Alep et Mossoul : deux villes, un même conflit, deux traitements médiatiques différents (26/10/2016)

De JM Robinne sur ihsnews.net :

Mossoul, Alep, deux villes, deux traitements médiatiques et politiques

Irak, Syrie, un même conflit : deux traitements distincts. En effet, dans les deux pays, deux grands centres urbains : Alep en Syrie et Mossoul en Irak, sont assiégés par les forces pro-gouvernementales respectives fortement soutenues par des puissances aériennes étrangères.

Dans l’Est d’Alep, quelque 250.000 civils et 8.000 insurgés, sont attaqués par l’armée syrienne alliée aux paramilitaires chiites de l’Iran, de l’Irak et du Liban. L’armée est soutenue également par les forces aériennes russes et syriennes. Le siège et les bombardements aériens ont entraîné des condamnations tous azimuts de la part des politiques divers et variés, ainsi que des divers médias.

Maintenant, regardons comment les médias internationaux traitent une situation similaire à Mossoul, où un million de personnes et environ 5.000 combattants de l’Etat Islamique sont encerclés par l’armée irakienne combattant aux côtés des kurdes peshmergas, de chiites et de paramilitaires sunnites, avec le soutien massif d’une campagne aérienne menée par les USA. Dans le cas de Mossoul, contrairement à Alep, les médias blâment les défenseurs (djihadistes) de la ville qui mettent en danger les civils en les utilisant comme boucliers humains et en les empêchant de quitter la ville. A en croire les mêmes médias, dans l’Est d’Alep, il n’y a pas de boucliers humains, pas de civils retenus de force. Que de courageux combattants et des civils affamés par le pouvoir, bien que l’ONU affirme que la moitié de la population civile souhaite partir.  Les médias et les politiques ne rediront qu’une seule chose, que d’innocentes victimes y sont prisonnières de la sauvagerie russe.

Les destructions à Alep, par des frappes aériennes russes, sont comparées à la destruction de Grozny en Tchétchénie il y a seize ans, mais curieusement, aucune analogie n’est faite avec Ramadi, une ville de 350.000 habitants sur l’Euphrate en Irak, qui a été à 80% détruite par les frappes aériennes US en 2015. Rien non plus sur les 1.776 bombes larguées par la coalition sur Mossoul entre le 17 et le 23 octobre.

Et pour terminer ce parallèle, selon les médias occidentaux, si les civils ne partent pas d’Alep, c’est parce qu’ils sont naturellement terrifiés de ce que la police secrète syrienne (Mukhabara) ferait d’eux s’ils essayent de passer par les points de contrôle du gouvernement syrien. Alors qu’à Mossoul s’ils ne partent pas, c’est parce que les djihadistes les en empêchent.

Deux villes, un même conflit, deux traitements médiatiques différents…

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