Virus Zika : l'épidémie instrumentalisée pour justifier le recours à l'avortement (30/01/2016)

Les médias propagent l'idée que la parade pour lutter contre les conséquences du virus Zika pourrait bien être le recours à l'avortement. Or, à l'heure qu'il est, comme le montre l'article d'un infectiologue (Olivier Patey) reproduit ci-dessous (du Nouvel Observateur !), on n'a même pas de certitude scientifique concernant l'impact de ce virus sur les gestations :

Le virus Zika, un danger pour les femmes enceintes ? Oui, il peut traverser le placenta 

Le virus Zika, transmis par le moustique tigre femelle de type Aedes et appartenant à la même famille que la dengue et le chikungunya, s’étend de plus en plus sur le continent américain et aux Antilles. (...)

À la lumière de l’épidémie qui a été décrite au Brésil et qui a entraîné une multiplication des cas d’anomalies fœtales et plus particulièrement de microcéphalies, cette recommandation est justifiée.

La microcéphalie entraîne de graves séquelles

La microcéphalie se caractérise par une taille anormale de la boîte crânienne, qu’il est possible de dépister grâce à une échographie et qui peut être à l’origine de graves séquelles, comme un retard mental irréversible.

La corrélation entre microcéphalie et Zika n’a pas encore été officiellement établie, mais on sait que les infections virales peuvent être à l’origine de malformations chez le fœtus.

Au vu de l’augmentation constatée au Brésil, on peut supposer qu’il y a un lien de cause à effet, même si d’autres facteurs entrent peut-être en jeu.

Une surveillance accrue est nécessaire

Si l’on ne sait pas pourquoi le virus Zika peut entraîner des microcéphalies, on sait comment il peut être transmis au fœtus : lorsqu’une femme enceinte est contaminée, le virus peut traverser le placenta.

Cette transmission intervient pendant la phase de "virémie", une étape précoce et courte – elle s’étend seulement sur quelques jours –, durant laquelle le virus passe dans le sang. Si une grossesse est en cours, il y a un risque de transmission des agents infectieux via le placenta.

Ce risque est également présent durant la phase de conception d’un enfant. De ce fait, il est conseillé à celles qui ont un projet de maternité et qui se trouvent en territoire infecté de le repousser à plus tard.

Dans les zones où l’épidémie s’étend, une surveillance accrue des femmes enceintes ou qui souhaitent le devenir est donc nécessaire.

S'informer pour se protéger

Le problème, c’est qu’il n’est pas évident de déceler la présence du virus. Des signes cliniques peuvent apparaître, comme de la fièvre, des maux de tête, des éruptions cutanées ou encore des douleurs articulaires, mais on observe aussi fréquemment des formes asymptomatiques ou peu symptomatiques.

Seule une recherche d’anticorps dans le sérum peut permettre de dépister l’infection.

Malheureusement, il n’existe ni vaccination ni traitement curatif contre ce virus. Le meilleur moyen de lutter contre lui reste donc la prévention. Globalement, la conduite à avoir face à une telle épidémie est similaire aux actions individuelles et de santé publique mises en place lors d’une épidémie de dengue et de chikungunya.

Pour se protéger, les femmes enceintes doivent prendre les mêmes précautions que le reste de la population, en les adaptant à leur situation. Elles peuvent ainsi utiliser du répulsif compatible avec une grossesse, dormir avec une moustiquaire, se couvrir à l’aide de vêtements afin d’éviter les piqûres et détruire les potentiels gîtes larvaires, à savoir tous les endroits dans lesquels il y a de l’eau stagnante.

Pour les femmes enceintes, le risque est réel. Il est donc nécessaire qu’elles soient informées pour pouvoir se protéger.

Et d'ailleurs : http://www.lesoir.be/1105440/article/actualite/fil-info/f...

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