Des diaconesses et des cardinales ? (22/12/2016)

Dans sa chronique parue aujourd'hui dans la Libre (p.49), le père Charles Delhez traite du sacerdoce et de la place des femmes dans l'Eglise :

Jamais de femmes prêtres ?

Selon les catholiques, le prêtre ne remplit pas un simple rôle, il "symbolise" par tout son être l’initiative de Dieu en Jésus, il "agit en la personne du Christ", selon la formule théologique. Or, Jésus était du genre masculin. Il aurait aussi pu être une femme, sans doute, mais c’était soit l’un soit l’autre. De plus, dans la Bible, la communauté des croyants est présentée en termes féminins. "Je vous ai fiancés à un époux unique", dit saint Paul. Ordonner des femmes conviendrait moins à cette symbolique conjugale. Les sacrements se situent en effet dans le registre symbolique et non organisationnel. Cela étant, et nous allons ici dans le sens du pape François, il n’est pas question de mettre les femmes hors champ. Elles doivent notamment être davantage représentées dans les organes de décision. Je suis donc de ceux qui, avec insistance, plaident pour l’instauration de diaconesses, et la "création" - puisque tel est le mot - de femmes cardinales, leur donnant ainsi un rôle de conseil du pape et d’élection de son successeur. Il ne faut pas que les femmes prennent leur place dans l’Eglise, elles l’ont déjà. Mais il faudrait que celle-ci soit plus officielle et plus structurelle. En responsabilité aussi, nous sommes tous égaux.

... et voici ce qu'en disait sainte Thérèse de Lisieux :

Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Docteur de l'Eglise, répond : "Être ton épouse, ô Jésus, être carmélite, être par mon union avec toi, la mère des âmes, devrait me suffire... il n'en est pas ainsi... Sans doute, ces trois privilèges sont bien ma vocation, Carmélite, Épouse et Mère, cependant je sens en moi d'autres vocations, je me sens la vocation de Guerrier, de Prêtre, d'Apôtre, de Docteur, de Martyr, enfin, je sens le besoin, le désir d'accomplir pour toi Jésus, toutes les oeuvres les plus héroïques... Je sens en mon âme le courage d'un Croisé, d'un Zouave Pontifical, je voudrais mourir sur un champ de bataille pour la défense de l'Église... Je sens en moi la vocation de Prêtre, avec quel amour, ô Jésus, je te porterais dans mes mains lorsque, à ma voix, tu descendrais du Ciel... Avec quel amour je te donnerais aux âmes !... Mais hélas ! tout en désirant d'être Prêtre, j'admire et j'envie l'humilité de St François d'Assise et je me sens la vocation de l'imiter en refusant la sublime dignité du Sacerdoce. Ô Jésus ! mon amour, ma vie... comment allier ces contrastes ? [3 r°] Comment réaliser les désirs de ma pauvre petite âme ?... Ah ! malgré ma petitesse, je voudrais éclairer les âmes comme les Prophètes, les Docteurs, j'ai la vocation d'être Apôtre... je voudrais parcourir la terre, prêcher ton nom et planter sur le sol infidèle ta Croix glorieuse, mais, ô mon Bien-Aimé, une seule mission ne me suffirait pas, je voudrais en même temps annoncer l'Évangile dans les cinq parties du monde et jusque dans les îles les plus reculées... Je voudrais être missionnaire non seulement pendant quelques années, mais je voudrais l'avoir été depuis la création du monde et l'être jusqu'à la consommation des siècles... Mais je voudrais par-dessus tout, ô mon Bien-Aimé Sauveur, je voudrais verser mon sang pour toi jusqu'à la dernière goutte... Le Martyre, voilà le rêve de ma jeunesse, ce rêve il a grandi avec moi sous les cloîtres du Carmel... Mais là encore je sens que mon rêve est une folie, car je ne saurais me borner à désirer un genre de martyre... Pour me satisfaire il me les faudrait tous... Comme toi mon Époux Adoré, je voudrais être flagellée et crucifiée... Je voudrais mourir dépouillée comme St Barthélemy... Comme St Jean, je voudrais être plongée dans l'huile bouillante, je voudrais subir tous les supplices infligés aux martyrs... Avec Ste Agnès et Ste Cécile je voudrais présenter mon cou au glaive et comme Jeanne d'Arc ma soeur chérie, je voudrais sur le bûcher murmurer ton nom, ô Jésus... En songeant aux tourments qui seront le partage des chrétiens au temps de l'Antéchrist, je sens mon coeur tressaillir et je voudrais que ces tourments me soient réservés ... Jésus, Jésus, si je voulais écrire tous mes désirs, il me faudrait emprunter ton livre de vie, là sont rapportées les actions de tous les Saints et ces actions, je voudrais les avoir accomplies pour toi... Ô mon Jésus ! à toutes mes folies que vas-tu répondre ?... Y a-t-il une âme plus petite, plus impuissante que la mienne !... Cependant à cause même de ma faiblesse, tu t'es plu, Seigneur, à combler mes petits désirs enfantins, et tu veux aujourd'hui, combler d'autres désirs plus grands que l'univers... À l'oraison mes désirs me faisant souffrir un véritable martyre j'ouvris les épîtres de St Paul afin de chercher quelque réponse. Les chap. XII et XIII de la première épître aux Corinthiens me tombèrent sous les yeux... J'y lus, dans le premier, que tous ne peuvent être apôtres, prophètes, docteurs, etc..., que l'Église est composée de différents membres et que l'oeil ne saurait être en même temps la main. ... La réponse était claire mais ne comblait pas mes désirs, elle ne me donnait pas la paix... Comme Madeleine se baissant toujours auprès du tombeau vide finit par trouver [3 v°] ce qu'elle cherchait, ainsi, m'abaissant jusque dans les profondeurs de mon néant je m'élevai si haut que je pus atteindre mon but ... Sans me décourager je continuai ma lecture et cette phrase me soulagea : « Recherchez avec ardeur les dons les plus parfaits, mais je vais encore vous montrer une voie plus excellente. » Et l'Apôtre explique comment tous les dons les plus parfaits ne sont rien sans l'Amour... Que la Charité est la voie excellente qui conduit sûrement à Dieu. Enfin j'avais trouvé le repos... Considérant le corps mystique de l'Église, je ne m'étais reconnue dans aucun des membres décrits par St Paul, ou plutôt je voulais me reconnaître en tous... La Charité me donna la clef de ma vocation. Je compris que si l'Église avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous ne lui manquait pas, je compris que l'Église avait un Coeur, et que ce Coeur était brûlant d'Amour. Je compris que l'Amour seul faisait agir les membres de l'Église, que si l'Amour venait à s'éteindre, les Apôtres n'annonceraient plus l'Évangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang... Je compris que l'Amour renfermait toutes les Vocations, que l'Amour était tout, qu'il embrassait tous les temps et tous les lieux... en un mot qu'il est Éternel ! Alors dans l'excès de ma joie délirante je me suis écriée : Ô Jésus mon Amour... ma vocation enfin je l'ai trouvée, ma vocation, c'est l'Amour !... Oui j'ai trouvé ma place, dans l'Église et cette place, ô mon Dieu, c'est vous qui me l'avez donnée... dans le Coeur de l'Église, ma Mère, je serai l'Amour... ainsi je serai tout... ainsi mon rêve sera réalisé ! ! !"

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