Quand Mgr Vigano persiste et signe... (28/09/2018)

Du National Catholic Register (traduction à l'aide du moteur de traduction de Google) :

Une deuxième lettre de l’archevêque Viganò offre une voie d’enquête claire

COMMENTAIRE: Quel que soit le rapport que le Secrétariat d’État produira, c’est maintenant la clé pour savoir si les questions de l’archevêque sont résolues ou si elles sont encore plus contestées.

Père Raymond J. de Souza

À la suite du rejet apparent du pape François de la demande des évêques américains de mener une enquête apostolique sur l'ex-cardinal Theodore McCarrick, l'archevêque Carlo Maria Viganò a publié un deuxième «témoignage» plus précis et indiquant quels documents le Saint-Siège doit produire pour découvrir la vérité sur l'archevêque disgracié.

Le 26 août, après la suspension de l’archevêque McCarrick par le pape François et sa démission du collège des cardinaux, l’archevêque Viganò a publié son «témoignage» explosif, un document à la fois imprudent et téméraire, appelant le pape François à démissionner. Viganò a affirmé que le pape avait supprimé les sanctions privées imposées à l'archevêque McCarrick par le pape Benoît XVI en 2008 ou 2009.

Le document du mois d'août a également critiqué nommément des dizaines d'autres prélats pour des actes spécifiques, tandis que d'autres étaient désignés indirectement.

En dépit des problèmes soulevés par le témoignage de Mgr Viganò, il a formulé des accusations précises sur la manière dont les allégations d’irrégularités sexuelles commises par Mgr McCarrick ont été traitées depuis sa nomination comme archevêque de Washington jusqu’à sa retraite et par la suite.

L'archevêque Viganò a désigné une piste documentaire qui permettrait de vérifier ses allégations - des documents qui se trouvent dans les archives de la nonciature apostolique de Washington, du Secrétariat d'État à Rome et de la Congrégation pour les évêques.

En réponse à ces accusations, le pape François a pris le parti de «ne pas dire un mot» à leur sujet, invitant les journalistes à se pencher sur la question. Mais les documents ne seront pas produits.

Le deuxième témoignage de l’archevêque Viganò, daté du 29 septembre, fête de saint Michel Archange, passe en revue le mois écoulé depuis son premier témoignage et fait six remarques essentielles:

1. Viganò insiste sur le fait qu'il a fait ces révélations uniquement pour le bien de l'Église, évoquant «la décision la plus douloureuse et la plus grave que j'ai jamais prise dans ma vie». Il déclare clairement «devant Dieu, que mon témoignage est vrai.» Viganò rejette donc la critique selon laquelle son témoignage était motivé par le désir de régler de vieux comptes ou de mener un coup contre le pape François.

2. Il avoue avoir brisé le secret pontifical en révélant ce qu’il sait, mais affirme que «le but de tout secret, y compris le secret pontifical, est de protéger l’Église de ses ennemis, mais pas de se couvrir et de se rendre complice de crimes commis par certains de ses membres. "

3. Il soutient qu'il serait facile, s'il mentait, que le Saint-Siège se réunisse pour produire des documents qui le démontreraient. "Ni le pape, ni aucun des cardinaux de Rome n'ont nié les faits que j'ai affirmés dans mon témoignage", écrit Viganò. "Comment peut-on éviter de conclure que la raison pour laquelle ils ne fournissent pas la documentation est qu'ils savent que cela confirmerait mon témoignage?"

4. Viganò conteste les homélies quotidiennes du Saint-Père qui constituent une attaque contre ses motivations et son caractère: «Actuellement, le pape a répondu à mon témoignage: « Je ne dirai pas un mot! » mais il se contredit : il a comparé son silence à celui de Jésus à Nazareth et devant Pilate, et m'a comparé au grand accusateur, Satan, qui sème le scandale et la division dans l'Église sans jamais prononcer mon nom.

