Le Pacte éducatif mondial du pape François : quel humanisme ? (27/02/2020)

De Jeanne Smits sur son blog :

26 février, 2020

Le Pacte éducatif mondial du pape François au service d'un étrange humanisme : entretien avec Mgr Vincenzo Zani (traduction intégrale)

LifeSiteNews vient de publier un entretien réalisé par Diane Montagna lors de l'atelier en vue du Pacte éducatif mondial à Rome, les 6 et 7 février derniers. Mgr Vincenzo Zani, secrétaire de la Congrégation pour l'Education catholique, chargé de l'organisation de l'événement du 14 mai prochain à Rome – et des rencontres et manifestations qui l'accompagnent – a présenté le « nouvel humanisme » que le pape veut promouvoir par le biais de ce Pacte proposé à de multiples acteurs en provenance de la société civile, multiculturelle et pluri-religieuse.

Je vous propose ci-dessous ma traduction intégrale de cet entretien, non sans relever quelques points très révélateurs. On y apprend par exemple que selon cet archevêque, Dieu se « retire » de l'histoire après la Création : « Dieu crée mais se retire ensuite. Il quitte l'homme en disant : “Va !” »

Dans cette curieuse conception de la liberté, quid de l'action surnaturelle de Dieu dans le monde ? Interpellé sur ce point par Diane Montagna, Mgr Zani a un peu aménagé son propos pour rappeler que Dieu intervient pour dire (à Caïn) : « Où est ton frère ? » « Par conséquent, Dieu ne se retire pas. Il est là, mais Il ne veut pas remplacer l'homme. » Tout cela ne brille pas par la clarté, mais on retiendra que la notion du péché originel est absente du propos de Zani, qui interprète d'ailleurs l'Incarnation à cette sauce étrange :

« Et donc, au moment de la Création – ceci est un point de vue chrétien car le christianisme a sa propre vision spécifique – à un certain moment, Dieu voit l'homme désorienté, et il envoie son Fils – l'Incarnation. » L'Incarnation n'est plus la venue du Messie et du Sauveur, promise depuis l'origine pour racheter l'humanité privée du salut éternel par la faute des premiers parents, mais une espèce de séance de rattrapage au moment où l'homme ne sait plus où il va.

Parmi les propos plus ou moins classiques de Mgr Zani, on retiendra aussi ceux-ci : le pacte éducatif mondial veut se mettre « au service de toute l'humanité dans la liberté », sans qu'il soit jamais question de mission, de conversion, d'attirer les jeunes à la vérité. Le premier objectif commun n'est d'ailleurs pas de prêcher la vraie foi, mais de « prendre soin de la création et de l'avenir du monde » –  ce n'est pas pour rien que l'affaire s'inscrit dans la logique de Laudato si' et qu'il est placé sur un pied d'égalité avec la COP qui se déroulera en décembre à Glasgow.

Je note aussi avec intérêt que Mgr Zani a refusé catégoriquement de révéler les noms de ceux qui selon lui travaillent déjà depuis un an à l'élaboration du « Manifeste » qui sera signé le 14 mai sous l'égide du pape François : on sait seulement que plusieurs religions sont représentées et que les experts sont de variétés diverses. Pourquoi cette culture du secret ? Qu'y a-t-il à cacher ?

Zani ne cache pas non plus que les signataires du Pacte offriront leur « collaboration » aux Nations unies et plus particulièrement à l'UNESCO, promotrice en effet d'une vision « humaniste » de l'Education qui voit dans les religions sous leur forme traditionnelle une menace pour la paix mondiale et qui, accessoirement, a tant fait pour le décervelage à l'échelle mondiale en imposant des méthodes pédagogiques néfastes. Lire à ce sujet le remarquable Machiavel pédagogue de Pascal Bernardin.

A la question de savoir qui financera le Pacte, le prélat a répondu que le Vatican « n'a presque rien » et cherche donc des mécènes. Diane Montagna a publié un autre article il y a quelques jours sur LifeSite pour raconter comment Jeffrey Sachs a expliqué lors de son intervention à l'atelier que des personnalités comme Bill Gates et des institutions comme l'UNESCO ou le FMI seraient prêtes à mettre la main au portefeuille.

Notons enfin que les grands leaders religieux mondiaux seront reçus dans la Chapelle Sixtine le 13 mai pour une présentation mi-culturelle, mi-religieuse de la Création de Michel-Ange, dont on peut déjà subodorer les relents « humanistes » (au sens maçonnique du terme?). 

Quant à l'événement officiel de clôture, le 14 mai, on a choisi de l'organiser dans la salle Saint-Paul parce que celle-ci est « plus respectueuse des sensibilités »« plus neutre ». C'est là que sera signé le Manifeste, dont on ne sait pas grand chose, si ce n'est qu'il ne sera certainement pas catholique.

Et voici donc ma traduction de l'entretien de Diane Montagna avec Mgr Zani : à lire sur le blog de Jeanne Smits

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