"En cette année 2016, il est bien difficile de faire abstraction de l’été meurtrier qui s’est abattu sur le vieux continent. Des attentats presque quotidiens ont éclaté aux quatre coins de l’Europe. La barbarie islamiste a trouvé son point d’incandescence dans notre pays avec des assassinats de masse et des actes particulièrement symboliques comme ce vieux prêtre égorgé aux marches de son autel. Il y aurait de quoi désespérer et pourtant ce n’est pas le plus grave. Dans sa longue histoire, la France a souvent rencontré l’adversité et elle l’a surmontée parce qu’elle était la France, famille de familles, nourrie par ses racines chrétiennes.
Mais aujourd’hui la France est-elle encore en état de résister alors même qu’elle s’évertue chaque jour depuis des décennies à cesser d’exister en tant que telle ? Un devoir de disparaître spirituellement et physiquement a été assigné à notre pays par la révolution libérale/libertaire des années soixante dont nous commençons seulement à percevoir l’amertume. A la question, "la vie vaut-elle encore la peine d'être donnée ?" les différentes politiques conduites depuis cinquante ans répondent clairement « non » ! D’où la succession ininterrompue jusqu’à ce jour de lois mortifères sur la famille, la contraception, l’avortement, la procréation artificielle, l’eugénisme et ces nouvelles formes de sacrifices humains que constituent les expériences sur l’embryon. Pour ne parler que des agressions contre le début de la vie, des dérives analogues s’ingéniant à hâter la fin de vie. L’Europe est entrée dans une sorte "d’hiver démographique", non plus à cause d’une guerre mais par un nihilisme fertile en raison de non-vivre (malthusianisme, hédonisme, écologisme, etc.). La « disparition » française de 10 millions d’enfants depuis plus de quarante ans est l’objet d’une célébration permanente et fait notre fierté nationale. Toute critique publique de cette hécatombe est formellement interdite au profit d’un masochisme auquel succombent les meilleurs. Il faudrait même se repentir, au nom d’un terrorisme de la bienveillance, d’évoquer ce cortège de morts, par égard à l’idéologie féministe et à ses prêtresses, c’est-à-dire que ce sont bel et bien les victimes qui sont devenues les bourreaux.
Les fruits de cette tragédie pour la France sont gravement sous-estimés : « nous sortons de l’Histoire parce que nous sortons de la vie ! »1. La fondation Jérôme Lejeune est la seule institution à combattre l’avortement (et ses avatars, y compris la GPA) non seulement en tant qu’acte individuel mais parce qu’il entraîne aussi des conséquences collectives, morales, juridiques, financières, démographiques et géopolitiques dévastatrices. Pour le Pr Jérôme Lejeune « un pays qui tue ses enfants tue son âme ».
Nous en sommes là, anémiés spirituellement et physiquement face aux nouvelles menaces. Par son action concrète, inlassable et unique, la Fondation ne se résigne pas à voir la France renoncer à protéger ses propres enfants et perdre son âme. Elle n’accepte pas que l’on sacrifie la victime pour ne pas avoir à affronter l’agresseur, que l’on ne livre pas bataille par peur de déplaire aux grandeurs d’établissement, que l’on cède pour ne pas perdre. Le salut de la France dépend de ses raisons de vivre. C’est le trésor que nous voulons partager. D’urgence, aidez la Fondation à redonner à nos compatriotes le goût de cette « incroyable signification de la vie humaine »2. Pour ne pas sortir de l’Histoire."
Jean-Marie Le Méné,
Président de la Fondation Jérôme Lejeune
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1 Pr Jean-Louis Harouel, Les droits de l’homme contre le peuple, DDB, 2016.
2 Chesterton