Lui-même contaminé par le coronavirus, Giuseppe Berardelli avait fini par développer une forme grave de la maladie pulmonaire Covid-19.Alors que tous les hôpitaux de la région italienne de Lombardie sont saturés et ne peuvent plus faire face à l'afflux des malades, les médias italiens indiquent que les paroissiens du père Berardelli s'étaient cotisés afin de lui acheter un respirateur. Mais le prêtre a décidé, avant de perdre conscience, de céder cette assistance respiratoire a un homme plus jeune, alors même qu'elle aurait pu lui donner une chance de rester en vie.
«UN MARTYR DE LA CHARITÉ»
«Don Giuseppe s'est éteint en tant que prêtre. Et je suis profondément ému», a témoigné auprès du quotidien italien TGCOM24 un membre du personnel de santé de l’hôpital où était soigné l’homme d'Eglise.
Pour le père James Martin, membre de la Compagnie de Jésus, et rédacteur en chef d'America, une revue jésuite américaine, par ce geste le père Berardelli, est devenu «un martyr de la charité». Son sacrifice, a-t-il dit, rappelle l'histoire du prêtre polonais Maximilien Kolbe, canonisé par Jean-Paul II en 1982. Déporté à Auschwitz, il est mort en août 1941, après s'être porté volontaire pour mourir à la place d'un père de famille, Franciszek Gajowniczek.
Commentaires
Bouleversant témoignage qui rappelle en effet le sacrifice de saint Maximilien Kolbe dans l'enfer d'Auschwitz. Accepter de mourir à la place d'un autre, n'est-ce pas aller jusqu'au sommet de l'amour?... En dehors de cet acte héroïque, "rien ne sera plus jamais comme avant", nous dit un cardinal italien. "Le coronavirus aura fait deux morts de plus: Schengen et Maastricht", affirme quant à lui Philippe de Villiers. Fin d'un monde... Ceux qui applaudissaient la suppression des frontières, la mondialisation, la déification de la nature, le matérialisme dialectique, le scientisme et le rejet de toute transcendance font aujourd'hui bien pâle figure. Il aura suffit d'un virus pour que l'homme prenne conscience qu'il n'est pas tout-puissant, pour qu'il réalise qu'à force d'abattre des murs pour les remplacer par des ponts, il n'est plus protégé. Au-delà des drames qu'il suscite, le Covid19 n'est-il pas une occasion de faire le tri entre le superficiel et la profondeur, entre le temporel et l'éternel tout en se posant la question du sens de la vie?
Écrit par : Jean-Pierre Snyers | 25/03/2020