Euthanasie en direct sur facebook, un scénario écrit à l'avance (07/09/2020)

De Tommaso Scandroglio sur La NBQ, traduction de "Benoît et moi" :

Euthanasie en direct sur facebook, un scénario déjà écrit

7 septembre 2020

Le cas d’Alain Cocq, le Français immobilisé dans son lit qui, ne pouvant obtenir l’euthanasie légalement, a déclaré vouloir se laisser mourir en direct sur Facebook, respecte un canevas qui a fait ses preuves dans les combats idéologiques. Cocq est un militant pro-mort qui se bat depuis 30 ans pour obtenir l’euthanasie et aujourd’hui rendre la loi française plus permissive. Son histoire n’est donc pas seulement un cas d’euthanasie, mais aussi et surtout l’exécution d’un protocole de caractère culturel-opérationnel bien étudié et bien préparé afin d’atteindre certains objectifs précis.

Histoire d’une nouvelle euthanasie [en français dans le texte]. Alain Cocq, résidant à Dijon, souffre depuis des années d’une pathologie grave très rare qui, depuis un certain temps , l’immobilise dans son lit. A présent, il a décidé de débrancher la prise.

Cependant, aux termes de la loi, ce désir funeste ne peut être satisfait. En fait, la loi Claeys-Leonetti de 2016 autorise « une sédation profonde et continue jusqu’à la mort », mais seulement si certaines conditions sont remplies, notamment la présence d’une pathologie incurable – et le tableau clinique de Cocq pourrait répondre à cette exigence – et l’imminence de la mort, condition absente dans le cas de notre homme de 57 ans. Entre parenthèses: chez nous, Cocq aurait déjà trouvé la mort grâce à l’application de la loi 219/17. Comme il ne peut être tué légalement, Cocq aura recours au bricolage : il se laissera mourir de faim et de soif.

Alain Cocq est un militant pro-mort. Symbole de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, il s’est rendu en fauteuil roulant à la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg en 1993 et a parcouru la France pour tenter de rendre la loi française sur la fin de vie encore plus permissive. En somme, il a utilisé son cas malheureux comme une arme pour accroître l’accès aux chambres mortuaires des hôpitaux.

D’où la volonté de construire une affaire médiatique autour de sa personne.

D’où la décision d’écrire au président Emmanuel Macron pour que quelqu’un l’aide à fermer les yeux pour toujours. Le président, avec cette tristesse typique de ceux qui ont les mains liées, a tweeté: « Avec émotion, je respecte son approche ».

Pour sa part, Cocq a fait le grand saut et, en véritable martyr de la cause de l’euthanasie, il a commenté : « Mon état s’aggrave de plus en plus. Je suis dans une phase où je n’ai plus de vie ». Et il a ajouté : « Je veux montrer qu’en France, on ne peut pas mourir dans la dignité ». Et comment va-t-il le montrer ? En se montrant sur Facebook et en diffusant en direct sa lente agonie jusqu’à la mort par famine. Aux experts, la réponse à la question de savoir si cela est légalement autorisé.

Nous, par contre, nous tenons à souligner combien l’histoire de Cocq respecte un canevas désormais consolidé dans des combats idéologiques.

À ce stade, l’illégitimité de fait génère magiquement une conduite légitime de jure, en ce sens que le cas humain devient un instrument pour orienter idéologiquement les consciences des politiciens et rendre encore plus laxiste une loi qui, en ce qui concerne le mal moral, était déjà abondamment élargie auparavant. Cela explique, par exemple, la mise en spectacle de la mort en direct sur les réseaux sociaux, qui sont une caisse de résonance nécessaire pour être entendu y compris dans les salles du Parlement.

L’affaire Cocq n’est donc pas seulement un cas d’euthanasie, mais c’est aussi et surtout l’exécution d’un protocole de nature culturelle-opérationnelle bien étudié et bien préparé pour atteindre des objectifs précis.

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