"Maintenant, tout est pour Jésus" (09/09/2020)

De KerkNet.be :

Christophe Ghesquière, lors de son ordination : "Maintenant, tout est pour Jésus".

8 SEPTEMBRE 2020

Après une vie mouvementée et de grandes épreuves, Christophe Ghesquière (56 ans) a été ordonné prêtre le 6 septembre.

Christophe Ghesquière savoure encore la belle fête de dimanche dernier à Diksmuide. Même s'il n'y avait pas tant de monde à cause des mesures de corona, je me suis senti porté et connecté, dit-il.

En tant que prêtre, je veux signifier quelque chose pour les gens, partager leur espoir et leur joie mais aussi les moments de souffrance, de perte, de désespoir.

Christophe Ghesquière

C'est là que réside ma force, également en raison de mon âge et de ma propre expérience de vie. Dans ces moments-là, des questions de sens se posent. Et plus que des réponses, vous avez besoin d'une réelle proximité.

Il y a 13 ans, la femme de Christophe est morte. Elle était essoufflée ce jour-là, mais nous n'avons pas eu le temps d'y prêter beaucoup attention, car il y avait une fête dans le village de sa famille. Le père, véritable figure du village, était célébré avec une marionnette à son image. Bien sûr, nous ne pouvions pas manquer cela. Le soir, la vie s'est arrêtée soudainement : embolie pulmonaire.

Notre fille avait 16 ans à l'époque et nous nous sommes soutenus mutuellement du mieux que nous pouvions pendant cette période difficile. Ma foi m'a beaucoup aidé, même si elle n'a pas fait disparaître toute la douleur.

J'ai commencé la formation au diaconat, en répondant à un appel qui était là depuis longtemps.

Sanne m'a soutenu dans cette démarche et l'a suivie de près, même si elle-même ne comprenait pas comment je pouvais y croire. Elle était également présente lors de ma consécration diaconale il y a 7 ans, très fière.

Mais un an plus tard, le destin frappa à nouveau. Sa fille aussi a brutalement perdu la vie, lors d'un accident de la circulation cette fois. J'ai ensuite passé d'innombrables heures dans l'abbaye de Westvleteren. De nombreuses questions sur le pourquoi, dont je ne connaîtrai peut-être jamais la réponse. Je me suis fortement reconnu dans la figure biblique de Job. Lui aussi a été arraché à toute sa famille et à ses biens les plus précieux. Comme Job, je me suis battu avec Dieu sans le lâcher. Par-dessus tout, il ne m'a jamais lâché.

Lors d'un rassemblement de malades, j'ai entendu quelqu'un dire que la douleur ne passe jamais. Et je me suis dit : "Devrais-je continuer à faire cela toute ma vie ?" Cette remarque s'est finalement révélée être une grande consolation. La douleur ne doit pas disparaître, même si elle s'atténue. Je chéris les souvenirs, sans me vautrer dans le chagrin. La douleur maintient notre famille unie par delà la mort.

Finalement, Christophe a décidé de choisir la vie : "Je veux signifier quelque chose pour Dieu. Désormais, tout est pour Jésus."

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