L’enfant de la crèche : « pauvre et réfugié » ? (02/01/2014)

Le site « Benoît et moi » publie la traduction d’un article paru ici  www.fidesetforma.com/2013/12/30/il-cristo-povero-e-profugo/, à propos  de  l’« herméneutique » les récits de l’enfance du Seigneur transformant ceux-ci en fables sociales contemporaines. On se souvient de l’image du Christ travailleur, avec sa varlope de menuisier, popularisée dans les années 1950, du temps des "prêtres-ouvriers". L’enfant « pauvre et réfugié » en est une autre, tout aussi discutable. Extrait :

« Le premier pas dans cette direction a été accompli la veille de Noël, quand les bergers ont été qualifiés de «marginaux» et de «pauvres» à l'époque du Christ. Une définition totalement inappropriée - pour rhétoriquement efficace qu'elle soit. Les bergers, dans la Palestine de l'époque, avaient en effet une ample reconnaissance sociale. Ils fournissaient la matière première pour le sacrifice de la Pâque (et avaient donc un lien évident avec le culte, devant fournir chaque année, quelque 30 000 agneaux pour le sacrifice). Même si leur activité n'était pas au sommet de l'échelle sociale, dans le symbolisme juif, le berger a toujours constitué un exemple positif, un symbole efficace pour indiquer le rôle de guide charismatique pour le peuple d'Israël. Enfin, il convient de noter que non seulement l'annonce de la naissance du Christ est également reçue par les Mages - qui ne sont certainement ni pauvres ou marginalisés - mais que cette herméneutique sociale de Noël "décolore" (édulcore) la dimension transcendante de l'Evangile. Les bergers veillent la nuit, ils sont à l'extérieur, ils ne se verrouillent pas dans leurs maisons de ville, autrement dit, ils ne ferment pas leur cœur à l'annonce du Seigneur, ils sont libres comme leurs troupeaux, ils n'appartiennent à personne, ils ne sont pas esclaves de choses ou de personnes, ils sont simples. A cette herméneutique des bergers s'est ajoutée hier celle du Christ «réfugié», on devrait dire «immigré» en Egypte (…).

Réduire le christianisme à une simple fable d'intégration sociale, culturelle et religieuse, signifie évidemment répondre aux attentes mondialistes d'une certaine politique qui utilise l'immigration comme "pied de biche" pour démolir la base culturelle et de valeurs des pays européens, afin de transformer l'État en simple garant de la «laïcité», dans les pays avec des valeurs, des religions et des cultures de plus en plus diverses. Une méthode très efficace pour éliminer les résidus des valeurs chrétiennes encore présentes dans la société (le modèle français). Cela signifie également diluer le mystère, transformer le sacré en morale sociale, transférer la foi dans le seul domaine de l'activisme social. En somme, une fois de plus, voir dans le ciel un simple reflet de la terre, sans issue, sans aucun moyen de sortir; et substituer à un peu de sain réalisme l'idéologie buoniste qui récolte un consensus sans discernement.

S'il est vrai que l'on ne peut pas être chrétien sans pratiquer la charité, l'amour de son prochain, il est vrai aussi que l'on peut être philanthrope sans le Christ. C'est la tentation de nombreux chrétiens d'aujourd'hui, dont la foi dans le Christ vacille, pas autant que l'activisme philanthropique. Avec la différence que si ce dernier prend le dessus sur la foi, cela finit par justifier toutes les déviances par rapport au divin, à la théologie morale, au magistère, au nom de la philanthropie. Et le Christ devient simplement un label, dans une sorte de marque de notre monde contemporain chaotique »

Réf. ici : LE CHRIST "PAUVRE" ET "RÉFUGIÉ"

Est-il en effet nécessaire de solliciter le texte les récits de la Nativité, là où le discours du Seigneur lui-même, tel que les évangiles le rapporte,  nous suffit amplement ?

«  Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s'assiéra sur le trône de sa gloire.

 Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs;

 et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche.

 Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde.

Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli;

j'étais nu, et vous m'avez vêtu; j'étais malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi.

 Les justes lui répondront: Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t'avons-nous donné à boire?

 Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli; ou nu, et t'avons-nous vêtu?

 Quand t'avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi?

Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites.

Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche: Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges.

 Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire;

j'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli; j'étais nu, et vous ne m'avez pas vêtu; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité.

 Ils répondront aussi: Seigneur, quand t'avons-nous vu ayant faim, ou ayant soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t'avons-nous pas assisté?

 Et il leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n'avez pas fait ces choses à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne les avez pas faites.

 Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle. »

(Matthieu,  25, 31 à 46)

JPSC

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