Et si la Libye devenait le nouveau sanctuaire de l'Etat islamique ? (20/11/2015)
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La Libye risque de devenir le « nouveau sanctuaire » de l’Etat islamique
De passage à Paris, le ministre libyen des Affaires étrangères Mohamed Dayri a exposé le risque de voir la Libye devenir le « nouveau sanctuaire » de l’Etat islamique. Un avertissement, doublé d’un appel à la communauté internationale pour qu’elle aide son pays à lutter contre les extrémistes djihadistes.
Le chef de la diplomatie libyenne a affirmé, plus précisément, que son gouvernement avait « des informations fiables selon lesquelles le commandement de Daech demande aux nouvelles recrues de se diriger vers la Libye, et non plus la Syrie, surtout depuis les frappes russes ».
Le « nouveau sanctuaire » de l’Etat islamique
Aussi a-t-il demandé, au nom de son gouvernement, l’aide de la communauté internationale : « Nous nous associons aux appels en France et ailleurs pour une action internationale et une détermination véritable contre Daech, en Syrie et en Irak, mais également en Libye, car je crains que la Libye ne devienne dans un avenir proche le prochain sanctuaire de Daech. »
Mohamed Dayri a également dit sa crainte de voir l’Etat islamique s’étendre au sud, soulignant que des « liens étroits entre Boko Haram et d’autres mouvements terroristes au Sahel d’une part, et Daech de l’autre, sont déjà établis, puisque l’armée libyenne a déjà arrêté il y a un an à Benghazi des éléments de Boko Haram ».
Pour l’heure, il estime « entre 4.000 et 5.000 » le nombre de combattants du groupe djihadiste en Libye, dont les éléments seraient composés, pour l’essentiel, de Tunisiens, Soudanais et Yéménites.
Précisant sa pensée, il a déclaré que la communauté internationale, en l’état actuel, ne pouvait plus se contenter de réclamer une solution politique en Libye avant de passer à l’action, « compte tenu du danger croissant que pose Daech ». « Il faut, estime-t-il au contraire, concevoir une stratégie à laquelle l’armée libyenne est associée, avec les concours des pays arabes et occidentaux. »
Un risque pour toute la Méditerranée
Aussi, tout en se félicitant de l’opération menée, depuis le mois dernier, par les Etats-Unis contre l’Etat islamique en Libye, a-t-il jugé que ces frappes étaient « nécessaires mais pas suffisantes », et que, en faisant droit à la requête de son pays, les Occidentaux aideraient, par le même coup, à éloigner la menace qui pèse sur l’Europe – compte-tenu notamment des liens entre djihadistes par delà la Méditerranée.
La question, pour autant, n’est pas si simple à résoudre. En éliminant Kadhafi, en voulant croire apporter au pays la démocratie, la coalition internationale a en fait plongé la Libye dans le chaos. Si le gouvernement auquel appartient Mohamed Dayri, et qui est installé dans l’est du pays, peut se vanter de la reconnaissance internationale, deux autorités politiques se disputent en réalité le pouvoir, la seconde étant installée à Tripoli.
Dans l’éventualité d’un soutien plus appuyé à la Libye, allons-nous recommencer une réflexion triangulaire, comme celle que nous prétendons imposer actuellement – avec quelques bémols ces derniers jours – à la Syrie ?
François le Luc
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Commentaires
Cela fait au moins un an que l'alerte est lancée - notamment par la Russie -et les lourdes pertes subies actuellement par Daesh en Syrie ne peuvent qu'accélérer la menace. Probablement aussi le repli se fera-t-il vers le nord : Afghanistan, Caucase, Asie centrale.
Si la poussée prend de l'ampleur en Libye, le chaos ne fera que grandir , les réfugiés d'affluer vers l'Europe ( l'Amérique les refuse désormais) et , comme en Syrie, la Russie sera probablement appelée au secours tandis que l'occident s'imposera comme d'habitude : sans rien demander à personne.
Il est à craindre que ce n'est pas demain que nous dormirons tranquilles.
( Wikipedia) . " La deuxième guerre civile libyenne est un conflit opposant depuis 2014 en Libye deux gouvernements rivaux ainsi que plusieurs groupes djihadistes, dont :
- le gouvernement internationalement reconnu de la Chambre des représentants élus en 2014, également connu sous le nom de « gouvernement de Tobrouk », basé à l'est du pays. Ce gouvernement peut compter sur la loyauté de l'armée libyenne commandée par le général Khalifa Haftar et est ponctuellement soutenu face aux djihadistes par les frappes aériennes de l'Égypte et des Émirats arabes unis.
- le gouvernement rival du Congrès général national, également connu sous le nom de « gouvernement de Tripoli » basé à l'ouest dans la capitale Tripoli, dominé par les Frères musulmans et soutenu par le Qatar, le Soudan et la Turquie.
- plusieurs groupes djihadistes liés ou proches d'Al-Qaïda comme Ansar al-Charia.
- la branche libyenne de l'État islamique.
- des affrontements opposent également dans le Sud des milices toubous, touarègues et arabes. "
http://francophone.sahartv.ir/infos/afrique-i7014-les_russes_dans_le_nord_de_l%E2%80%99afrique
http://fr.sputniknews.com/french.ruvr.ru/2014_11_21/La-Libye-sera-t-elle-contrainte-d-abriter-les-commandos-de-l-EI-7810/
http://geopolis.francetvinfo.fr/libye-nouveau-sanctuaire-de-daech-86509
http://www.lemonde.fr/afrique/video/2015/11/17/terrorisme-l-ei-pourrait-se-replier-en-libye-s-il-est-vaincu-en-syrie_4812158_3212.html
http://fr.sputniknews.com/international/20151119/1019664401/usa-accueil-refugies-suspension.html
Écrit par : Eleison | 20/11/2015