Bergoglio aux États-Unis pour la première fois (23/09/2015)

810558-04-diapopope.jpgLa rencontre d’une icône médiatique avec un pays où les catholiques sont aussi de plus en plus formatés par les contre-valeurs de la mentalité occidentale « post-moderne ». Lu sur le site « chiesa », sous la signature de Sandro Magister :

« ROME, le 22 septembre 2015 – En atterrissant aujourd’hui à Washington après s’être rendu en visite à Cuba, le pape François met le pied dans un pays qui est certes né protestant mais dans lequel, actuellement, près de la moitié de la population possède un lien avec le catholicisme.

En effet, aux 20 % de citoyens américains qui se présentent comme catholiques au plein sens du terme, on peut ajouter 9 % qui se disent catholiques par affinité culturelle, puis 9 % qui ont été élevés dans un cadre catholique même si, par la suite, ils se sont éloignés de celui-ci, et enfin 8 % qui ont de proches parents qui sont catholiques, qu’ils accompagnent à la messe.

Il en résulte que, globalement, le catholicisme a un lien avec 45 % des citoyens américains, chiffre qui s’élève même à 84 % en ce qui concerne les "latinos". Ceux-ci constituent la partie de la population qui connaît la plus forte croissance et ils vont assister à la canonisation par le pape François de l’un des leurs, Junipero Serra, au cours d’une cérémonie célébrée presque entièrement en espagnol.

On doit au Pew Research Center de Washington une toute récente radiographie du catholicisme aux États-Unis, publiée à la veille de l’arrivée du pape, qui permet d’explorer à fond certaines caractéristiques du "peuple de Dieu" dans ce pays :  U.S Catholics Open to Non-Traditional Families

Comme le titre de l’enquête le laisse déjà pressentir, les catholiques américains sont, eux aussi, fortement influencés par les courants politico-culturels prédominants en Occident, à propos des questions qui concernent la famille et la sphère sexuelle. C’est-à-dire justement les questions qui sont à l’origine de ce voyage de François aux États-Unis, voyage qui est principalement motivé par sa volonté de prendre part à la rencontre mondiale des familles organisée à Philadelphie, peu de temps avant un synode qui sera consacré, lui aussi, à la famille.

En effet, s’il est vrai que 90 % des catholiques des États-Unis considèrent que la famille composée d’un père et d’une mère mariés ensemble constitue le cadre idéal pour l’éducation des enfants, il y a également un pourcentage très élevé d’entre eux qui considère, en même temps, que l’on peut accepter que des enfants grandissent dans des familles monoparentales (87 %), ou avec des parents divorcés (83 %), ou des parents qui vivent ensemble sans être mariés (83 %), ou des parents de même sexe (66 %).

Et lorsqu’on leur demande si l’Église doit ou non reconnaître les mariages homosexuels, 46 % des catholiques américains répondent oui, face à un pourcentage équivalent de gens qui répondent le contraire. En tout cas, une nette majorité (62 %) d’entre eux souhaiterait que l’Église permette l’accès à la communion aux personnes qui vivent ensemble sans être mariées et à celles qui se sont remariées civilement alors que le conjoint qu’elles avaient épousé à l’église est toujours vivant.

C’est entre ceux qui vont à la messe tous les dimanches (un quart du total) et ceux qui y assistent plus rarement que l’on remarque des différences. Les premiers sont plus fidèles au magistère de l’Église. Cependant, même dans le premier groupe, ceux qui sont opposés à ce que les divorcés remariés puissent communier sont moins de la moitié, avec un pourcentage qui ne dépasse pas 42 %.

Les opinions sont influencées par les expériences personnelles. Un quart des catholiques américains adultes a divorcé et un sur neuf s’est remarié civilement. Un sur dix pratique la vie commune sans être marié et près d’un sur deux l’a fait pendant un certain temps au cours de sa vie. Parmi les divorcés, 25 % ont demandé et obtenu la déclaration de nullité de leur mariage sacramentel.

Si l’on élargit le champ d’analyse jusqu’aux grands domaines de l’action de l’Église dans le monde, près de deux catholiques américains sur trois (62 %) considèrent qu’il est "essentiel" pour un catholique d’"agir pour venir en aide aux pauvres et aux nécessiteux", alors que 29 % seulement estiment essentiel d’"agir pour faire face aux changements climatiques".

Plus d’un catholique sur deux communie toujours ou presque toujours lorsqu’il va à la messe. Mais cela se produit surtout au sein de la population blanche, tandis que les "latinos" communient plus rarement.

En revanche il n’y a pas, en ce qui concerne la pratique de la confession sacramentelle, de différences entre les groupes ethniques, entre les âges et entre les degrés d’instruction. Sur ce point, l'unique différence sensible se situe entre les gens qui vont à la messe régulièrement et ceux qui ne le font pas. 68 % des premiers se confessent au moins une fois par an, tandis que, dans le groupe des moins assidus à la messe, ils ne sont que 27 % à le faire.

En tout cas, dans un pays tel que les États-Unis où existe une forte concurrence entre les différentes confessions religieuses, l'appartenance d’un grand nombre de catholiques à l’Église n’est pas du tout assurée de manière définitive. Parmi les catholiques qui sont âgés de moins de trente ans, quatre sur dix considèrent qu’ils pourraient, à l’avenir, quitter l’Église.

Tels sont les catholiques auxquels le pape François va parler, tout au long des étapes de son voyage à travers les États-Unis, mais bien entendu il ne négligera pas le fait que ses propos seront écoutés à 360 degrés.

Aujourd’hui sa popularité auprès des catholiques américains n’égale pas celle, très élevée, dont Jean-Paul II avait bénéficié au début des années 90 et elle ne dépasse que de peu le sommet atteint par Benoît XVI en 2008 tout de suite après sa visite aux États-Unis.

Mais en tout cas elle est considérable, avec 86 % d’opinions favorables ou très favorables : Trends in Papal Favorability Among U.S. Catholics

Et il est probable que son voyage dans le pays va la faire progresser encore davantage. »

Ref. Bergoglio aux États-Unis pour la première fois

JPSC

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