Evangéliser ? Les réflexions de notre ami Jean-Pierre Snyers (21/10/2016)

Faut-il évangéliser?

Suite à ma petite réflexion sur l'existence de Dieu, par laquelle j'ai tenté de montrer que la raison rejoint la révélation faite à Moïse: "Je suis celui qui suis" (c'est à dire: l'Etre), j'aimerais proposer de réfléchir sur le fait de savoir s'il est possible d'en dire davantage au sujet de Dieu (qui est Celui qui est), et s'il vaut la peine, dans le cas de l'affirmative, de la faire connaître.

Bon. Donc, rationnellement parlant, il est possible d'en arriver à la conclusion que Dieu est. Quoi encore? Qu'Il est ambivalent. Car, en regardant le créé, nous constatons que celui-ci est à la fois bon et mauvais. Certes, la trajectoire de l'univers dans le sens d'une complexité de plus en plus grande (de l'amibe à Einstein, il y a quand même une sérieuse évolution), l'amour dont sont capables les êtres humains et la beauté d'une fleur ou d'un papillon, nous amènent à croire que Dieu serait effectivement bon.

Cependant, la loi de l'extermination des faibles par les forts, les cataclysmes naturels ou la maladie et la mort, inviteraient à penser le contraire. Face à ces deux constatations, une conclusion semble logique: le Créateur du monde n'est, ni entièrement bon, ni entièrement mauvais.

A partir de là, impossible d'en savoir plus. Impossible, sauf si cet Etre  a pris l'initiative de se communiquer à l'homme à travers une Parole. Si oui, laquelle? Beaucoup de religions en seraient dépositaires. Donc, étant donné qu'elles se contredisent sur les points fondamentaux, il reste à discerner celle qui correspondrait le plus à ce qui nous est révélé par la raison et à ce qui, tout en étant digne d'un Dieu, pourrait rejoindre les trois questions fondamentales de l'homme: "D'où venons-nous? Qui sommes-nous? Où allons-nous?". Certains diront: "C'est celle-ci!".

D'accord, mais pour l'affirmer, encore faut-il avoir des arguments solides qui puissent démontrer qu'elle le serait. On le voit, dans le cas où on considère que le christianisme serait celle-là, l'apologétique est plus que nécessaire. Je ne vais pas passer en revue tout ce qui indique que la foi chrétienne est crédible, en énumérant toutes les raisons d'y croire. Assez de livres abordent ce sujet. 

Je me limiterai donc à me demander si, dans le cas où elle le serait (crédible) il vaut la peine oui, ou non, de la faire connaître à nos semblables. Une constatation: les apôtres l'ont fait à temps et à contretemps. Pourquoi? Parce qu'ils pensaient que, le Christ s'étant présenté, non pas comme étant une vérité plurielle, mais comme étant l'unique vérité et le seul chemin vers le Père, il faut se convertir à Lui pour accéder dans l'au-delà au Paradis.

Comme on le voit, cette prédication apostolique n'a strictement rien à voir avec une vision humaniste qui, en faisant abstraction de toutes les différences entre les croyances, viserait à bâtir une société plus juste et plus fraternelle, dans laquelle finalement, tout homme de bonne volonté, peu importe sa religion, se retrouverait. Par exemple, un dialogue inter-religieux qui viserait pas la conversion au christianisme en vue du salut de l'âme, serait profondément infidèle à ce qu'ont demandé le Christ et les apôtres. Si dès le commencement de l'ère chrétienne, on avait considéré qu'il ne s'agit que de croire en l'amour, en une fraternité universelle, tout en laissant s'infiltrer toutes les hérésies qui menaçaient de détruire la foi apostolique, il ne serait resté du christianisme que quelques valeurs partagées par le plus grand nombre.

Dès lors, un un mot comme en cent, il importe de soumettre sans cesse, nos propres convictions sur ce que doit être la foi chrétienne et l'Eglise, à ce que les apôtres ont fait et dit. Et si on ne le fait pas, si on fait passer une idéologie avant ce qu'un saint Paul nous affirme clairement, inévitablement, on trahit le Message laissé par l'Ecriture.

Ce n'est pas le tout d'avoir des convictions. Encore faut-il que nous nous interrogions sur le fait de savoir si celles-ci ne ratent pas l'essentiel; si elles sont fidèles à l'esprit du monde ou à la Prédication apostolique.  Et c'est précisément sur ce fait que je me demande si aujourd'hui, l'Evangile qui nous est présenté est encore celui que nous trouvons dans les versets 1 à 5 du chapitre 15 de la première épître de saint Paul aux Corinthiens. Et s'il ne l'est pas, alors s'applique ce mot qu'il écrit dans son épître aux Galates (1, 9): "Si quelqu'un vous annonce un évangile s'écartant de celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème!".

Jean-Pierre Snyers, 4190 Ferrières, Belgique. Adresse blog:jpsnyers.blogspot.com  

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