Le prochain synode sur la famille : chronique d'un clash annoncé ? (28/02/2014)

Dans la rubrique "débat" de La Vie, Marie-Lucile Kubacki analyse le malaise que l'on sent poindre à Rome à l'approche du prochain synode sur la famille où l'on voit mal comment certaines confrontations pourront être évitées :

Les catholiques sont-ils en train de se tromper de synode sur la famille ?

A Rome, on sent poindre comme un malaise. Depuis quelques jours, alors que les réponses aux questionnaires envoyés par le Vatican dans les paroisses pour préparer le futur synode sur la famille commencent à affluer, la gêne est palpable. Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du Synode des évêques, a alerté sur l'« urgence à prendre conscience des réalités vécues par les gens et à reprendre le dialogue avec ceux qui se sont éloignés de l’Eglise », tout en adressant de légères réprimandes aux conférences des évêques d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse. En rendant les synthèses des réponses publiques, ces dernières ont en effet transgressé l’obligation de réserve qui leur avait été imposée. S'adressant aux journalistes le 25 février, juste après que le collège des cardinaux a tenu une réunion de deux jours pour discuter de la pastorale de la famille, le cardinal Gerhard Muller, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a quant à lui déclaré « lamentable » le manque généralisé de connaissance des catholiques sur la doctrine de l'Eglise. Il a par ailleurs affirmé que ce n'est pas parce que les gens ne comprennent pas la parole de Jésus que cela signifie qu'elle puisse ou doive être changée : « Il serait paradoxal que l'Eglise dise : "Puisque tout le monde ne connaît pas la vérité, la vérité n'est plus obligatoire à l'avenir". »

Les retours de la « base » seraient-ils plus gênants que prévu ? En France, la plupart des réponses enregistrées par les évêques français pointent un « décalage » entre « l'enseignement de l'Eglise et les choix des couples », décalage qui apparaît « tout particulièrement à propos de la contraception et des demandes que les divorcés-remariés adressent à l'Eglise à propos des sacrements de l'Eucharistie et de la réconciliation ». Par ailleurs, une grande majorité de réponses soulignent que l'encyclique Humanae Vitae (1968) « a entraîné chez beaucoup de couples une rupture avec l'enseignement de l'Eglise » et que « l'insistance de l'Eglise sur ce point semble incompréhensible pour ces personnes ». En Suisse, 90 % des réponses se disent en faveur de la communion pour les personnes divorcées remariées et 60% « soutiennent le voeu de reconnaissance et de bénédiction par l'Eglise des couples homosexuels ». En Allemagne, les jeunes catholiques jugent « irresponsable » de s'engager dans le mariage sans avoir éprouvé la solidité de leur lien en cohabitant avant de recevoir le sacrement. Ils sont 90% dans ce cas et jugent la situation « quasi universelle ». La synthèse des réponses, qui n'était pas censée devenir publique, affirme que beaucoup de catholiques étaient favorables à l'initiative lancée en 2013 par l'archidiocèse de Fribourg qui avait encouragé les couples divorcés remariés à parler de leur situation à un prêtre local, afin que la question de la communion puisse être considérée comme un cas de conscience personnelle.

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