Avortement : comment en sommes-nous arrivés à une telle insensibilité ? (15/10/2020)

Chronique de Koz publiée dans l'hebdomadaire La Vie et sur son blog:

IVG : quand les bornes sont franchies…

À compter de la 13e semaine de grossesse, le fœtus développe le sens du toucher et devient sensible aux attentions des parents. À la même période, « la tête du fœtus est ossifiée et il faut l’écraser » pour avorter. La précision est apportée dans La Croix par le Pr Israël Nisand, lui qui n’a rien d’un militant pro-vie. Cette réalité, effarante pour toute personne qui en prend conscience et tout parent qui a suivi le développement de son enfant, est pourtant balayée par les militants de l’avortement.

Dans Le Monde, le Dr Philippe Faucher renvoie cela à des « états d’âme de professionnels ». L’association Oser le féminisme ! ose dire : « La question n’est pas de s’intéresser au développement d’un embryon. » Comment mieux signifier la répudiation du réel, l’occultation de cet être vivant qui grandit en silence ? Ces deux semaines de plus ne sont pas qu’un délai pour la femme, elles sont surtout un temps au cours duquel l’enfant oublié continue de se déployer.

Sur Public Sénat, Marianne Niosi, directrice du Planning familial, défendait l’idée d’une suppression de toute espèce de délai pour pratiquer un avortement.

Pourtant, outre la suppression de la clause de conscience du médecin pour cet acte sans pareil, l’Assemblée nationale s’apprête à voter l’allongement du délai légal de 12 à 14 semaines. Et, comme toujours, ces dispositions sont portées par des politiques de gauche qui, impuissants à offrir une politique sociale, se rattrapent en jouant du « marqueur de gauche » sur le dos du fœtus. S’il faut vous en convaincre, songez au quinquennat Hollande, qui a aussi assidûment élargi le recours à l’IVG qu’il a consciencieusement enterré le socialisme.

Faut-il accepter l’argument sans cesse martelé d’une difficulté d’accès à l’IVG ? Bien sûr, des chiffres ne traduisent pas toutes les réalités individuelles, mais nous venons d’apprendre que le nombre d’avortements en France est au plus haut depuis 30 ans (232 000 en 2019, soit une hausse de 3,4 % par rapport à 2018) et que notre taux de recours à l’avor­tement est presque quatre fois supérieur au taux allemand et reste toujours bien plus élevé qu’aux États-Unis.

La réalité, c’est que l’allongement des délais n’est pas une garantie de facilitation de l’accès à l’IVG. Au contraire, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) y voit même un « risque majeur de déstabiliser le système de soins ». C’est un objectif en lui-même porté par dogmatisme par des gens qui n’ont littéralement aucune limite. Sur Public Sénat, Marianne Niosi, directrice du Planning familial, défendait l’idée d’une suppression de toute espèce de délai, ouvrant la voie à des avortements jusqu’à... la naissance ((Depuis la publication de cette chronique, le 7 octobre, on a appris qu'il ne s'agissait pas d'un propos de plateau mais bien de la position officielle du Planning Familial)). Comment en sommes-nous arrivés à une telle insensibilité ? S’il reste à l’Assemblée et au gouvernement un peu de force d’âme, ils rappelleront ces militants à la simple humanité.

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