Le récit d'un médecin qui communique avec ses patients en état végétatif (05/09/2017)

LE RÉCIT DU DOCTEUR OWEN, QUI COMMUNIQUE AVEC SES PATIENTS EN ÉTAT VÉGÉTATIF

 

Le docteur Adrian Owen, « célèbre neuroscientifique anglais » qui mène ses recherches à l’université d’Ontario de l’Ouest, au Canada, a mis au point une méthode pour permettre aux patients en état végétatif[1] de communiquer en répondant à des questions par oui ou non, qu’il raconte dans son livre Into the grey zone [2] sur le point de sortir.

Suite à une demande fermée du médecin, il est indiqué au patient, s'il souhaite répondre « oui », de « penser à un match de tennis pendant 30 secondes, et cela dix fois de suite, afin d’être sûr à 100% qu’il répond bien à la question ». Cette « pensée particulière » stimule des zones spécifiques du cerveau : le « pic d’activité est alors observé à l’IRM fonctionnelle », technique d’imagerie qui « permet de suivre l’évolution de l’activité cérébrale comme sur une vidéo, et en temps réel ».

Cette procédure, qui est « en réalité l’aboutissement de 20 ans de recherches » (cf. Activité cérébrale en ''état végétatif''Considéré en état végétatif, il communique par la pensée), ne permet cependant pas de communiquer avec tous les patients en état végétatif : « une fois sur cinq » affirme le docteur Owen. « Dans les autres cas, le cerveau des patients est trop endommagé pour permettre un quelconque échange. »

Dans son livre, qui sortira en anglais ce 7 septembre, le docteur Owen raconte cette exploration incroyable « entre la vie et la mort ». La première patiente avec laquelle il a travaillé en 1997, une fois sortie son coma, l’a encouragé à poursuivre ses recherches : « Je ne donnais aucune réponse et j'étais enfermée, sans espoir, mais le scanner a montré au monde que j’étais là. C’était magique, ce scanner m’a trouvée ».

Pour aller plus loin : Une interface cerveau-ordinateur pour diagnostiquer les niveaux de conscience

[1] Etat qualifié « désormais plutôt d’éveil non-répondant, ne présentant aucun signe extérieur de conscience ». Leur « activité cérébrale n’est pas nulle », mais jusqu'alors elle ne permettait pas de communiquer avec eux, à la différence des patients en état de conscience minimale, qui peuvent cligner des yeux.

[2] « Dans la zone grise »

Sources: Pourquoi Docteur, Jonathan Herchkovitch (30/08/17); The independent (29/08/17)

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