Les quatre évêques nord-Irlandais disent non à la légalisation de l’avortement décidée par la Chambre des Communes à Londres (30/07/2019)

A la faveur de la crise politique qui sévit depuis deux ans et demi en Irlande du Nord, en la laissant sans gouvernement, Westminster a approuvé à une très large majorité deux amendements pour légaliser l’avortement et le « mariage » pour les duos d’invertis en Irlande du Nord si le gouvernement nord-irlandais n’est pas rétabli d’ici le 21 octobre prochain.

Ce véritable coup de force, destiné à faire avancer la culture de mort en Irlande du Nord, a suscité une vive réaction de la part de quatre évêques nord-Irlandais. Ils disent non à la légalisation de l’avortement et à la voie libre au mariage pour les duos d’invertis, décidés par la Chambre des Communes à Londres.

Mgr Eamon Martin, primat de l’Église Catholique Romaine irlandaise et évêque de Armagh, l’évêque de Down et Connor (Belfast) Mgr Noel Trenor, l’évêque de Derry Mgr Donal McKeown et celui de Clogher Mgr Larry Duffy, à la tête des plus importants diocèses du nord de l’île, ont signé une lettre conjointe où ils expriment leur désapprobation concernant ces décisions prises à Westminster. Une désapprobation que l’on pourrait croire fondée principalement sur les principes catholiques et les droits de Dieu alors qu’en réalité, si elle rappelle il est vrai « le droit égal à la vie de la mère et de l’enfant en son sein », se base cependant avant tout sur l’aspect « anti-démocratique » de la loi votée par la Chambre des Communes :

« Nous nous unissons, écrivent les évêques, aux centaines de personnes qui ont déjà exprimé leur préoccupation et voulons exprimer notre désappointement pour la manière dont on a usé comme jamais auparavant de la loi pour la formation du nouveau parlement d’Irlande du Nord pour pénétrer dans la législation avec un impact dévastateur sur le droit à la vie des enfants dans le sein de leur mère. Le droit à la vie et à l’amour de la mère et de l’enfant qui va naître et au bien de chaque société est fondamental, les citoyens méritent la plus grande participation au débat démocratique sur la législation qui doit régler un tel droit. »

En République d’Irlande au Sud, le « mariage pour tous » a été légalisé par référendum en 2015 et la même chose est advenue pour l’avortement en 2018. Ils ont eu la voie libre à une large majorité. Les quatre évêques font donc appel à l’esprit du Traité de paix pour demander que l’on réfléchisse de manière collective, comme cela fut dans le Sud, sur deux décisions aussi importantes :

« Le même type de critère regarde aussi la nature du mariage, lit-on dans le document. Ce qui est en train d’arriver à Westminster ces derniers jours mine inévitablement les droits fondamentaux des citoyens et le principe de dévolution qui est au cœur du Good friday agreement (accord de Belfast, en anglais : Belfast Agreement, en irlandais : Comhaontú Bhéal Feirste), officiellement nommé Accord de paix pour l’Irlande du Nord, ndlr). Cela doit être un motif de forte préoccupation pour tous les citoyens d’Irlande du Nord et pour quiconque a à cœur les droits à la vie comme le plus important droit humain. »

Les quatre évêques de conclure :

« Nous en appelons au premier ministre et au gouvernement de Westminster pour redresser ce changement de cap dans la loi pour la formation de l’exécutif en Irlande du Nord qui pour l’instant comprend des décisions que n’a jamais prises l’Irlande du Nord, et nous demandons aux citoyens nord-Irlandais de se réveiller et de décider seuls sur ces thèmes. Nous leur demandons de manifester leur attention pour chaque enfant qui n’est pas encore né et pour chaque mère et de le faire en demandant à chaque représentant politique de garantir dans notre législation accordée un égal droit à la vie. »

Cette angle d’attaque destiné à défendre la vie de l’enfant à naître et le respect du seul mariage digne de ce nom, l’union d’un homme et d’une femme, face au projet de loi de Westminster, en se basant sur les droits de l’homme, les droits humains, et le respect du vote démocratique, risque de ne pas résister longtemps sous les coup de butoir de la pensée unique. Il suffira en effet que les citoyens changent d’avis « démocratiquement », -et cela viendra, n’en doutons pas, grâce à une savante propagande médiatique à venir orchestrée par un maître en la matière, la conscience morale universelle-, pour que ces évêques conciliaires certainement de bonne volonté mais imbus des principes libéraux actuels plus que de la loi divine, doivent s’incliner, tristement certes, mais s’incliner tout de même devant la volonté du peuple, la nouvelle maîtresse des lois !

Seule une défense de la vie fondée en premier sur les droits de Dieu et la loi divine a le mérite d’être intemporelle, immuable, stable, et souveraine, face à une opinion publique et un vote démocratique par définition influençables.

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