La Chambre vient d'adopter la loi étendant l'accès à l'euthanasie aux mineurs (13/02/2014)

735b90b4568125ed6c3f678819b6e058-1392312340.jpgNotre tristesse est grande mais ce n'est pas une surprise. La Chambre a approuvé, dans une ambiance de mort, le projet de loi qui étend aux mineurs la loi de 2002 sur l'euthanasie par 86 voix pour, 44 contre et 12 abstentions.

La bonne surprise, c'est que le nombre des opposants et des abstentionnistes est plus élevé que ce à quoi on pouvait s'attendre. Ce qui prouve que la mobilisation des derniers jours n'était pas inutile mais elle est venue trop tard. Pourquoi les 180 pédiatres ont-ils attendu le dernier moment pour se manifester ? Pourquoi tant de voix ont-elles retenti dans diverses tribunes alors que l'issue était déjà connue ? Pourquoi les évêques de Malines-Bruxelles et de Liège ont-ils attendu, pour inviter à la prière et au jeûne, que les positions des mandataires soient déjà définies et que la loi ait déjà reçu l'approbation du Sénat et de la commission justice de la Chambre ? Pourquoi n'y a-t-il eu que Mgr Léonard et Mgr Delville pour appeler leurs ouailles à se mobiliser ? Où étaient les autres évêques ? Et sur le plan politique, qu'est-ce qui empêchait le cdH et le CDNV de faire pression en menaçant de quitter le gouvernement si ce projet était imposé par une majorité alternative alors qu'il n'en avait jamais été question dans les accords de gouvernement ? De là à penser que ces partis se sont contentés d'afficher une opposition de principe mais qui ne les engageait pas véritablement, il n'y a qu'un pas à franchir. Nous sommes décidément dans un pays où tout est désespérément mou, tant dans le monde politique que religieux, et nous manquons cruellement des hommes qu'il nous faudrait pour se tenir à la hauteur des situations dramatiques que nous vivons. Il ne reste plus que l'hypothèse d'un refus de la signature royale, mais en imagine-t-on les conséquences ?

Voici la réaction des évêques de Belgique après le vote :

Les évêques de Belgique sont très déçus de l’approbation par la Chambre des représentants de la loi relative à l’élargissement de l’euthanasie pour les mineurs. Ils déplorent l’adoption d’une loi que de nombreux experts considèrent comme inutile et qui comporte de nombreux défauts.

Les évêques partagent l’avis de tous ceux qui, dans le débat sur l’euthanasie, se sont prononcés sans ambiguité contre cette loi en fonction de leur expérience ou de leur expertise.

Ils soutiennent totalement les droits de l’enfant, dont le droit à l’amour et au respect est le plus fondamental. Mais le droit de l’enfant à demander sa propre mort est un pas de trop. Il s’agit de la transgression de l’interdit de tuer, qui constitue la base de notre société humaine.

Les évêques craignent que cette nouvelle loi ouvre grande la porte à une prochaine extension aux personnes handicapées, aux personnes démentes, aux malades mentaux, voire à celles qui sont fatiguées de vivre. Ils insistent pour que tout soit mis en œuvre pour combattre au maximum la douleur et la souffrance et pour que tous ceux qui – professionnels et volontaires – accompagnent des personnes malades et souffrantes, soient soutenus d’une façon optimale.

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