Un article de Lorenzo Bertocchi
Le rapport des groupes linguistiques sur la troisième et dernière partie de l’Instrumentum laboris devait être présenté hier mais il le sera aujourd’hui. Les travaux se sont prolongés plus tard que prévu mais nous pouvons déjà affirmer une chose : après pas moins de 700 modi, c’est-à-dire amendements et précisions qui ont été demandés sur les deux premières parties de l’Instrumentum, il y en a également un très grand nombre sur cette troisième partie qui a fait couler beaucoup d’encre, celle qui contient les éléments les plus contestés au sein et en-dehors de l’enceinte du Synode.
Hier, à l’issue de la conférence de presse, le journaliste français Sébastien Maillard (du quotidien La Croix) a twitté 65 caractères qui ont mis le feu aux poudres sur les réseaux sociaux: « Ecrasante majorité contre la communion aux divorcés remariés, selon observateur en salle du Synode ». Vu l’énorme quantité d’amendements présentés par les groupes linguistiques sur la troisième partie de l’Instrumentum laboris, il est probable qu’il y ait vraiment une majorité des pères conciliaires qui exclut tout changement de la pratique actuelle concernant l’accès des divorcés remariés à l’eucharistie. Tout cela, naturellement, reste encore à vérifier. Ce sont les rapporteurs de ces mêmes groupes, notamment Mgr Chaput et Mgr Kurtz, les évêques de Coleridge et de Piacenza qui ont travaillé tard pour examiner tous les amendements demandés, ce qui constitue une certaine garantie qu’ils seront plis en compte dans le document final.
Une autre voix plutôt insistante concerne une possible solution visant à résoudre les blocages du Synode par une décentralisation vers les Eglises locales. La déclaration du cardinal Wilfried Napier, l’un des quatre présidents délégués, va dans ce sens : « Le Synode va donner un grand élan aux Eglises locales afin de garantir de bons mariages au travers d’une bonne préparation mais également un enseignement clair ». Sans vouloir faire de pronostics, il est possible que tel soit le chemin sur lequel débouchera le Synode. C’est-à-dire, pour le dire avec un slogan : « On décentralise la pastorale et non le dogme ». Une voie qui laisse en tout cas de nombreux pères synodaux très perplexes et qui reste à déchiffrer. Surtout en ce qui concerne les questions plus complexes et délicates concernant la foi.
On retiendra à ce propos la déclaration du cardinal Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples : « La Doctrine », a-t-il déclaré sur Radio Vatican, « concerne l’indissolubilité du mariage, mais la partie pastorale est celle qui est vivante et se relativise notamment dans les situations individuelles, toutefois dans le respect d’un principe, comme le disait également le Pape Benoît XVI quand il parlait du Concile : « il y a une continuité mais non pas une contradiction au sein de la doctrine ». Nous devons ajouter à cela que hier après-midi, personne dans la salle ne savait encore comment serait voté le document final samedi prochain. Il se dit depuis plusieurs jours que le pape pourrait même mettre sur pied une commission pour approfondir encore les thèmes les plus controversés et rendre sa décision finale pendant l’Année jubilaire qui va bientôt s’ouvrir. On nous rapporte qu’en tout cas les rumeurs vont bon train sur ce point. Dans tous les cas, le Secrétaire général, le Cardinal Lorenzo Balidisseri a récemment déclaré que les paragraphes seront votés un par un, comme en 2014.
Un autre point fait actuellement débat : l’interprétation médiatique du Synode. Les principaux médias ont en effet accusé les cardinaux « conservateurs » et leur entourage d’être à l’origine des pressions médiatiques inconvenantes. Cette crise a atteint son comble avec l’affaire de la lettre des 13 cardinaux, une lettre qui en fin de compte semble avoir eu un effet positif. Tout au moins lorsqu’on entend le Cardinal Napier, l’un des signataires de cette lettre qui a répété qu’il ne s’agissait pas d’une tentative d’influencer le Synode mais que les signataires ont agi dans « l’esprit demandé par le Pape » c’est-à-dire « de parler avec franchise et d’écouter avec humilité ».
Ceci, a encore dit Mgr Napier, a déterminé la réponse du Pape qui a balayé toute ambiguïté, marquant une différence avec le Synode de 2014. « En 2014 », continue le Cardinal Sud-Africain, « je faisais partie de la commission de rédaction du rapport de synthèse et celle-ci semblait poussée dans une certaine direction, mue par une idéologie ou un agenda particulier ». Il semble donc, à entendre Mgr Napier, que les préoccupations évoquées dans la lettre des 13 cardinaux aient été plus que légitimes et aient produit leurs effets en apportant plus de transparence et de collégialité aux travaux.
D’après un article original en italien posté sur La Nuova Bussola Quotidiana.
Commentaires
Si je comprends bien : tout baigne dans l'huile (saint Chresme bien sûr!) et il n'y a plus aucun problème : François, Danieels, Bony, Kasper et les autres ne vont pas continuer la destruction soigneusement planifiée de l'Eglise Romaine...
Écrit par : Besonhe M | 21/10/2015
François ????????
Écrit par : thérèse | 21/10/2015