Berlin : comment le culte a repris dans les églises (14/05/2020)
De Pascale Hugues sur le site du Point :
À Berlin, les églises célèbrent la messe et la fin du confinement
REPORTAGE. Fidèles masqués, bénitiers à sec..., certains lieux de culte d'Allemagne ont pu rouvrir après le déconfinement. En appliquant des règles strictes.
Un prêtre masqué qui s'avance et présente l'hostie au bout d'une longue pincette… non, ce n'est pas une scène extraite d'un film surréaliste, mais la nouvelle réalité de la messe du dimanche à l'église catholique de Sankt Ludwig à Berlin. Passé la première vague de l'épidémie de Covid-19, les cultes ont officiellement rouvert le week-end dernier en Allemagne. Saisie après l'annulation des messes de Pâques, la Cour constitutionnelle a décidé que les restrictions à la liberté religieuse devaient toujours rester « proportionnées ». « Bienvenue après huit semaines d'abstinence, lance le père Maximilian à la trentaine de fidèles venus assister à la messe de 10 heures. Votre santé nous tient à cœur et nous espérons que vous ne serez pas trop gênés par les mesures que nous avons mises en place pour vous protéger. »
Au maximum 50 personnes ont le droit de se trouver dans l'église au même moment. Pour assister à la messe, il faut s'inscrire à l'avance par téléphone et laisser ses coordonnées dans un registre déposé à l'entrée pour que la paroisse puisse vous contacter en cas de contamination. Si les directives sanitaires ont été données par l'évêché de Berlin, chaque paroisse élabore son propre concept corona. À Sankt Ludwig, on a planché pendant un bon moment pour établir un certain nombre de règles d'hygiène : après s'être désinfecté les mains, chacun est accompagné individuellement à la place qui lui a été assignée. Trois mètres au moins séparent les fidèles les uns des autres. Les familles forment de petites grappes soudées. Le port du masque est obligatoire durant tout l'office. Pendant la célébration de la messe, le prêtre et les enfants de chœur n'en portent pas. C'est juste pour venir apporter l'hostie, qu'il dépose dans les mains en coupe de chacun, que le prêtre met un masque marron assorti à sa soutane.
L'église aérée et désinfectée avant la messe
On avait d'abord songé à ce que les prêtres se désinfectent les mains avant l'eucharistie, mais on a fini par opter pour la pincette et la plus grande sécurité qu'elle apporte. Pour éviter les déplacements inutiles et limiter au maximum la promiscuité, le prêtre se déplace entre les bancs. Le père Maximilian estime qu'à Berlin les églises catholiques ont eu de la chance : « Mon frère est prêtre à Wurtzbourg, où l'évêché a carrément interdit la communion. C'est une décision radicale, mais, d'un autre côté, ceux qui proclament que la communion est sacrée et qu'il est donc impossible d'être contaminé par une hostie sont des irresponsables. »
Sankt Ludiwg est restée ouverte durant toute la période de confinement pour ceux qui avaient envie d'allumer un cierge et de se recueillir un moment. Mais les premières communions du mois de mai ont été annulées en bloc et reportées au mois d'août. Pas de grande fête comme chaque année. Les premiers communiants seront répartis par petits groupes tout au long de l'été. Si les mariages sont autorisés, c'est seulement avec 50 invités à l'intérieur de l'église. Mêmes restrictions pour les enterrements. Un film de plastique a été tendu dans le confessionnal, où le port du masque est obligatoire, et un rendez-vous doit être pris à l'avance.
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