Le cardinal Monsengwo, "le Wojtyla congolais" (25/01/2018)

D'Isabelle Cousturié sur aleteia.org :

RDC : le Cardinal Monsengwo, bien plus qu’un homme d’Église 

Portrait de celui que les Congolais appellent le « Wojtyla congolais », bête noire pour les pouvoirs barbares et source d’espérance pour le peuple.

« Que les médiocres dégagent ! », lançait l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, pour décrire les dirigeants « barbares et incapables » de la République démocratique du Congo à la suite de la fusillade qui a fait au moins cinq morts, le 31 décembre dernier lors de la marche pacifique des catholiques censée, à son appel, « libérer l’avenir et faire du pays une terre de paix, de dignité, d’hospitalité, de progrès pour tous ».

Le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya est « un homme de Dieu courageux » soulignait alors Réveil FM International, une radio congolaise fermée par le gouvernement mais toujours accessible sur Internet. Un homme  de Dieu à la parole « rare mais pointue », ajoutait encore ce média qui soutient celui que certains appellent désormais « le Wojtyla congolais », pour ses franches prises de position en politique. Une nouvelle marche a eu lieu le 21 janvier faisant à nouveau au moins 6 morts et 49 blessés.

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Pasteur et patriote

Né en 1939 – en pleine colonisation belge — ordonné prêtre en 1963, Laurent Monsengwo est le premier Africain titulaire d’un doctorat en Écritures saintes à l’Institut biblique pontifical de Rome, en 1970. Il est ordonné évêque par Jean Paul II, en visite à Kinshasa, en 1980. Et nommé évêque de Kisangani en 1988. À 41 ans à peine, il s’impose comme l’un des acteurs politiques majeurs de la période de retour à la démocratie qui a suivi le régime du dictateur Joseph-Désiré Mobutu. En 1991, il devient président du Bureau de la conférence nationale souveraine, et de 1992 à 1996, dirige le Haut conseil de la République, érigé en parlement de transition en 1994.

À 78 ans, l’archevêque de Kinshasa est reconnu comme une autorité morale incontestée dans son pays. Il « plie mais ne rompt jamais » quant il s’agit de défendre les droits humains et lutter en faveur de la démocratisation d’un pays qui a connu la plus cruelle des guerres civiles entre 1998 et 2002, faisant des milliers de morts dans l’est du pays. Car chez les gouvernants, « l’appétit de pouvoir est une drogue. J’en sais quelque chose : malgré moi, j’ai pratiqué le pouvoir six ans ! Quand vous y êtes, il faut beaucoup d’esprit des Béatitudes pour ne pas succomber à la tentation de modifier la Constitution pour rester en poste ! », a-t-il confié en 2011 au quotidien La Croix, lors d’une visite en France. Il évoquait ses années de forte implication politique.

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