2015, année critique pour l’unité de l’Eglise (29/12/2014)

Les récentes déclarations de l’évêque d’Anvers et les commentaires qu’elles soulèvent s’inscrivent dans un contexte marqué par des prises de position véhémentes et par la publication de manifestes en sens divers et opposés. Le récent synode « extraordinaire » d’octobre 2014 a laissé apparaître de graves dissentiments entre les tenants de l’orthodoxie traditionnelle et ceux qui, à la suite du cardinal Kasper, inclinaient vers des positions « pastorales » plus libérales, en décalage avec celles défendues classiquement par l’Eglise catholique, en particulier dans la délicate question de l’accès aux sacrements pour les divorcés remariés.

On peut s’attendre à ce que les débats reprennent lors du synode ordinaire des évêques qui se déroulera en octobre 2015. Pourront-ils aboutir à des positions communes auxquelles tous souscriraient dans la sérénité et l’harmonie ? On a toutes les raisons d’en douter quand on voit combien est profond le fossé qui sépare ceux qui voudraient que l’Eglise s’adapte aux « nouvelles réalités sociétales » et ceux qui pensent qu’elle doit rester fidèle à ce qu’elle a toujours prêché et défendu, quelles que soient les dérives des sociétés auxquelles elle est confrontée.

Le pire est à craindre lorsqu’on voit des composantes importantes de l’Eglise, en Autriche, en Allemagne, en Suisse, mais aussi chez nous, tenir des propos et adopter des attitudes en flagrante contradiction avec les positions du Magistère. Ainsi voudrait-on non seulement que l’Eglise reconnaisse aux personnes divorcées et remariées l’accès aux sacrements mais aussi aux prêtres le droit de se marier, aux femmes celui d’accéder à la prêtrise, aux personnes homosexuelles celui de contracter des unions matrimoniales et même d’adopter des enfants, etc.

Parallèlement, les « sensibilités » s’éloignent entre ceux qui se reconnaissent dans les pratiques sacramentelles et les dévotions traditionnelles et ceux qui s’en écartent de plus en plus, préférant des formules innovantes censées s’harmoniser davantage avec la mentalité contemporaine. L’unité de façade n’est plus qu’apparente et les lézardes menacent l’édifice tandis que l’indifférence, le relativisme et le matérialisme ambiants rendent l’acte de foi de plus en plus improbable.

L’extraordinaire charisme du pape François suffira-t-il pour maintenir en de telles circonstances l’unité de l’Eglise ?  C’est sans doute ce qu’il convient d’espérer et ce pour quoi il faut prier…

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