5. Viganò soutient que la réhabilitation présumée de McCarrick par le pape François serait compatible avec les autres décisions prises par le pape François, en particulier en ce qui concerne une histoire récemment rapportée selon laquelle le Saint-Père aurait ordonné l'arrêt des enquêtes sur les allégations contre le cardinal Cormac Murphy-O Connor entreprises par le cardinal Gerhard Müller, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

6. Viganò conclut par un «appel spécial» au cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, pour qu'il divulgue des documents qui, selon Viganò, démontreraient la véracité de son témoignage.

Quoi de neuf par rapport au témoignage original ?

D'abord, l'archevêque Viganò a adopté une approche plus ciblée et a choisi de ne pas répéter la demande de démission du pape, un ajout inutilement incendiaire. Ce qui ne veut pas dire qu'il ait reculé dans ses critiques sévères contre le pape François, demandant si «le Christ est devenu invisible pour son vicaire».

Il semble que même si l'archevêque Viganò a atténué certains de ses discours, il soit toujours disposé à juger inutilement les motivations et la disposition intérieure des autres. Ce sont les décisions prises qui peuvent et doivent être examinées.

Deuxièmement, l’ancien nonce apostolique aux États-Unis, dans son «appel spécial» au cardinal Ouellet, a souligné que les principaux faits romains concernant l’archevêque McCarrick sont relativement faciles à produire. Crux a rapporté que le cardinal Ouellet avait remis les dossiers au secrétariat d’Etat, qui préparerait une sorte de réponse. La crédibilité de cette réponse dépendra de l'accès aux documents; un rapport fortement expurgé qui obscurcirait les choses plus qu’il ne les éclairerait ne ferait que porter davantage atteinte à la crédibilité de l’Église. Donc, même si le cardinal Ouellet n'est peut-être pas celui qui est chargé de publier les documents, il est en mesure de confirmer que ce qui est publié est exact.

Troisièmement, l’archevêque Viganò est le premier prélat à s’opposer publiquement au style homilétique du Saint-Père lors de ses messes quotidiennes. Les critiques quotidiennes de François à l'égard de ceux qu'il trouve déficients ont longtemps été un motif d'irritation pour de nombreux prélats et laïcs de par le monde, une dose quotidienne de jugements sévères, délivrés avec sévérité. Que le Saint-Père ait choisi de comparer l'archevêque Viganò et ses partisans à Satan n'était donc pas surprenant, mais c'était provocateur et certains marqueraient leur sympathie avec l'archevêque pour l'avoir signalé.

Quatrièmement, l’archevêque Viganò prend note des autres faits survenus depuis son témoignage. En particulier, le fait qu'un des magazines allemands les plus en vue, Der Spiegel, ait publié un article très critique sur le pape François - intitulé «Tu ne mentiras pas» - qui traite des affaires notoires à Buenos Aires, l’affaire Grassi.

La possibilité de faits avancés selon de nouvelles informations révélées par Marco Tosatti est plus critique. En 2017, ce dernier avait signalé que le pape François avait interrompu le cardinal Gerhard Müller pendant la messe pour ordonner la fin d'une enquête menée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. À présent, Tosatti rapporte que l’enquête portait sur des allégations concernant le défunt cardinal Murphy-O’Connor. Si le cardinal Müller devait confirmer cette nouvelle révélation, elle serait en réalité plus dévastatrice que les prétendues décisions du pape François concernant l’archevêque McCarrick.

L'archevêque Viganò soutient ainsi que, outre ses preuves documentaires, les affirmations sont en cohérence avec un certain type d'orientation.

Le résultat net du deuxième témoignage de Viganò est que la voie de l'enquête est maintenant plus ciblée et plus claire. Le Saint-Siège a cependant rejeté la demande de la direction américaine de prendre ce chemin. Le résultat est que, quel que soit le rapport que le Secrétariat d’État produira, c’est maintenant la clé pour savoir si les questions Viganò sont résolues ou si elles sont encore plus contestées.

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