recrute les Femen ? » Et la réponse est : Viktor Sviatski, un inquiétant homme d’affaires ukrainien que les Femen ont présenté comme leur « consultant politique » mais qui, en réalité, selon Kitty Green, est leur inventeur et leur patron. Au début du film, Sviatski apparaît un peu comme le mystérieux Charlie qui dirige les détectives de la série « Charlie’sAngels » : personne ne le voit jamais, il communique seulement par téléphone mais donne des instructions extrêmement précises et exigeantes quant aux actions à accomplir, où frapper, et même sur le régime à suivre pour apparaître suffisamment avenantes. Et il menace les filles : pas de succès médiatique, pas d’argent.
A la fin, Sviatski accepte de parler à Kitty Green et déclare avoir lui-même créé les Femen. Pourquoi l’avoir fait ? La réponse est brutale : « Les hommes font n’importe quoi pour le sexe : moi, j’ai créé ce groupe pour avoir des femmes ». Mais n’est-ce pas là – objecte la metteur en scène – le contraire du féminisme que les Femen véhiculent ? La réponse de Sviatski est désarmante : « J’espère qu’en voyant mon comportement patriarcal, elles refuseront finalement elles-mêmes le système que je représente. » Et qu’en pensent ces filles ? « Sans un homme derrière nous, nous ne nous serions jamais révélées », admet l’une d’entre elles dans le film. Et, en effet, le fait que Sviatski gère une sorte de harem – en y gagnant aussi, bien entendu – avait déjà été suggéré par la presse ukrainienne quand l’homme d’affaires avait été agressé par des inconnus et tabassé à Kiev, la nuit du 24 juillet dernier. La presse occidentale, y compris certains journaux italiens, avait pensé à la Réaction avec un R majuscule – qui, par définition, est toujours aux aguets – cessant ensuite d’évoquer l’affaire lorsque l’hypothèse selon laquelle le fiancé de l’une des filles puisse être à l’origine de l’agression a été émise.
L’explication du film, cependant, finit par apparaître un peu simpliste. Imaginatif comme il semble l’être, si Sviatski cherchait seulement du sexe et de l’argent, il aurait pu se les procurer sans mettre sur pied un une affaire internationale aussi complexe que celle des Femen. Bien que Kitty Green ait enquêté personnellement, le film ne répond pas à toutes les questions. Sviatski recrute et paie les filles, mais qui paie Sviatski ? L’histoire des nombreux petits donateurs qui, excités par les photos des beautés sans voile, envoient leur obole aux Femen par Internet n’est pas plus convaincante. Les Femen ne sont pas anecdotiques. Elles font une propagande – d’une résonance médiatique énorme - pour des causes bien précises : la lutte contre l’Église, l’idéologie du genre, le mariage homosexuel. Elles réussissent à s’infiltrer dans des réunions politiques interdites au public grâce à des cartes émanant de grandes agences de presse internationales, difficiles à obtenir et ne s’achetant pas sur Internet. De qui les reçoivent-elles ? Qui se cache derrière Sviatski ?
Quelques réponses nous viennent d’enquêtes journalistiques et d’autres d’un curieux groupe de filles françaises qui ont fondé Les Antigones. Le nom vient de l’héroïne de la tragédie de Sophocle (496-406 av. J.-C.), qui meurt pour témoigner de ce que la loi divine est au-dessus des lois humaines, et Les Antigones suivent les Femen en protestant contre leurs protestations, ne se déshabillant pas mais endossant des tuniques blanches qui rappellent le théâtre grec. Bien habillées et avec un air de « fille bien », Les Antigones ont acquis une certaine popularité, mais ont naturellement été classées « fascistes », catholiques traditionnalistes ou jeunes filles riches et oisives en recherche de distractions.
L’une d’entre elles s’est aussi infiltrée parmi les Femen. Interviewée à la radio, elle a soutenu que la piste de l’argent conduit aux États-Unis – elle n’a pas cité de nom, mais certains organismes de presse ont mentionné le financier George Soros, connu pour avoir fait don de 100 milions de dollars à des groupes qui promeuvent le mariage homosexuel et l’avortement – et que les Femen sont un groupe « lancé par la gauche euro-américaine au service de son agenda politique et géopolitique ». L’Antigone anonyme – qui a infiltré les Femen à l’époque de leur protestation à Rome contre Silvio Berlusconi – affirme que les Femen « se sont intéressées très tôt à l’Italie. J’ai eu l’impression qu’elles devaient aider à faire tomber Berlusconi dans le cadre de la bataille de certains milieux financiers ayant intérêt à tenir l’Italie sous contrôle. »
Femen contre Antigones : une guerre qui amuse la France et ressemble trop à une comédie légère pour en déduire de profondes considérations politiques. Mais elle justifie peut-être d’adresser une requête aux Femen : si la vérité est nue, la prochaine fois – au lieu des habituels slogans – auraient-elles la gentillesse de bien vouloir s’écrire sur le corps combien elles sont payées et par qui ?
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Commentaires
Je trouve le spectacle de ces femmes au corps transformé en instrument de propagande particulièrement indigne et dégradant pour l'image de la femme. Les femmes ne sont pas des animaux de cirque, mais sont égales et complémentaires de l'homme. A ce titre, elles ne méritent certainement pas une telle instrumentalisation au profit des idéologies "à la mode".
Écrit par : JLC | 05/09/2013
Il parait que le mouvement féministe lui-même a été financé par des politiciens, financiers et industriels, à l'occasion des deux grands guerres mondiales. Les hommes étant majoritairement occupés à guerroyer et à se tuer mutuellement (pour le plus grand profit d'ailleurs des fabricants d'armes), il manquait de bras pour faire tourner les mines, usines, ateliers, magasins et bureaux. Ces gens devaient donc convaincre les femmes de quitter leurs maisons et enfants pour se consacrer aux plus « nobles tâches » d'ouvrières, que ne pouvaient plus remplir les hommes (réquisitionnés pour d'autres « nobles tâches » au service des mêmes maîtres).
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Tous ces gens financèrent donc massivement des propagandes féministes, afin de recruter en masse de la main d’œuvre. Beaucoup de femmes, malheureusement, tombèrent « comme un seul homme » dans ce piège. Cette propagande les convainquit que s'occuper de sa maison et de ses enfants était la plus basse et la plus inutile des tâches, mais qu'un travail abrutissant hors de chez elles, sous les ordres d'un petit chef autoritaire, allait forcément les épanouir. Et elles allaient surtout pouvoir enfin alimenter les larges caisses des États par leurs impôts « généreusement et librement consentis ».
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Le mouvement des Femen ne serait donc qu'un avatar de ces manipulations féministes pratiquées au 20ème siècle.
Écrit par : Pauvre Job | 05/09/2013
Satan a toujours cherché à allumer la guerre entre l'homme et la femme. Et on peut aussi remonter à Malthus, Rousseau et Darwin dont la synergie d'idées fausses à engendré ces idéologies de la culture de mort. Margaret Sanger sévissait déjà dans les années 1910/1920. Les guerres mondiales n'ont été qu'un moyen accélérateur: exterminer les paysanneries, surtout d'Europe, trop stables pour les "décideurs" qui mènent le monde à sa perte.
Écrit par : Dauphin | 17/09/2013